Une vie pour une vie

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Nous avions fui, comme des criminelles, comme des enfants dont la vie était mise à mal

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Nous avions fui, comme des criminelles, comme des enfants dont la vie était mise à mal. Nous avions laissé derrière nous l'homme qui avait redonné l'espoir aux personnes qui ne l'avaient plus, qui était l'avenir des plus misérables de cette ville.

L'échec n'était pas une option, nous étions obligées de réussir, pourtant elle avait été notre seule alternative.

Que répondre aux larmes de tristesse d'Aéla pour la perte de l'homme qu'elle aimait de tout son être. Que répondre de la terreur qui se dégageait des yeux de Pénélope après avoir affronté son pire ennemi. Que répondre après avoir vu que même Guillaume avec une conviction de fer n'avait pas réussi à abattre cette horrible sorcière.

Étions-nous perdus ? Étions-nous obligés de vivre dans ce monde, sans moyens de le rendre meilleur ? Etes-ce nos fardeaux, notre malédiction ?

Aéla se réveilla soudainement de ses sanglots :

« Tout est de ta faute ! Sale sorcière, je vais te tuer ! » Dit-elle en se précipitant sur Pénélope folle de rage.

Pénélope n'eut même pas le temps de réagir que la brunette était déjà jetée sur elle, l'arme à la main. Je retenais la jeune femme, pour la faire revenir à la raison.

« Ressaisis-toi, c'est la douleur qui parle ! » M'exclamais-je.

Pennie en état de choc ne savait comment réagir, avec ses bras elle retenait au loin le couteau pour ne pas se faire trancher.

« Non ce n'est pas la douleur, c'est la logique. Si nous sommes là aujourd'hui c'est par sa faute à elle ! Hein sorcière rouge ? Tu nous as maudits, tu nous condamne à vivre sous le joug de cette femme monstrueuse. Tu ne mérites qu'une chose, mourir ! »

Une abondante rivière de larmes coulait sur ses joues. Je pouvais comprendre sa douleur et sa rancœur, mais la violence et la déraison n'étaient pas la solution.

« Il est mort par ta faute... » Gémissait-elle en reculant son arme.

La non-réponse de mon amie m'étonnait, mais que pouvait-elle dire. Ces paroles étaient sensées et il existait une part de vérité dans ce qu'elle disait. Je pense que la culpabilité la rongeait depuis bien longtemps et que cela était la raison de sa venue dans cette mission ratée.

« Je pense qu'il est temps que nous nous séparions ! » S'exclama la jeune femme brune les yeux mouillés.

« Je ne veux pas faire couler encore plus de sang aujourd'hui et tu mérites de vivre avec le poids de ta culpabilité... » Dit-elle en partant sans se retourner.

Je le regardais partir, le cœur lourd, le pas incertain. Tout l'espoir de cette jeune femme s'était envolé en une soirée. Et elle n'était plus que l'ombre d'elle-même, cherchant à n'importe quel prix dans ses réflexions, le responsable de cet échec.

Le Miroir d'un autre monde T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant