Qu'avais-je fait ? Comment en étais-je arrivé là ? Tant de souffrance, tant de colère, j'avais détruit tout ce qui importait.
Et pourquoi ?
La mort et la perte de l'homme que j'aimais. Jamais plus je ne verrais son visage. Plus jamais je ne sentirai...
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Un bourdonnement, une respiration, des murmures au loin réveillaient mon ouïe.
Chaque mouvement d'élévation de mon poitrail répondait à une impulsion de mon cœur. L'air frais rentrait dans mes narines et ressortait chaud, réchauffant mon torse congelé.
D'étrange voix résonnait dans mon crâne.
« Jamais...Toi et tes descendants je vous maudis ... » Murmura une voix féminine qui me paraissait familière.
Rien n'était net, comme si ces paroles étaient un écho d'un autre temps, d'un autre monde.
« La mort ne me fait pas peur pour sauver la femme que j'aime... » S'exclama une voix rauque qui paraissait loin.
Mes yeux étaient collés, des visions incontrôlables s'emparaient de moi. Je marchais pieds nus dans une terre sombre, rien n'illuminait l'horizon. Seul le sol tremblait à un rythme régulier. Plus je marchais plus, plus les secousses étaient intenses. Une lumière sortait de la terre au loin. Je m'approchais de celle-ci curieusement.
Un cœur chaud et rouge battait. C'était lui qui provoquait ces séismes. Il était comme enfermé, prisonnier de ce limon sombre sans issue et espérant à chaque battement retrouver son propriétaire. Comme hypnotisé par l'organe, j'avançais ma main pour sentir le mouvement sous mes doigts.
Un homme devant moi, portant une armure d'une autre époque tendait lui aussi son bras. Il me regarda soudainement, surpris de ma présence.
« Sauve-les ! M'ordonna-t-il soudainement en attrapant mon bras fermement
- Qui ? Les hommes ? Demandais-je inquiet.
Il avait l'air inquiet et triste. J'observais les traits de son visage, jamais je ne l'avais vu auparavant pourtant il me paraissait familier.
« Non ! Sauves-les je t'en supplie. » S'exclama-t-il avant de disparaître en fumée.
Mes yeux s'ouvraient soudainement, me sortant de ce cauchemar incompréhensible. Mon souffle était court, ma respiration saccadée, j'avais l'impression qu'un poids comprimait ma poitrine.
Quand ma vision redevenait claire, mon stress ne fut qu'amplifié.
Le plafond blanc qui me surplombait ne me paraissait pas familier. En voulant respirer plus profondément, je sentis une gêne au niveau de mes narines. Deux tuyaux transparents rentraient dans chacune d'elles. J'essayais de lever délicatement mon bras pour arracher cette gêne à mon nez.
Un gémissement de douleur et de choc sortait de ma bouche quand j'apercevais les veines de mon avant-bras, devenues noires et qui ressortaient comme une autoroute putride et infectée.
Brusquement, je tirais des deux tubes transparents. Un léger cri de douleur s'échappa en même temps que le sang qui s'écoulait dans mes narines. Ma gorge était sèche, la salive qui s'écoulait à l'intérieur me faisait affreusement mal. J'essayais de relever mon buste, mais cela me paraissait impossible tellement mon corps était faible.
