Après une telle révélation, j'étais perdue.
Dans cette petite chaumière coupée du monde, je ne savais pas comment réagir. A aucun moment je ne m'étais doutée être retournée dans le présent.
Pendant plusieurs jours, je réfléchissais, je cherchais une solution.
Comment retourner dans le passé ? Comment retrouver Charles ?
Quelle ironie ! Quand j'y étais je ne voulais qu'une chose, retrouver mon confort du 21ème siècle. Et maintenant, je n'avais qu'une chose en tête y retournée.
En regardant le journal télé, certaines choses me paraissaient étranges. On ne parlait plus de guerre, ni de confrontation, ni de président, seulement de cette famille royale étrange. Pourtant Elia m'avait parlé de la mort de sa mère pendant une sanglante guerre qu'elle nommait la lutte blanche.
Les journées passaient lentement, je me promenais, préparais le dîner, aidais la petite. Je commençais même à oublier mon chagrin.
Un soir comme habituel, je dînais avec mes deux hôtes devant les informations.
Quand soudain, j'aperçus sur une image le miroir de Narë. Je me précipitais contre l'écran pour m'assurer de ce que j'avais vu.
Ce n'était pas une coïncidence, il était là-bas, il m'attendait.
Il était ma solution, ou du moins il pouvait m'aider à retourner auprès de mon aimé. J'en étais sûr.
« Marcus, je dois aller là-bas, lui dis-je en montrant du doigt l'écran comme une folle.
- C'est en France, me répondit-il. Mais je ne sais pas si cela est une bonne idée, ton état...
- Papa ! Elle va beaucoup mieux ! Argumenta Elia.
Il hésitait, voulant me protégé, comme un père.
« Marcus, je suis française, ma famille, mes amis sont là-bas, je dois les retrouver à tout prix. »
- Bon... Je t'emmène ce soir au train. Me répondit-il peu convaincu. »
Elia était heureuse, mais je pouvais percevoir quelques larmes se former dans ses yeux bleus.
Alors que le soleil commençait à se coucher, je prenais dans les bras mon adorable sauveuse qui pleurait déjà à chaude larmes.
« Je reviendrais. » Lui assurai-je.
Je grimpais dans l'ancienne voiture de Marcus. Une larme coula sur ma joue quand je voyais s'éloigner cette petite maison qui avait été mon refuge ces derniers jours.
Mon conducteur était silencieux, concentré sur sa route ou alors dans ses pensées. Moi je regardais le paysage, toutes ces maisons avec leurs toitures décharnées, leurs murs sales.
Nous arrivions dans une gare. Celle-ci ne possédait qu'un quai avec des rails. Déjà plusieurs personnes qui attendaient le prochain transport.
Je descendais de la voiture, Marcus attrapa mon bras.
« Tiens, me dit-il en me tendant un petit papier et quelques pièces, c'est l'adresse et le nom de mon neveu qui est en France. Si jamais tu as un problème, appelle-le en dernier recours. »
Je le serrais dans mes bras.
« Merci Marcus ! Tu es une personne formidable ! »
Après un dernier au revoir, je saluais mon ami qui partait, me laissant seule face à mon destin.
Je m'avançais vers le chemin de fer. Les personnes autour de moi me paraissaient étranges. La plupart étaient miséreux, portant des haillons et des vêtements sales. Je m'approchais d'un homme avec une casquette bleue.

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Le Miroir d'un autre monde T.2
FantasíaQu'avais-je fait ? Comment en étais-je arrivé là ? Tant de souffrance, tant de colère, j'avais détruit tout ce qui importait. Et pourquoi ? La mort et la perte de l'homme que j'aimais. Jamais plus je ne verrais son visage. Plus jamais je ne sentirai...