À jamais ...

1.9K 264 40
                                    

C'est comme si mon être et mon corps étaient incontrôlables. Je me jetais d'un seul coup dans les bras de mon ancienne amie. J'avais besoin de la sentir auprès de moi, de m'assurer que ce n'était pas une illusion supplémentaire. Son corps frêle entre mes bras, l'odeur de lavande dans ses cheveux blancs ainsi que la chaleur de son âme m'indiquait que c'était la réalité.

Les larmes s'écoulaient de mes yeux comme deux ruisseaux limpides, je ne pouvais retenir ma joie, mon soulagement et ma surprise.

« Mon dieu que tu m'as manqué ! » Beuglais-je larmoyante.

Je n'avais pas pensé un jour la revoir après l'avoir perdu de la manière la plus horrible qu'il soit. C'était comme si un miracle s'était produit.

« Cela fait trop longtemps mon amie. » S'exclama-t-elle à son tour en resserrant l'étreinte.

Je ne sais pas combien de minutes nous sommes restés dans les bras l'une de l'autre, mais c'était comme si le temps s'était arrêté. Guillaume et Antonia nous fixaient étrangement, ne comprenant sûrement pas cet étrange moment d'affection.

Nous nous détachions, observant nos visages rouges et remplis d'émotions.

« Nous avons beaucoup de choses à nous raconter. Dit-elle en observant mon ventre rond.

- Oui, je pense que nous en avons pour la journée, plaisantais-je.

- Vous vous connaissez ? Demanda soudainement Guillaume.

- Oui enfin... C'est une très longue histoire. » Répondis-je impatiente de pouvoir parler seul à seul avec Oréna.

Ma réponse furtive avait intrigué Guillaume, qui nous observait étrangement. Antonia, quant à elle, avait l'air plutôt contente d'avoir trouvé la femme que nous cherchions.

Oréna nous invitait à la suivre dans la forêt. Nous longions une petite rivière jusqu'à une clairière dans laquelle se trouvait une maison très moderne en bois avec une immense bée vitrée qui contournait toute la demeure. Cette étrange maison se confondait totalement dans l'environnement avec son toit entièrement recouvert de plante et de verdure.

Mon amie nous invita poliment à entrer dans sa maison. L'intérieur de celle-ci était très douillet, plusieurs canapés recouverts de beau coussin fait mains, étaient disposés au centre du salon. Il y avait à la place de la télévision, une immense bibliothèque qui parcourait tout un mur. Elle nous invita à nous asseoir pour boire une boisson chaude.

Guillaume et Antonia avaient l'air un peu étonnés de l'environnement dans lequel vivait ce sage. Ils s'attendaient peut-être à une chaumière rustique perdue au milieu de la forêt.

Orena me faisait signe de la suivre, il était temps que nous discutions de nos années de séparation. J'avais tellement de questions à lui poser sur Éléonore, Henry et...et Charles. J'étais à la fois impatiente et effrayée de découvrir qu'il avait peut-être refait sa vie avec une autre femme, qu'il m'a oubliée dans les bras d'une belle créature ou même bien pire.

Nous arrivions dans une grande pièce dont deux murs étaient entièrement recouverts de plantes. Deux immenses bée vitrées apportaient la lumière nécessaire à leurs croissances. Mon amie attrapait ses cheveux blancs pour les nouer en chignon puis elle attrapa un arrosoir rempli pour hydrater la verdure.

Un étrange silence s'était installé. Je n'osais pas engager la conversation, ni comment la commencer.

« Je ne pensais pas te revoir un jour même si au fond de moi je l'espérais de tout mon cœur. S'exclama Oréna en arrosant de la morelle noire.

Le Miroir d'un autre monde T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant