Légende irréelle

2K 252 42
                                    

La nuit fut douce et relaxante, le souffle de la fillette me berçait en cette nuit en territoire anglais. Cela faisait longtemps que je n'avais pas aussi bien dormi. Étais-ce parce que je savais qu'Ednée était loin de moi ? Je pense que ça y contribuait grandement.

La blondinette était endormie en boule à côté de moi. Je me levais doucement du lit en faisant attention de ne pas la réveiller. J'attrapais une veste chaude et descendais dans le salon. Une forte odeur de café me donnait l'eau à la bouche.

Marcus avait déjà disposé sur la table le nécessaire pour se remplir l'estomac. Guillaume les cheveux ébouriffés et le regard fatigué, engloutissaient du pain beurré. Il me fixa un instant le temps que je m'installe à la table. Il avait l'air perdu dans ses pensées.

« Salut, bien dormi ? Leur demandais-je.

- Oui, plutôt. Murmura-t-il entre deux gorgées.

Une de ces boucles de cheveux retombait sur son œil droit, lui donnant un petit côté négligé qui lui allait bien. Soudainement, des bruits de courses dans l'escalier nous alertèrent du réveil de la jeune Elia.

« Pénélope ! » S'exclama la blondinette en courant les deux bras prête à m'enlacer.

Après une chaleureuse étreinte, la jeune fille nous rejoignait à table. Pendant ce petit déjeuné, Marcus nous racontait que l'Angleterre n'allait pas bien. Les hommes dépérissaient de jour en jour, l'usine dans laquelle il travaillait demandait une cadence de production de plus en plus éprouvante. Alors que les familles du clan noires vivent dans le luxe et l'opulence, des enfants, des femmes et des hommes vivaient misérablement dans les rues.

Une rage et une colère sourde se réveillaient dans le cœur des hommes anglais. Je comprenais leurs désespoirs, ils ne méritaient pas autant de souffrance. Mais l'homme ne pouvait pas détruire les sorciers du jour au lendemain. Ce n'était pas la solution. Ils faillaient qu'ils coopèrent pour vivre en équilibre.

Mais tant qu'Ednée sera en vie, les sorciers ne verront jamais le possible futur.

Je finissais mon petit déjeuné, je montais à l'étage pour me préparer. Alors que je me brossais les dents, la jeune Antonia entra dans la salle de bain, les yeux rouges et légèrement gonflés.

« Tu vas bien ? Lui demandais-je en comprenant qu'elle avait pleuré.

- Oui ça va... murmura-t-elle.

- Tu peux te confier à moi Antonia. Je comprends tout à fait que tu sois triste d'avoir quitté ta ville et ton père. Il ne faut pas avoir honte de tes larmes. C'est ce qui te rend vivante. » Lui expliquais-je en me brossant les dents.

Elle fut silencieuse un instant, comme si elle réfléchissait à mes propos.

« Tu n'es pas du tout la personne que raconte la légende. Tu n'es pas du tout celle que j'imaginais, s'exprima-t-elle soudainement en me regardant.

- J'espère que tu es étonnée dans le bon sens, plaisantais-je.

- Très. Dit-elle en souriant.

- Les légendes ne sont que des histoires. La vérité elle n'est que rarement racontée. Rappelles-toi, tes souvenirs, tes choix c'est ce qui te forge. Je ne l'ai appris que trop tard.

- Je peux te poser une question ? Me demanda-t-elle timidement.

- Oui, vas-y.

- C'est qui le père de ton enfant ?

- Un homme qui n'existe plus que dans mon cœur... Dis-je attristée.

- Le chevalier noir, celui qui ta briser le cœur ? Questionna-t-elle curieuse.

Le Miroir d'un autre monde T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant