Terre brulée

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Une fraîcheur soudainement fouettait mon visage. Tout me paraissait étrange. Je n'osais pas m'éveiller par trouble de me retrouver face à Guillaume. Je sentais mon ventre s'agiter m'indiquant que ma progéniture était énervée.

Je me réveillais perturbée et confuse. Mon corps était engourdi et mes pieds gelés. Quand mes yeux s'ouvraient, je m'attendais à découvrir l'herbe humide et le ciel bleu mais ce n'était rien de cela. Non j'étais entourée de murs, dans ma couette et dans mon lit chaud, seule. J'étais étonnée de me trouver ici. La brise froide du matin m'avait fait croire que j'étais encore dehors. Le coupable ma fenêtre qui était grande ouverte. Je me relevais dans mon lit pour mieux distinguer la pièce. C'était bien ma chambre chez Oréna, il ne faisait aucun doute. Mais par contre aucun signe de Guillaume.

Un doute immense s'emparait de moi. Avais-je rêvé ? Néanmoins la rencontre avec Narë, la gravure, le Dolmen et mon étreinte avec Guillaume m'avaient paru si réels. C'était improbable comment aurais-je pu inventer tout ceci ?

Avais-je imaginé cet interdit que je désirais mystérieusement ?

C'était impossible. Je sortais du lit pour inspecter mes jambes et mes pieds. Une minuscule égratignure se trouvait au niveau de ma cheville. C'était un léger indice mais pas de quoi me rassurer que je n'étais pas folle. Je m'écroulais sur une chaise. C'était complètement dingue. J'avais tout ressenti, sa peau contre la mienne, le gout de ses lèvres, nos deux chaleurs qui se mélangeant violemment pour ne faire plus qu'un. Je sentais encore ses mains sur mon corps. J'entendais encore les mots qu'ils m'avaient prononcés. Mon Dieu comment mon esprit avaient pu les créer de toutes pièces. Il m'avait transpercé le cœur, il m'avait fait pleurer en seulement quelques secondes.

Il avait ensuite essuyé mes yeux pour mieux les embrasser et embraser mon âme. A chaque fois que notre cœur fusionnait, c'était comme retrouver Charles, comme si nous étions tous les trois, trois âmes sœurs à travers le temps.

Ça ne pouvait pas être un mirage, une illusion. Il y avait eu trop de passion, trop d'émotions, trop de souvenir pour que ce ne soit rien d'autre que la pureté d'un amour sans âge et sans limite.

Ou alors devenais-je dingue ? Me faisais-je des idées ? Seulement parce qu'il ressemblait à Charles, il était comme lui, et nous étions liés. C'était peut-être totalement faux. Je vivais une fois de plus dans un souvenir, dans le fantôme de mon amant, cherchant désespérément à le retrouver dans un autre homme.

Même s'il lui ressemblait, ce n'était pas lui. Je me mentais à moi-même.

Pourtant, rien n'à faire, j'étais persuadé d'avoir passé la nuit avec lui. Je pense que la seule personne qui pouvait m'aiguiller n'était autre que Guillaume. Je troquais mes vêtements de nuit pour un pantalon confortable et un simple tee shirt. Des odeurs de pains chauds envahissaient le couloir, me donnant envie de descendre à l'étage sans plus tarder.

Je ne savais pas quelle heure il était, mais Oréna et Antonia avaient déjà fini de petit déjeuner. Je m'approchais d'elle pour les saluer chaleureusement. Ma très chère amie m'enlaça avant de me servir un chocolat chaud et des tartines dorées. La jeune Antonia me fixait avec impatiente, elle avait l'air de bouillir de l'intérieur.

Je n'eus pas le temps de lui demander ce qu'il la mettait dans un telle état qu'elle s'exclama impatiente :

« Nous rentrons bientôt en France ! Mon père m'a appelé ce matin, il a trouvé un lieu sécurisé pour nous réunir grâce à l'aide de tes amis. »

Mon Dieu j'avais complètement oublié de prendre des nouvelles de Mina, de sa mère et d'Éric. Il ne m'était absolument pas venu à l'idée de le contacté avec tous les événements récents.

Le Miroir d'un autre monde T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant