« Entre la vie et la mort, la limite est mince, quasi immatérielle. Pourtant, basculer de l'un à l'autre peut avoir des conséquences irréparables. Garde ceci toujours en mémoire, Pénélope. » Me conseilla le vieillard, annonçant la fin de mon cours.
Il me salua.
« Nous reprendrons les cours demain. » M'annonça-t-il.
Je le voyais partir, n'apercevant plus que des vêtements clairs recouvrant une carrure fébrile au loin.
Soudainement, une douleur dans mon ventre me plia en deux. Je vomissais maintenant tout le contenu de celui-ci sur l'herbe verte. Toute cette agitation et cette concentration m'avaient retournée.
Après avoir fini cette dégoûtante affaire, j'attachais mes cheveux avec un élastique pour dégager mon visage. Une profonde respiration et inspiration me permettaient d'oublier le goût acide qui persistait dans ma bouche.
Les roses étaient toujours autour de moi, leurs épines acérées et leurs couleurs vermeilles envoûtantes. Avec le bout de mes doigts, j'arrachais plusieurs d'entre elles pour me faire un petit bouquet. Je sentais le creux de leurs pétales.
L'odeur qui en ressortait me paraissait familière, comme si leurs parfums provenaient de ma propre volonté.
Je pouvais donc faire naître, comme faire mourir. N'était-ce pas cela ma malédiction ?
Un équilibre dangereux qui pouvait détruire ou sauver ce monde.
Je retrouvais le chemin entre les cimes des arbres. Cela était agréable, d'être seule dans la nature. De ne profiter que des sensations et des paysages qui se déroulaient devant moi. Cette petite forêt me rappelait des souvenirs, quand Charles et moi nous étions chargé de cette mission.
Je me rappelais de toutes ces nuits au clair de lune pendant laquelle je maudissais Charles pour son comportement détestable. Je me demande encore comment j'ai pu tomber amoureuse de cette personne, un caractère de cochon, doublé d'un égocentrisme à toute épreuve. Pourtant ses yeux m'avaient charmé, sa rage de vivre et son audace m'avait conquise.
Nous étions tous les deux blessé d'une manière ou d'une autre. Des âmes perdues destinées à se rencontrer malgré le temps et les forces qui nous entouraient.
Plusieurs minutes à marcher sur le chantier, j'apercevais enfin la maison de Maria et Vincent. Mon estomac complètement vide commençait à gargouiller. Je me dépêchais de parcourir les derniers, quand une petite créature brune me fonça dessus pour me faire un énorme câlin.
« Bonjour Pénélope, s'exclama- t-elle joyeusement la tête enfouie dans mon dos.
- Bonjour ma petite Victoria. Comment vas-tu aujourd'hui ? »
Elle se décrocha, me laissant apercevoir sa jolie petite robe d'été rose pourpre.
« Je suis contente de te voir. Je t'ai cherchée toute la journée. S'exclama-t-elle.
- J'étais avec Noël. Alors qu'as-tu fait de ta mâtiné libre ?
- J'ai aidé Tati Maria à couper des légumes pour le repas de midi. Puis j'ai joué avec les copains dans le jardin. M'explique-t-elle très soigneusement.
- Une matinée bien remplie alors !
- Oui. » Me répondit-elle avec un immense sourire.
J'étais heureuse qu'elle profite de la vie comme une enfant de son âge et qu'elle oublie ses angoisses.
« Heu... Pénélope, j'ai une question...hésita-t-elle timidement.
- Oui, je t'écoute.
- C'est vrai que si on touche tes cheveux. On se brûle comme si on touchait une flamme ?
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Le Miroir d'un autre monde T.2
FantasyQu'avais-je fait ? Comment en étais-je arrivé là ? Tant de souffrance, tant de colère, j'avais détruit tout ce qui importait. Et pourquoi ? La mort et la perte de l'homme que j'aimais. Jamais plus je ne verrais son visage. Plus jamais je ne sentirai...