Chapitre 12

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JUDE

- tu as passé une bonne journée ?

Je monte en pression. Je vais l'insulter. Je vais lui sauter dessus et l'étrangler même. Il se fou de ma gueule !

- Holden. J'espère que c'est une blague.

Je fais tout mon possible pour contrôler ma voix mais malgré ça elle monte légèrement dans les graves. Il me regarde, sur la défensive.

Il ouvre la bouche pour parler, il hésite mais je n'ai pas envie de l'entendre déblatérer ses mensonges. Moi tout ce que je vois, c'est son corps parfait et sa coupure à la lèvre.

Je me lève et le prend par la main. Je l'emmène dans la salle de bain. Je le fais asseoir sur le rebord de la baignoire.

Je tire sur la serviette que j'avais utilisé ce matin. Je lute pour ne pas me rappeler ce qu'il s'est passé ici il y a moins de 24 heures.

Je la passe sous l'eau et m'assois entre ses jambes.

Je plante mon regard dans le siens. J'entrouvre les lèvres lorsque la serviette entre en contact avec sa balafre.

On aura beau dire que les hommes qui se bâtent c'est flippant, c'est aussi sacrément excitant. L'expression dans ses yeux est bizarre. On dirait un mélange entre un désir animal, sauvage, et quelque chose de plus doux, que je ne vais même pas nommer.

Ses yeux passent à mes lèvres et je le sens avoir un rictus. Peu à peu il reprend son air dominant. On va voir qui domine qui monsieur Harris.

Une fois sa plait désinfecté, mes mains descendent jusqu'en bas de son tee-shirt.

Il a un regard triomphant. Je jubile car au fond je sais qu'il va en baver. La vengeance est un plat qui se mange froid.

Je soulève le tissu et le passe au dessus de sa tête. Ensuite je le pousse légèrement en arrière. Mes mains glissent sur ses abdos, puis sur son torse. Je palpe tous ses muscles. Il tremble presque.

- tu t'es blessé ailleurs ? Je papillonne des cils.

J'en fait des tonnes. Mes intentions sont flagrantes mais je connais assez bien le fonctionnement d'un homme. Il suffit qu'on les excite en les touchant un peu, un regard langoureux et ils ne se rendent plus compte à quel point ce petit jeu est faux. Ils ont l'impression que tout leur est acquis.

Pour survivre à New-York, j'ai dû apprendre à jouer de mes atouts pour obtenir ce que je veux. Pourtant avec Holden, je n'ai pas joué une seule seconde.

Sauf Maintenant.

Et je déteste la pointe de culpabilité qui me comprime la poitrine.

Jamais je ne regrette, jamais.

Je prend sa main et regarde ses jointures. Elles sont rouges de sang.

Mais je suis soulagé de voir en l'enlevant que c'est le sang de l'autre sale type. Comme s'il lisait dans mes pensées il me dit.

- Ce n'est pas mon sang. Tout ça est superficiel. Puis il ajoute avec fierté. Je lui ai mît une sacré raclé quand même.

- Oui c'est vrai. Je ne peux m'empêcher de rire à sa remarque.

Il enroule ses bras autour de ma taille pour que je puisse être debout entre ses jambes. Ses mains descendent jusque sous mes fesses pour me porter et me mettre à califourchon sur lui. Nous tenons en équilibre sur le rebord de la baignoire. D'un coup, ses yeux ne rient plus.

- Et je le referais sans hésiter. Pour toi.

S'il me fait un autre compliment je risque de faire une crise. Alors j'écrase ma bouche sur la sienne pour le faire taire.

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