HOLDEN
Cela fait une semaine. Une putain de semaine que je suis enfermé dans cette chambre aux couleurs froides. Au début la sécurité à essayé de me faire sortir mais voyant l'état dans lequel j'étais, ils ont fini par céder.
Mon ordinateur sur les genoux je repense à cette nuit du 31 décembre. Le dernier bon souvenir que j'ai de Jude. Et dire que l'année devait bien commencer... je souffle.
Je lui jette un coup d'œil. Elle a toujours les yeux fermés. Une putain de semaine... je n'ai pas craqué, pas encore. Je ne veux pas, tout simplement parce que ce serait admettre que c'est fini. Hors les médecins ont dit qu'elle avait des chances de se réveiller.
J'ai appelé sa famille le lendemain, a chaud je n'aurais pas été capable de parler calmement. Je leur ai seulement dit que Jude était dans le coma suite à un traumatisme émotionnelle violant. J'ai évité de parler de son traumatisme physique. Ils ont ainsi décidé de venir une semaine plus tard, c'est à dire d'ici 1h. Ils ont dû utiliser les billets que je leurs avais laissé.
J'essaie de rester fort pour elle, je ne veux pas qu'elle pense que je laisse tout tomber car malgré tout la vie continue. Je sais que c'est horrible de dire ça, mais si je lâche mon boulot, je n'ai plus rien. Je serais bon pour crever maintenant. Alors je reste dans sa chambre d'hôpital, et je passe mes journées à bosser sur mon ordinateur pour faire en sorte que l'heure de son réveil arrive plus vite.
Me voila dans mon appartement avec les parents de Jude. Ils séjourneront ici. Je leur montre leur chambre. En attendant qu'ils redescendent, j'observe les lieux. Tout ici me rappelle elle. La totalité de mes souvenirs sont avec Jude. Je ne suis pas revenu ici depuis environ une semaine. Depuis que j'étais parti à sa recherche.
L'air se fait plus rare et je peine à tenir sur mes deux jambes lorsque je vois la photo posée sur la commode. Le cadre a été jeté. C'est sûrement la femme de ménage qui a fait ça. Il n'y a plus de traces de mon excès de colère. Je m'approche et prends la photo dans mes mains. Revoir son visage radieux en mouvement me provoque un haut le cœur. J'entends des pas dans les escaliers et je la fourre dans ma poche avant qu'ils ne me voient.
- vous voulez manger quelque chose ? Je tente en français.
Quand j'ai appris que ses parents viendraient, j'ai voulu apprendre la langue natale de Jude. Étant donné qu'elle ne serait pas là pour faire la traductrice, je me suis dit qu'il faudrait que je me débrouille moi-même. Et il s'avère que j'ai plutôt bien progressé. Et je serais fière de pouvoir parler avec elle de temps en temps en français quand elle se réveillera. Parce qu'elle se réveillera, il le faut.
Helen secoua la tête.
- nous voudrions voir notre fille avant tout.
- Je... les visites sont interdites à partir de 20h. Je suis désolé... nous irons la voir demain.
À son tour il hocha la tête.
Je n'avais pas la tête à manger ou même à faire la discussion à qui que se soit. Alors je les ai laissé manger tranquillement ce que la femme de ménage avait préparé pendant que je montais les escaliers en direction d'une des chambres d'amis. Je ne pouvais pas dormir dans la mienne, qui était presque devenue la notre. Trop de souvenirs reviendraient me hanter.

VOUS LISEZ
Pourquoi pas
RomanceLorsqu'une fille ne croyant plus en rien croise par hasard un jeune millionnaire, cela ne peut que déraper. Il va lui apprendre à aimer. Elle va lui apprendre à lâcher-prise. Ils devront cohabiter dans ce chaos qui leur sert de vie. À marcher ensemb...