CHapitre 34

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🏆Kyra Stanley

Est-ce que ça vous est déjà arrivé d'avoir l'impression que quelqu'un est en train de vous observer et que ce même quelqu'un à la ferme intention de vous tuer? Oui? Est-ce que vous avez cette impression tous les jours et toutes les nuits? Je ne penserais pas.

Cela faisait 72 heures environ que je n'avais pas dormi hier à cause de ça. Je ne peux pas rester seule parce que je fais une crise de panique et à la seule pensée de sortir de mon appartement, mon cœur commence à faire des folies.

Le seul temps où je me sens vraiment en sécurité, c'est lorsque Scherbak me touche, mais je ne peux pas rester accrochée à son bras toute la journée et je ne veux pas non plus. Je ne sais pas quoi faire. Hier, j'avais beau essayé de me calmer en essayant de penser à autre chose. J'ai fait des devoirs et j'ai lu, mais rien n'y faisait.

J'ai entendu Anto m'appeler pour que j'ouvre la porte, mais je n'ai pas pu. J'étais dans un état de panique et j'avais beau savoir que c'était Anto, je ne pouvais pas me raisonner à ouvrir la porte. J'ai entendu Scherbak arriver et m'appeler, mais encore une fois mon cerveau ne semblait pas vouloir réaliser qui il était vraiment.

La nuit, je fais des cauchemars en boucle. Parfois, c'est la scène de l'attaque, mais je me fais tirer cette fois-ci. D'autres fois, ce sont mes amis qui se font tirer. Le résultat est le même chaque fois: je me réveille en hurlant, en sueur et en tremblant. Scherbak arrive dans ma chambre et me prend dans ses bras le temps que je me calme, puis il repart et je me rendors pour refaire d'autres cauchemars et me réveiller de nouveau.

Hier, nous avons dormi ensemble sur le plancher de son garde-robe. Ce n'était pas très confortable, mais nous étions tellement épuisés que nous avons fait avec. Lorsque je me suis réveillée, j'étais couchée dans le lit de Nik toute emmitouflée dans la couette. J'étais seule et j'ai commencé à capoter de nouveau.

Je me suis levée et je me suis dirigée vers la cuisine dans l'espérance de le trouver là. Il n'y était pas, mais Roby y était. J'ignorais qu'est-ce qu'il faisait chez moi. Je lui aurais demandé de partir, mais je savais pertinemment qu'il serait resté. Je n'allais pas pouvoir rester seule pour l'instant. Pas après la crise que j'avais faite hier. C'était compréhensible. J'avais fait capoter beaucoup de gens.

Roby m'avait cependant offert un échappatoire, un chemin vers une vie normale: il voulait demander Anto en mariage. Lorsqu'il me l'avait annoncé, je n'avais pas vraiment réagi. Un peu comme si mes émotions et moi ne faisions plus que deux maintenant, mais j'étais super contente. J'aurais sauté de joie en temps normale et la bague était magnifique.

Il m'avait demandé de l'aider à préparer une demande parfaite et elle allait l'être parce que j'allais m'impliquer de corps et âme dans cette demande. Peut-être que j'allais aller mieux après. Je l'espérais. Ça ne faisait que trois jours que j'étais en panique 24 heures sur 24, mais j'avais l'impression que ça faisait plusieurs mois.

Roby avait passé la soirée avec moi. J'avais obligé Scherbak à aller à la game. Les Canadiens jouaient contre les Blue Jackets de Columbus. Ils avaient gagné 2-1. Moi et Roby avions parlé de ce que Roby avait comme idée pour demander Anto en mariage et nous avions regardé la game. Il était parti lorsque Scherbak était revenu.

Présentement, j'étais assise sur le sofa et je regardais le temps passé. Scherbak prenait une douche et moi, je ne voulais pas aller dormir parce que dormir était devenu synonyme de terreur pour moi. Je savais que Scherbak m'obligerait à aller me coucher lorsqu'il allait arriver. Je savais qu'il fallait que j'essaie de dormir un peu, mais je ne pouvais m'y résoudre et j'étais tannée que Scherbak me babysit. Ce n'était pas pour ça qu'il m'avait proposé qu'on emménage ensemble.

«Hey! entendis-je la voix de mon coloc qui me sortit de mes pensées.

- Hey.

- Je peux m'asseoir?

- T'es chez toi à ce que je sache.»

Il s'assit à côté de moi et ne rajouta rien. Il passa son bras autour de mes épaules. J'avais passé ma journée enroulée dans sa couette et je n'étais pas prête à m'en défaire. Les cheveux de Scherby étaient encore un peu mouillés et il sentait bon. Il ne sentait plus la sueur comme lorsqu'il est arrivé. Je me collai sur lui. Un geste qui nous surpris tous les deux.

«Comment tu vas? me demanda-t-il.

- Je suis tellement tannée de me faire poser cette question, si tu savais.

- Si je te pose souvent la question, c'est parce que je me fais du soucis pour toi.

- Mais t'es pas tanné de toujours t'occuper de moi?

- Non.

- Pourquoi? À ta place, ça ferait longtemps que je me serais tannée.

- Ça fait seulement trois jours.

- J'me tanne déjà.

- Tout va finir par rentrer dans l'ordre. T'inquiètes. C'est parfaitement normal ta réaction.

- Comment est-ce que tu peux le savoir? T'as jamais vécu ça à ce que je sache.

- J'ai commencé à voir le psychologue de l'équipe pour pouvoir mieux comprendre ce qui t'arrive et pour pouvoir mieux t'aider.

- Mais...

- Je sais que tu veux rien savoir des psys, mais je devais pouvoir avoir un moyen pour mieux t'aider à aller mieux, m'interrompit-il.

- Et qu'est-ce qu'il t'a dit de bon? lui demandai-je, curieuse.

- Que tu devais te reposer et aller à ton rythme. Si tu ne te sens pas en sécurité pour faire quelque chose, tu ne le fais pas. Pour l'instant, notre défi va être d'essayer de te faire sortir d'ici, mais tant que tu ne seras pas capable de rester seule dans notre appartement, on va se concentrer là-dessus. Je sais que ton indépendance est quelque chose d'important pour toi, m'expliqua-t-il.

- J'imagine que maintenant tu vas me dire que je ferais mieux d'aller me coucher?

- Tu lis dans mes pensées dit donc, me confirma-t-il avec un sourire.

- Tu sais que je ne veux pas aller me coucher aussi.

- Ouais.

- Alors, qu'est-ce que tu vas faire?

- Ça.»

Il me prit sur son dos et m'amena dans ma chambre. Il me garocha sur mon lit. J'avais toujours la couette de son lit, mais il ne me demanda jamais de la ravoir. Il s'assura que j'étais bien confortable et me donna un baiser sur le front. La fatigue commençait à peser. Nik se dirigea vers la porte pour aller se coucher lui aussi.




«AAAAAAAAAH!!!!!!

- Stanny! Ça va, je suis là!» s'exclama Scherbak en entrant dans ma chambre pour une dixième fois cette nuit.

Il me prit dans ses bras et commença à me bercer doucement en me murmurant des paroles rassurantes. Ma respiration qui se faisait rapide se calma rapidement. J'ignorais comment il faisait, mais il avait toujours les bons mots. Je recommençais à m'endormir presque cinq minutes après m'être réveillée.

Nik me recoucha et s'assura que j'étais confortable et correcte. Il le faisait tout le temps. Il me traitait vraiment aux petits oignons. Lorsqu'il eut terminé de faire sûr que j'étais correcte, il me borda de nouveau et commença à se diriger vers ma porte pour retourner dormir jusqu'à ma prochaine crise. Je me demandais s'il arrivait à dormir ou s'il restait réveillé pour faire sûr d'accourir le plus vite possible.

«Nik, reste. S'il te plait.»

Il s'arrêta et me regarda. Il semblait hésiter. Néanmoins, il finit par venir se coucher à côté de moi dans mon petit lit simple. Je lui fis de la place et lui passai des couvertures pour qu'il n'ait pas froid. Nous nous rendormîmes sans un mot. Je ne me réveillai plus cette nuit-là.

Better Than GretzkyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant