CHapitre 62

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Antoinette Thibault

~De L'Esti d'Charrue: Rejoins-moi à l'aréna dans 10 minutes avec tout ton stock de hockey. C'est urgent.

~De Grosse Torche: Pourquoi?

~De L'Esti d'Charrue: Parce que. Dépêche.

Stanny était toujours très précise dans ses informations. Je ne savais pas pourquoi elle voulait que je vienne à l'aréna avec mon stock. Peut-être qu'elle voulait me faire patiner avec Galchenyuk? Ça serait nice.

«Roby! Je m'en vais à l'aréna.

- Tu recommences à t'entraîner?

- Non. Stanny m'a demandé d'aller la rejoindre avec mon stock.

- Elle n'a rien à faire quand son chum n'est pas là, donc elle s'est mise dans la tête de t'entraîner de nouveau?

- Je ne sais pas. Elle n'a pas voulu me répondre lorsque je lui ai demandé pourquoi elle voulait me voir. Tout ce que je sais, c'est que c'est urgent.

- Alors dépêche-toi mon amour.» me dit Roby en m'embrassant.

Je ramassai mon stock et sortis dehors. J'embarquai dans le char de Roby. Je n'étais super loin de l'aréna, mais je n'étais pas habituée de me promener avec ma poche et mes hockey. Je ne savais pas comment Stanny faisait pour courir avec. Lorsque j'arrivai à l'aréna, Stanny était dehors et m'attendait. J'allai la rejoindre.

«Allez! Va te changer. On n'a pas de temps à perdre, me dit-elle.

- Mais qu'est-ce qu'on va faire?

- Dois-je te rappeler que je t'ai dit que j'allais revenir t'entraîner à mon retour à Montréal. Je n'avais pas vraiment eu le temps jusqu'à présent, mais maintenant, oui. Alors, dépêche-toi d'aller te changer et retrouve-moi sur la glace.

- Tu ne m'as jamais dit que tu allais revenir m'entraîner, répliquai-je.

- J'ai peut-être oublié de t'avertir, mais face à tes statistiques désastreuses de cette année, je me dois d'intervenir.

- Mes statistiques ont toujours été désastreuses.

- Mais jamais aussi pires que cette années.

- Parce que tu étais toujours là pour ne pas me faire paraître trop mauvaise. Jojo est bonne, mais ce n'est pas toi.

- Justement. Je ne suis plus là pour corriger tes multiples erreurs. Il faut donc que tu apprennes à jouer sans moi. Une fois que tu sauras faire ça, tu seras une bien meilleure joueuse.

- T'as même pas été capable de me faire faire plus de trois coups de patin l'année passée.

- Roh! Cesse d'être aussi désagréable. Je vais réussir cette année.

- Si tu le dis.»

Décidément, je pensais qu'elle avait renoncé à m'apprendre à jouer au hockey. Je n'aurais jamais pensé qu'elle reviendrait perdre son temps avec moi. Je savais qu'elle était têtue, mais pas à ce point.

Je me changeai en m'assurant de mettre du bubble wrap neuf. J'avais ajouté ça à mon équipement depuis que Stanny m'avait fait un énorme slapshot sur le cul qui avait mené à mon premier but en carrière l'année passée. J'allai par la suite rejoindre Stanny sur la glace. Il n'y avait rien. Pas de buts, pas de cônes, pas mon stabilisateur. Stanny portait simplement ses patins de fille qu'elle utilisait pour travailler sa vitesse d'habitude.

«Qu'est-ce qu'on va faire? lui demandai-je, inquiète.

- Eh bien! On va patiner. C'est ton problème majeur. J'ai assisté à quelques cours de patin pour des enfants de deux ans et je crois que je suis plus en mesure de t'aider que l'année passée. Je sais que tu as mis du bubble wrap, donc tu vas embarquer sur la glace et me faire trois tours sans tomber, me dit-elle le plus sérieusement du monde.

- T'es sérieuse?

- Est-ce que j'ai l'air de niaiser? Go, je te regarde.»

Elle se croisa les bras et me regarda. D'habitude, lorsqu'elle me demandait de faire quelque chose et qu'elle me regardait pour que je le fasse, elle avait un sourire moqueur parce qu'elle savait que j'allais me planter. Là, on aurait dit qu'elle s'attendait à ce que je réussisse.

J'embarquai sur la glace. Je ne tombai pas. Je fus tellement surprise que je tombai sur la glace. Je restai assise en attendant que Stanny finisse de rire, mais elle ne commença même pas. Je me retournai pour voir ce qu'elle faisait. Elle me regardait toujours avec son air sérieux.

«Relève-toi.» me dit-elle.

Je m'exécutai. Je commençai à patiner pour faire mes trois tours de patinoire. Je me concentrais vraiment pour ne pas tomber. Je finis par foncer dans la bande parce que je ne regardais pas où j'allais.

«Arrête de te concentrer sur tes pieds et regarde où tu vas, entendis-je Stanny.

- Sauf que si je ne me concentre pas sur mes pieds, je me pète la gueule, répliquai-je.

- Sauf que lorsque tu joues et que tu ne te concentres pas sur la game, tu te fais ramasser. Relève-toi et recommence.»

Elle était restée debout en plein milieu de la patinoire tout le temps qu'elle m'avait parlé. Je me relevai et fis ce qu'elle m'avait dit. Je n'avais même pas trois coups de patin que je me ramassais de nouveau les quatre fers en l'air.

«Tu ne crois pas en être capable. Cesse de penser.»

Je me relevai. Elle commençait à me taper sur les nerfs. Comment est-ce qu'elle voulait que j'arrête de penser alors que je savais pertinemment que j'étais un danger public sur la glace. C'était facile à dire pour elle. Elle était la meilleure joueuse de hockey de tous les temps. Elle avait appris à jouer au hockey avant d'apprendre à marcher.

Je m'élançai tout en continuant de fulminer contre Stanny. Soudain, elle me dit de m'arrêter. Elle avait un grand sourire dans le visage et elle vint à ma rencontre. Je ne comprenais pas pourquoi elle finissait par bouger ou encore démontrer une émotion.

«Quoi cette fois? Laisse-moi finir mes trois tours de patinoire.

- Tu les as fini.

- De quoi tu parles?

- Tu as cessé de penser et je sais que tu ne pensais pas de très gentilles choses de ma part, mais j'ai réalisé que je ne t'avais pas vraiment aidé l'année dernière parce que je passais mon temps à rire de toi. Aujourd'hui, je t'ai appris à patiner. Il ne faut jamais penser à ce que tu fais lorsque tu patines. Ça doit se faire naturellement. Tu sais patiner Anto. Tu as toujours su patiner. Tu n'as jamais cru en toi, c'est tout.

- Je ne comprend pas un mot. J'ai eu de la chance c'est tout. Je ne me concentrais pas non plus sur où j'allais. J'aurais pu me faire ramasser.

- Sauf que si tu ne veux pas te faire ramasser, il faut que tu portes attention à ce qui t'entoure et non sur où tu vas. Lorsque tu joues au hockey, tes pieds et ton cerveau font deux. Ton cerveau s'occupe d'analyser la game et de commander à tes mains ce qu'elles doivent faire avec ton bâton pour contrôler la puck. Tes pieds te guident vers où tu dois aller. Le seul temps où tes pieds et ton cerveau communique c'est pour éviter que tu te fasses ramasser.

- Comment tu veux que je fasse ça?

- J'ai invité quelques amis à moi pour qu'ils viennent nous aider. J'ai un goaler, un défenseur, un ailier droit et un centre. Je serai l'ailier gauche.

- Qui sont-ils? Blondin, Gigi, Roby et Rob?

- Non. Carey Price, Nathan Beaulieu, Brendan Gallagher et David Desharnais.»

Je n'avais pas écouté qui Stanny avait nommé parce que Price, Gallagher, Beaulieu et Desharnais étaient embarqué sur la glace en même temps qu'elle parlait. Je ne m'attendais pas à ça, donc j'étais de nouveau tomber sur le cul.

«Allons Anto. On est venu t'aider à devenir une des meilleures joueuses des Glorieux.» me dit Gallagher en me tendant la main pour m'aider à me relever.

C'est ainsi que Stanny me fit m'entraîner avec des joueurs des Canadiens. Honnêtement, ils m'avaient tous donner de très bons trucs. Surtout Desharnais qui jouait à la même position que moi. Price aussi me donna de bons trucs pour déjouer un goaler. Je ne réussis pas à scorer contre lui, mais je savais que je serais capable de scorer contre les goalers des autres équipes dans ma ligue. Je pourrais les prendre par surprise parce qu'après tout, j'étais considérée comme inoffensive par toutes les équipes de la ligue.

Better Than GretzkyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant