CHapitre 51

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🏆Kyra Stanley

Le lendemain, je fus réveillée par une porte qui se fermait et un mal de tête épouvantable. Je regardai l'heure sur mon cadran. 9h30. La pratique commençait dans une demi-heure. Je me levai rapidement, mais je dus me rasseoir parce que la tête me tournait. Je n'aurais jamais dû boire autant hier. Je vis que Scherbak m'avait laissé des advils avec un verre d'eau et un mot.

Repose-toi, j'te couvre.
Nik
xxx

S'il pensait qu'il allait pouvoir me couvrir. Therrien allait sûrement vouloir me bencher, mais je ne pouvais pas le laisser penser que je n'étais pas là à cause que j'avais fait des niaiseries hier ce qui était vrai. Je pris mes advils et allai me changer. Je me préparai rapidement, pris mon stock et sortis de l'hôtel. Par chance, Brossard était à cinq minutes de sprint de l'hôtel. Il fallait que je sois sur la glace dans quinze minutes. Je pouvais le faire.

Je me mis à courir avec ma poche de hockey et mes bâtons. Heureusement, je m'étais habituée à courir avec mon stock quand j'étais jeune avant de finalement décider de le laisser chez Gigi. En sept minutes j'arrivai au Complexe Brossard, il me restait huit minutes pour être sur la glace. Mon mal de tête me faisait souffrir, mais je devais penser à autre chose. Il n'y avait plus personne dans le vestiaire lorsque j'arrivai. Je pitchai mes choses par-terre et me changeai. Il me restait deux minutes lorsque j'eus terminé. J'allai boire un verre d'eau et allai rejoindre les gars sur la glace. Tout le monde s'arrêta de parler ou patiner lorsque j'arrivai. Barberio vint me voir.

«Ça va? T'as pas mal à la tête? me demanda-t-il en français.

- En tabarnaque, mais je vais survivre. Je ne voulais pas donner trop de raison à Therrien de me bencher ce soir.

- Il a toutes les raisons du monde se te bencher ce soir. Tes amis ont posté pleins de vidéos de toi saoûle hier.

- Shit.

- Kyra! Scherbak nous avait dit que tes règles t'empêcheraient d'être là à la pratique ce matin, dit Therrien en arrivant près de moi. Je ne savais pas qu'elle durait deux semaines.»

Scherbak n'avait pas eu la meilleure idée pour expliquer mon absence. J'appréciais l'effort, mais son mensonge ne tenait pas la route. Je lui lançai un regard. Je voyais qu'il se sentait mal que son mensonge n'est pas fonctionné. Ça ne me servait à rien d'inventer quelque chose. C'était évident que je ne pourrais pas jouer ce soir et que je n'étais pas en mesure de participer à la pratique.

«Peut-être te couvrait-il à cause de ta gueule-de-bois? poursuivit mon coach

- Il me couvrait pour ma gueule-de-bois parce que je ne croyais pas être capable d'arriver à temps à la pratique, dis-je la vérité à moitié.

- Et pourquoi es-tu ici?

- Je voulais faire l'effort d'au moins me présenter à l'entraînement. Visiblement, je me suis déplacée pour rien.

- Ce que je ne comprend pas, c'est que toi et Scherbak avez volontairement désobéis à mon couvre-feu et à mon interdiction de faire le party la veille d'un match. Il me semble que tu étais avec Thomas lorsqu'il a appris qu'il était échangé. Est-ce que tu voudrais qu'il t'arrive la même chose?

- Je ne veux même pas essayer de vous expliquer parce que vous ne comprendrez pas que le mariage de ma meilleure amie était prévu depuis des mois à cette date et que je n'allais pas m'empêcher d'y aller à cause d'un vulgaire interdit. Pour ce qui est de Scherbak, il ne voulait pas y aller, mais je l'ai obligé. Si vous avez quelqu'un à punir, ce doit être moi et non lui.

- Très bien.

- J'imagine que je suis benchée ce soir encore, donc je vais aller chez moi et me reposer dans l'espoir que je ne serais pas benchée pour la prochaine game aussi.

- Dans ton état, je ne parlerais pas autant.

- Et pourquoi pas? Peu importe ce que je fais soit aider l'équipe à gagner, je suis inexplicablement benchée. Chaque fois que je score trois buts dans un match, je passe le reste de la game sur le banc. Ça, je ne l'ai jamais compris. Les matchs qu'on perd pas un but ou plus auraient pu être évités facilement si vous m'aviez laissée aller sur la glace pour que je score un but et plus. N'oubliez pas que chaque fois que je lance, la puck rentre, peu importe où je suis sur la glace, combien de joueur j'ai sur moi ou encore combien de goaler il y a devant le net.

- Si tu es si bonne que ça, tu vas jouer ce soir. Tu vas jouer toute la game sur la glace et tu dois battre ton records de buts scorés en une game qui est de 120. Je veux que tu en scores 150. Si tu acceptes de relever ce défi, deux choix s'offre à toi. Le premier: tu réussis et tu restes avec l'équipe jusqu'à la fin de ton contrat. Le deuxième: tu échoues et tu t'en vas, tu es échangée à une autre équipe pour de bon.

- Et si je refuse?

- Tu es échangée.

- Je n'ai eu que quatre autres coachs dans ma vie. Mon père, mon coach avec les Glorieux, le coach des Bears qui nous empêchait de parler dans les vestiaires, mais qui nous laissait nous épanouir sur la glace et Todd McLellan. Vous êtes le pire de tous. Néanmoins, j'accepte, mais je veux qu'on signe un contrat comme ça vous ne pourrez pas changer d'idée.

- Parfait, tu le signeras avant la game, mais je veux que tu quittes cet entraînement.

- Parfait.»

Nous ne nous étions pas quittés des yeux tout le long de notre échange. Je voulais jouer pour les Canadiens, mais je ne voulais pas jouer pour Michel Therrien. Malheureusement, je savais que si j'acceptais d'être échangée aujourd'hui, je n'allais pas revenir. Tout ce que je pouvais espérer, c'était que Bergevin finisse par renvoyer Therrien ou que Molson les renvoit tous les deux ce qui ne serait pas trop mal. Scherbak vint me voir avant que je ne parte.

«Kyra, tu ne peux pas jouer comme ça.

- Je vais me reposer. Je ne devrais pas être trop pire ce soir. Fais-moi confiance. C'est juste 50 buts par période. Ce n'est pas si pire.

- Stanny, personne n'a jamais fait ça! Pas même toi!

- J'ai déjà fait 44 en une période. Il faut juste que j'en fasse six de plus.

- Stanny, quand tu as fait ton records, tu n'avais pas de gueule de bois et tu ne jouais pas ta place dans ton équipe.

- Non. J'avais déjà perdu ma place dans mon équipe. C'était le dernier match que je jouais avec les Glorieux avant d'aller jouer avec une équipe qui est l'équivalent des Bruins pour les Canadiens. Je sais ce que c'est un match sans lendemain. Peut-être que je n'avais pas de gueule de bois, mais je vais quand même réussir ce soir parce que tu crois en moi et que je ne veux pas te quitter.

- Très bien. On se voit après la pratique.

- À tantôt.»

Il me fit un sourire et retourna à la pratique. Je retournai me changer et quittai Brossard. J'appelai Ti-Guy qui venait de recevoir son vrai permis. Il vint me chercher et me reconduire chez moi. Il ne me posa pas de question, mais je savais qu'il en mourrait d'envie. Avant de refermer la porte de son char, je lui dis que les Glorieux étaient chanceux de venir voir la game de ce soir.

Je rentrai chez moi, mangeai un peu et allai me coucher. Mon mal de tête ne faisait qu'empirer. Je somnolai pendant environ d'eux heures. Scherbak vint me rejoindre par la suite et je m'endormis rapidement. Ce soir, je jouais ma carrière à Montréal. J'avais hâte de prouver à Therrien qu'on ne menace pas d'échanger Kyra Stanley.

Better Than GretzkyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant