CHapitre 43

257 15 0
                                    

🏆Kyra Stanley

Je sentis quelqu'un m'embrasser sur le front. Je tendis mon bras et tirai Nik pour qu'il tombe sur le lit. Je ne pus m'empêcher de commencer à rire. Il voulut se relever, mais je l'empêchai. Je voulais qu'il reste avec moi. Je me couchai sur lui.

«Pourquoi est-ce que tu essaies de t'enfuir? lui demandai-je.

- Il faut que j'aille à la pratique.

- Je veux que tu restes avec moi, protestai-je.

- Stanny, je vais revenir après, promis, dit-il en me poussant de sur lui pour se relever.

- Mais, qu'est-ce que je vais faire en attendant?

- Tu vas dormir.

- Mais je veux dormir avec toi.»

C'était peut-être enfantin mon affaire, mais je pensais ce que je disais. Je ne voulais pas qu'il aille à la pratique. Je voulais qu'il reste avec moi. Il arrêta tout mouvement et me regarda. Il vint s'asseoir à côté de moi. Je ne l'avais jamais vu aussi calme. Il passa doucement sa main sur ma joue. Il me regardait dans les yeux.

Doucement, il pencha la tête vers moi. Doucement, je fermai mes yeux tout en rapprochant ma tête de la sienne. Doucement, nos lèvres se rencontrèrent.
Doucement, nous nous embrassâmes.
Doucement, je portai une main vers sa nuque.
Doucement, il mit fin à notre baiser.

«Pourquoi? lui demandai-je.

- Parce qu'il faut que j'y aille.

- Je veux venir avec toi dans ce cas.

- C'est trop tôt.

- Je m'en fou.

- Pourquoi?

- Ça fait seulement une journée, je veux passer le plus de temps possible accrochée à toi.

- Stanny, je pars deux heures. Tu es capable de te passer de moi et de rester seule deux heures.»

Soudainement, plus rien n'allait. Mon cœur et ma respiration se mirent à faire des folies. J'avais chaud. Je paniquais. Nik ne comprenait pas ce qui se passait, mais il ne mit pas longtemps avant de comprendre et réagit rapidement. Il me serra contre lui et se mit à me dire des paroles rassurantes tout en flattant mes cheveux.

«LÂCHE-MOI!» criai-je en le repoussant.

Je ne contrôlais plus vraiment ce que je faisais. Je partis à courir et sortis de ma chambre. Je me précipitai dans la chambre de Scherbak et ramassai la couette sur son lit avant d'aller m'enfermer dans son garde-robe. Il débarqua dans sa chambre quelques secondes après. Il voulut faire un pas dans ma direction, mais je lui criai de ne pas s'approcher.

Il ne savait pas quoi faire et c'était évident. Il se passa une main dans ses cheveux et sortit de la pièce. Je restai seule avec mes pensées assise par terre dans son garde-robe. Plusieurs heures plus tard j'imagine, j'entendis la porte avant s'ouvrir et quelqu'un entrer. Je savais que Scherbak n'était pas allé à la pratique.

Pour être honnête, le contraire m'aurait surpris. Je ne savais pas ce qu'il avait fait pendant tout ce temps ni qui était la personne qui venait d'entrer chez nous. En temps normal, je serais allée voir, mais j'étais encore beaucoup trop paniquée pour y aller. J'ignorais si Scherbak allait venir me le dire.

J'entendis des pas venir dans la direction de la chambre de Scherbak. J'entendis aussi deux personnes chuchoter, mais je ne pouvais dire ni ce qu'ils disaient ni qui ils étaient. La porte s'ouvrit et ma surprise fut immense lorsque je vis la mère de Poulin entrer.

Poulin était la capitaine des Fleurs de Rosemère et une bonne amie à moi. Elle m'avait soutenue l'année dernière. Elle vivait à Rosemère avec sa mère, son père et son petit frère. Ça faisait un bail que nous ne nous étions pas parlées. Je la vis arriver derrière Scherbak et sa mère.

«Stanny, qu'est-ce que tu as? me demanda-t-elle, attristée.

- Que.... Qu'est-ce que vous faites ici? leur demandai-je.

- Nous sommes venues te voir Kyra, me répondit la mère de mon amie.

- Non. Tu es venue me jouer dans la tête. Nik, je t'avais dit que je n'avais pas besoin de psy! Pourquoi tu as appelé une psy? JE NE SUIS PAS FOLLE!

- Je le sais Stanny. Je le sais, mais je ne veux pas que tu refasses un retour hâtif. Je veux faire sûr que tu es correcte la prochaine fois que tu effecturas un retour au jeu, plaida-t-il.

- Non! Je ne retournerais pas au jeu, je suis folle! Je ne serais jamais capable de reprendre une vie normale! Je suis condamnée à vivre dans mon appartement jusqu'à la fin de mes jours!

- Kyra, ce n'est pas vrai. Tu vas aller mieux et tu vas recommencer à jouer au hockey. Tu as seulement besoin de temps, me dit calmement la mère de Poulin.

- NON! ALLEZ-VOUS-EN!»

Je les regardai. Ils étaient tous profondément attristés par ce que je disais, mais c'était comme ça que je me sentais. Je me mis à pleurer. Aucun des trois ne dit quoi que ce soit. Il y eut quelques chuchotements, puis ils quittèrent lentement la pièce. Je sentai leur regard sur moi jusqu'à ce que la porte se referme.

Quelques minutes à peine passèrent avant que Nik ne revienne dans la pièce. Il semblait triste et fâché et inquiet. Je ne sais plus trop. Je ne savais plus où donner de la tête. Je voulais le prendre dans mes bras et je voulais en même temps disparaître. Je ne voulais pas le faire souffrir, mais c'était visiblement ce que j'étais en train de faire.

«Je suis désolé Stanny de ne pas t'avoir écouter, mais je l'ai fait la première fois. On a essayé ta méthode et ça n'a pas marché malheureusement. Est-ce qu'on peut essayer la mienne maintenant? Chantale est une spécialiste et elle est mieux qualifiée que moi pour t'aider. S'il te plait. Tu la connais et je sais que vous vous entendez bien.»

Je ne répondis rien. Je réfléchissais. Je savais qu'il avait raison, mais est-ce que j'étais prête à m'ouvrir à une psy. Scherbak méritait que j'essaie sa méthode, après tout, il avait essayé la mienne sans rechigner. J'avais de la difficulté à m'y résoudre. Devant mon silence, il quitta la pièce, frustré.

Ce qu'il m'avait dit hier matin me revint à l'esprit. Je n'irai pas mieux tant que je ne déciderais pas d'aller mieux. Je devais sortir de ce garde-robe et accepter l'aide dont j'avais besoin. Nik serait à mes côtés en tout temps. Je le savais et j'en étais sûre. J'avais besoin de lui, de son soutien. Lentement, je me levai et me dirigeai vers la porte de chambre de mon coloc. J'ouvris la porte et me dirigeai vers la cuisine où je savais tout le monde. Le silence tomba à mon arrivée.

«Je veux aller mieux. Je suis désolée pour ma réaction de tout à l'heure et des paroles que j'ai dites. J'ai besoin d'aide et, Chantale, tu es la seule à pouvoir me la donner proprement. Nik, tu as fait une job exceptionnelle jusqu'à présent, mais maintenant, tout ce que je te demande c'est de rester à mes côtés.

- En fait, non. C'est plutôt le contraire, m'arrêta Chantale. Je vais te faire sortir de Montréal. Je veux que tu suives l'équipe sur la route. Ils sont partis ce matin à Dallas et ils ne reviendront pas tout de suite. Je veux que vous alliez les rejoindre. Tu n'es pas obligée de jouer, mais si tu es correcte pour jouer à l'étranger, je vais avoir une meilleure idée de ce à quoi ta panique est reliée. Okay?

- Je peux bien faire ça.

- Bon, alors allez préparer vos valises et trouvez-vous deux billets d'avion. Tu as mon adresse courriel, je veux un compte rendu de ta journée chaque jour et si t'as une question ou quoi que ce soit, tu m'appelles.

- Parfait, merci.» dis-je.

Better Than GretzkyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant