CHapitre 60

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🏆Kyra Stanley

J'attachai mes patins avec difficulté. J'avais tellement hâte d'embarquer sur la glace que mes doigts tremblaient. Mon médecin m'avait donné le feu vert pour recommencer à patiner hier. Je ne pouvais m'entraîner tout de suite avec l'équipe, donc j'allais aller m'entraîner avec Price, Beaulieu et Desharnais qui s'était blessé le même jour que moi soit le 15 février.

Je me dirigeai vers la patinoire réservée aux blessés. C'était la première fois que je mettais des patins depuis ma blessure. Lorsque je mis mon premier pied sur la patinoire, je me sentis dans mon élément. Je mis mon deuxième pied et me donnai une poussée. Je fis deux tours de la patinoire avant d'aller rejoindre Pierre Allard qui m'attendait avec Davy et Beau. Price était déjà occupé avec Stéphane Waite.

«Alors Stanny, heureuse de rechausser tes patins? me demanda Pierre.

- Oui, j'ai l'impression que ça fait des siècles que je ne les ai pas portés.

- Tu n'as pas perdu ton coup de patin.

- Non. Reste plus qu'à voir où en est rendu ma vitesse.

- Oui, mais pas tout de suite. Tu as fait beaucoup de cardio depuis qu'on t'a retiré tes béquilles. Penses-tu avoir perdu ce que tu avais avant?

- Peut-être un peu, mais je vais le regagner rapidement lorsque je vais pouvoir recommencer à courir.

- On va faire quelques échauffements pour voir où en est ton genou.

- D'accord.

- On va commencer simple. Stanny, tu te places à l'autre bout de la patinoire et Beau et Davy vont essayer de t'enlever la puck. Okay?

- Parfait.»

Je ramassai une puck avec mon bâton et allai m'installer à l'autre bout de la patinoire. Je savais que je ne devais pas me rendre jusqu'à Price. Je devais me rendre seulement à la ligne bleue dans l'autre zone.

Pierre siffla et les deux gars s'avancèrent vers moi. Je savais que Beaulieu s'était blessé à sa jambe droite, mais je ne savais pas où exactement Desharnais s'était blessé au bas du corps. Je décidai tout de même de passer entre les deux. Avec un peu de chance, j'allais être assez rapide.

Je passai facilement entre les deux gars. Pierre nous fit faire une série d'exercices qui mirent mon genou à l'épreuve, puis nous prîmes une pause. J'allais me chercher de l'eau. Je savais qu'après la pause nous allions tirer sur Carey, alors je voulais aller lui parler.

«Salut, dis-je en arrivant près de lui.

- Salut, on va s'entraîner ensemble pendant un petit bout j'imagine?

- Ouais. On va finalement passer du temps ensemble.

- Haha! Ouais. On a joué quoi deux games ensemble?

- Trois et une contre.

- Je me rappelle très bien de cette game. Tu m'as fait très mal paraître aux yeux des partisans.

- C'était un rêve que j'avais de pouvoir dire que j'ai scoré contre le Grand Carey Price. J'vais pouvoir me moquer de mes amis toute ma vie parce que j'ai scoré trois tours du chapeau contre toi. En échange, toi, tu peux te vanter d'être le seul goaler au monde à avoir été capable d'arrêter un de mes lancers.

- Vu comme ça.

- Ça t'a quand même valu une étoile et nous sommes maintenant coéquipiers, alors le seul temps que je vais scorer contre toi, c'est aux entraînements.

- Ouais, mais je ne comprend pas comment tu fais pour scorer à chaque fois que tu tires? Je veux dire, je suis sûr que tu vas tirer en bas à gauche et tu lances en haut à droite.

- Ça, c'est un secret que je compte bien garder.

- Pourquoi? On est coéquipiers maintenant, non?

- T'as pas besoin de savoir comment je fais. Tu es le meilleur goaler de l'Univers. Personne ne t'arrive à la cheville.

- Je sais que c'était toi le mystérieux goaler qui nous a sauvé en décembre. Tu es une bien meilleure goaler que moi.

- Sauf que ma position n'est pas goaler. C'est attaquant. Moi, je score et toi, tu arrêtes.

- Très bien. On va voir si je suis un si bon goaler que ça.

- Pourquoi dis-tu ça?

- Parce que je sais que tu as fais exprès pour que j'arrête ta rondelle au début de l'année.

- Décidément, les joueurs de nos jours n'ont aucune confiance en eux-mêmes.»

Nous allâmes rejoindre les gars et poursuivîmes notre entraînement. Je faisais des lancers mous sur Carey juste pour qu'il les arrête. Au bout de 20, il se leva et me regarda. Personne ne comprenait ce qui se passait, sauf moi.

«Fais de vrais lancers Stanny, comment tu veux que j'en arrête un pour de vrai sinon?

- Tu l'auras voulu dans ce cas.» lui répondis-je simplement.

J'allai me chercher une dizaine de pucks que je plaçai un peu partout sur la moitié de la patinoire où se trouvait Carey. Les gars et les entraîneurs s'étaient tassés pour nous laisser la place à moi et Carey. Je me plaçai devant une puck et shootai. Je fis la même chose avec toutes les pucks que j'avais sorties. Elles se retrouvèrent toutes derrière Carey. Je vis qu'il essayait de comprendre comment j'avais fait.

«C'est simple. Lorsque je tire, tu ne peux pas cligner des yeux, car c'est lorsque tu le fais que la puck rentre. Il faut que tu sois excessivement rapide et que tu attendes que j'aie tiré avant de bouger, lui expliquai-je.

- On réessayait, alors.

- Très bien.»

Je replaçai les pucks et me remis en position. Carey me regardait droit dans les yeux. Je n'attendais qu'une chose: qu'il cligne des yeux. Ce qu'il fit assez rapidement. Lorsque la première puck rentrai, il se concentrait sur comment j'avais fait au lieu de se concentrer sur mon prochain lancer. Les autres pucks rentraient donc toutes seules.

«Lorsque la première puck est rentrée, tu te concentres sur elle seulement, alors que ta concentration devrait être sur la prochaine, dis-je. On recommence.»

Je replaçai les pucks et en passant devant Beau et Davy, je leur dis qu'on allait se faire un jeu de passes à mon signal. Price ne se doutait de rien. Il se concentrait sur la puck qui était devant moi.

«Go!» dis-je.

Je m'élançai avec la puck ce qui déconcentra Price pendant une milliseconde. Je fis une passe à Beau qui la fit à Davy. Il fit une passe pour déjouer Price, mais me passa la puck au dernier moment. Price avait vu venir cette passe et se retourna dans le but d'arrêter mon lancer, mais je fus plus rapide et passai la puck à Beaulieu qui la mit aisément dans le but.

«C'est pas juste, je ne m'attendais pas à ce que vous soyez tous les trois.

- C'est justement pour ça que j'ai demandé aux gars de venir m'aider. Néanmoins, tu as eu le bon réflexe de te tourner vers moi. Tu as su défricher le fait que Davy allait me faire une passe. Malheureusement, je savais que je n'avais aucune chance de marquer, donc j'ai passé à Beaulieu qui avait le champ libre.

- Comment tu fais pour tout analyser sur le moment comme tu le fais?

- J'ai eu des années de pratiques. Vous ne serez sans doute jamais capable. Il faut simplement analyser toutes les possibilités de lancers qui sont infinies et tu t'arranges pour pouvoir toutes les arrêter.

- On retravaillera cela au prochain entraînement Stanny, me dit Stéphane Waite, vous avez assez travaillé pour aujourd'hui.»

Better Than GretzkyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant