CHapitre 37

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🏒Nikita Scherbak

Je n'aurais jamais pensé que Stanny me demanderait de dormir avec elle. Ça m'avait pris de cours lorsqu'elle l'avait fait, mais j'avais accepté. Nous n'avions pas dormi coller, mais sa simple présence à mes côtés me suffisait et si ça l'aidait à dormir la nuit, alors j'allais le faire.

Hier, nous étions censés jouer en Caroline, mais je n'avais pas suivi l'équipe. J'avais eu le droit à une engueulade de la part de Stanny, mais je m'en foutais pas mal. Je ne voulais pas laisser seule après la crise qu'elle avait fait vendredi. Ça la fâchait que je sois toujours là, mais je ne pouvais pas m'empêcher de me faire du soucis pour elle.

J'aimerais tellement lui dire ce que je ressens pour elle, mais j'ai tellement peur qu'elle ne ressente pas la même chose et que ça détruise notre amitié. Je ne veux pas prendre ce risque. De toute façon, notre relation était correcte comme elle était en ce moment. Nous vivions ensemble et nous dormions ensemble. C'était correct.

«ESTI DE PACIORETTY À MARDE!» entendis-je crier.

À force de vivre avec Stanny, j'avais appris quelques mots en français et j'avais même perfectionné mon anglais. J'avais même appris quelques expressions québécoises notamment les sacres. Stanny était forte dans leurs utilisations. Nous avions écouté la game hier et ça m'avait convaincu que c'était la dernière fois que je restais avec elle un soir de game.

«Qu'est-ce qu'il a dit encore?

- C'est quoi son problème de dire que je vais juste aux choses d'équipe quand ça me tente? J'ai tenté une sortie l'autre jour et ça n'a pas marché. Je veux aller aux pratiques et aux games, mais faire une crise sur la glace, ce n'est pas vraiment quelque chose que je veux expérimenter.

- Est-ce que tu as écouté mon entrevue ou celle d'un autre joueur autre que Patch ou Pleky?

- Non. Pourquoi?

- Tu devrais y aller. Tu vas voir que, dans l'équipe, il n'y a que ces deux-là qui ne comprennent rien. Tous les autres, on veut que tu prennes du mieux à ton rythme.

- J'imagine que maintenant tu vas me dire qu'il faut que j'aille me coucher?

- Ouais.»

Elle fit une rimace de dégoût. Je savais qu'elle ne voulait pas aller se coucher. Je savais que pour elle, dormir était maitnenant devenu synonyme de terrreur, mais elle devait se reposer. Elle ne faisait que ça de ses journées, mais elle ne dormait pas et la psychologue de l'équipe m'a expliqué qu'il fallait que Stanny dorme.

Elle passait ses journées emmitouflée dans ma couette de lit. C'était assez drôle parfois parce que je ne la cherchais plus elle, mais le burritos qu'elle faisait lorsqu'elle se cachait. Je ne la cherchais jamais bien longtemps. Elle était toujours aux mêmes endroits: sa chambre, ma chambre, le sofa. À ce rythme-là, elle allait rapidement perdre tout son cardio.

«Ghetto m'a proposé de me donner son tapis roulant. Est-ce que tu veux que je lui dise que tu le voudrais?

- Ça serait vraiment cool. Ça fait tellement longtemps que je n'ai pas courru.

- Okay. Il pourrait venir le porter demain. Est-ce que c'est correct?

- Ouais.

- Bon! Allez, il faut aller se coucher!» dis-je en me levant du sofa sur lequel j'étais assis à regarder la télé éteinte depuis un moment et allai la rejoindre dans la cuisine. Elle était assise à l'ilôt devant son laptop.

Je lui tendis ma main qu'elle pris pour se lever. Nous nous dirigeâmes vers sa chambre. Elle se coucha lourdement sur son lit. Je ne pus m'empêcher de sourire. Elle avait toujours une façon différente de manifester son mécontentement. Je me couchai doucement à côté d'elle.

J'allais m'endormir lorsque je la sentis bouger à côté de moi. Elle était sortie de son burritos et elle se colla contre moi à ma grande surprise. Je passai un bras autour d'elle par automatisme. Je pris une grande inspiration. Mon cœur battait la chamade.

«Est-ce que ça va? lui demandai-je.

- Oui. Je veux juste essayer voir si je vais moins me réveiller comme ça.

- Okay.»

Nous restâmes ainsi en silence pendant un moment. Je n'arrivais pas à m'endormir et mon cœur ne voulait pas retrouver un rythme normal. Stanny avait sa tête direct à côté. Elle allait le remarquer assez vite. Elle bougea sa tête un peu.

«Ton cœur bat bien vite, dit-elle soudainement.

- Ouais. Ça lui arrive.

- Comment ça?

- Je ne sais pas, mentis-je.

- Est-ce que ton docteur est au courant que ton cœur fait ça?

- Ouais, mais ça ne l'inquiète pas.

- Et toi, est-ce que ça t'inquiète?

- Non. Ça ne me fait pas mal, alors je suis correct.

- Okay, alors. Bonne nuit!»

Je ne rajoutai rien. J'avais réussi à ce qu'elle ne se doute pas de la vraie raison pour laquelle mon cœur battait vite. Elle s'endormit rapidement. Elle était vraiment belle. Son visage semblait tellement paisible ce qui me rassura. Peut-être qu'elle allait faire sa nuit au complet cette nuit.

J'aurais tellement aimé l'embrasser, mais je devais me retenir. Elle m'était tellement précieuse. Je passais une main dans ses cheveux. Ils commençaient à devenir gras, mais ils étaient encore corrects. Elle était tellement belle. Je ne crois pas que je serais capable de la laisser seule jeudi lorsque l'équipe va aller à Détroit.

Je n'avais pas réussi à la laisser seule hier. Je savais que ses amis étaient là pour elle, mais je ne pouvais pas me résoudre à la laisser seule. Si elle faisait une crise, comment ses amis allaient réagir? Comment elle allait réagir si je n'étais pas là pour elle.

Elle s'était jetée de corps et âme dans la demande en mariage de son ami et je savais qu'elle avait l'intention de beaucoup les aider dans la préparation de leur mariage. Ça lui changeait les idées et ça l'aidait beaucoup. Je me demandais si elle y irait seule ou si elle y irait avec quelqu'un. J'aimerais vraiment ça y aller avec elle.

Passer une soirée complète à danser avec la fille que j'aime, je ne dirais pas non à ça. Il y a tellement de rumeurs à notre sujet. Ça na ferait que les alimenter, mais quand même. J'aimerais ça. Je finis par m'endormir en m'imaginant en train de danser un slow avec Stanny. Elle ne se réveilla que cinq fois cette nuit-là.

Better Than GretzkyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant