Douleur Héroïque // Magcon

★ Chapitre 49 ★

Je suis en train de dormir profondément lorsque ma mère entre en furie dans ma chambre et commence à ouvrir mes volets et mes fenêtres en criant des paroles, ou plutôt des ordres, que je ne discerne pas très bien. Trop fatiguée pour comprendre.

- Maman..., je gémis. Sors d'ici ! Mais qu'est ce que tu fais ?

Elle m'enlève brutalement la couette brûlante que j'avais sur moi. Un froid glacial m'envahit et je tremble légèrement. Je réussis finalement à ouvrir les yeux et vois ma mère avec son regard étonné :

- Qu'est ce qu'il y a encore ? je demande à ma mère en retombant sur le lit.

- Je viens de remarquer quelque chose que je n'avais pas vu avant..., murmure-t-elle.

Je remarque que ses yeux sont plantés sur mon corps.

- Mais de quoi tu parles ? je demande d'une voix tremblante.

- Tu as... Je n'avais pas remarqué mais... Tu as maigri... Là, dans ton short qui semble trop grand pour toi, tu as l'air d'avoir maigri. J'ai raison ?

Un sourire débile prend place sur mes lèvres et je réponds en haussant les épaules :

- Tu sais, du moment qu'on fait attention à ce qu'on mange, on perd vite du poids...

- Sûrement...

Et elle sort de ma chambre en m'intimant de me dépêcher pour préparer l'organisation de la journée. Super...

« Alors ? Tu vois où nous amènent nos efforts ? Tu vois que j'ai raison. Tu as maigri grâce à moi ! », crie ma conscience, fière d'elle.

Je hoche la tête, d'accord avec elle. Alors, je me lève doucement et m'en vais vers la salle de bain. Je me lave le visage et décide finalement d'aller me peser. La dernière fois que je l'ai fait, ça remonte à quelques mois maintenant, je faisais soixante-dix kilos... C'était une horreur ! J'étais horriblement grosse...

Je ferme les yeux en montant dessus et j'attends une minute. J'ignore pourquoi d'ailleurs. Quand je les rouvre, je n'arrive pas à distinguer nettement les chiffres. Mais ma vue revient et je distingue très distinctement les nombres. Soixante quatre kilos. J'ai perdu six kilos ! Je souris de toutes mes dents mais il retombe aussitôt que ma conscience déclare :

« Ce n'est pas assez ! T'as vu comment tu restes quand même grosse ?! T'as vu ces formes, là et là ? Et ne parlons pas de tes cuisses affreuses ! Il faut que tu maigrisses encore si tu veux ressembler à la Elsa de tes rêves ! Celle qui est mince, belle et qui peut entrer dans n'importe quelles fringues... Penses-y quand tu veux manger ! ».

Je déglutis et daigne finalement descendre dans le salon où ma mère et Laura m'attendent déjà. Je leur fais un bisou et m'assois à côté de ma sœur.

- Bon les filles, comme vous le savez, aujourd'hui c'est le réveillon de Noël. Maddie est partie ainsi que Julian, nous sommes donc toutes les trois. Ce soir, mes deux sœurs et mon frère vont venir, accompagnés de leurs enfants. Deux de mes tantes seront également présentes ainsi que mes parents. C'est la première fois que nous recevons autant de monde pour Noël et que nous devons tout faire toutes seules.

- Pourquoi tu n'as pas engagé des personnes pour le faire à notre place ? je demande en soufflant devant la tonne de travail qui nous attend.

- Parce qu'il faut que vous appreniez à vous débrouiller et c'est le travail d'une mère que d'inculquer cela à leurs enfants, répond sérieusement ma mère.

Je regarde alors Laura et nous explosons de rire. Cette journée risque d'être très marrante !

- Je peux savoir ce qui vous fait rire ? nous interroge maman.