Oumy, une Cendrillon Sénégalaise

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Aujourd'hui, je vais enfin déménager, quitter cet enfer...

Comment j'ai hâte de voir la tête de Raby quand elle reviendra de l'atelier et se mettra à me héler sans réponse ! Quand elle va découvrir que j'ai quitté la maison ! Ahah ! J'ai trop hâte même ! Et celle d'Awa ?! Mon insupportable grande soeur !

J'ai prétexter avoir cours à 10h pour qu'on me laisse seul à la maison et que je puisse m'en aller en douce.

Comme prévu, Fatima vient me chercher en taxi. Le taximan nous aide à transporter mes affaires dans le mâle de son véhicule. Je ferme ensuite la porte de ma chambre puis celle de la maison à clé avant de pénétrer dans le taxi avec ma meilleure-amie.

On est resté silencieuses pendant tout le trajet vu que je suis occupée à penser à ma nouvelle vie et ma meilleure-amie par je ne sais quoi. Elle a l'air tracassée en tout cas.

On arrive chez elle une trentaine de minutes après. Eh oui, elle habite loin de chez moi (Yoff).

Le taximan décharge mes bagages pour les transporter dans le couloir après que la mère de Fatima -tante Alima- nous ait ouvert la porte.

_Bienvenue dans ton nouveau chez toi ! M'a-t-elle gentiment accueilli avant d'entamer les salutations d'usage.

Elle hèle ensuite un jeune homme robuste et assez charmant pour qu'il installe mes affaires dans une des chambres libres :

_Non conduisez les dans ma chambre ! Rectifie immédiatement Fatima d'une voix sévère et autoritaire.

L'homme fixe tante Alima comme pour lui demander que faire.

_Comme tu veux ma chérie. Dit-elle l'autorisant ainsi à transporter mes affaires dans la chambre de ma meilleure amie.

J'avoue que je suis très heureuse de partager la même chambre que ma soeur de coeur.

On se repose un peu puis on reprend un taxi pour nous rendre à l'école.

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A la descente

_Comment ça va grande soeur ?

_Qu'est-ce qu'il y a ?

_Je venais te dire de rentrer sans moi aujourd'hui.

_MDR tu joue à la p*te maintenant ? Tu vas à un plan c*l c'est ça ? Et tu attends de te marier pour le faire ?

Ne sachant quoi répliquer, je me retourne pour faire semblant de m'en aller.

_Maman va te battre à mort en plus de te priver de distraction et même de nourriture ça c'est sûr !

Je hausse les épaules en signe d'indifférence.

_Donne moi la clé, je dois rentrer moi.

_C'est ça que tu cherches grande soeur ? Plaisanté-je en essayant d'imiter ses expressions moqueurs et en balançant la clé -que je viens de sortir de mon sac- de gauche à droite.

Elle essaie alors de l'attraper mais je le lance à Fatima qui le remet ensuite à Birahim un de nos amis garçon.

_A quoi est-ce que tu joues. Je te jure que je t'explose la cervelle dès que tu reviens à la maison.

J'allais lui répliquer « Ça n'arrivera pas car je ne reviendrai jamais » mais j'ai préféré ne rien lui dire. Ce sera plus cruelle si elle l'apprend par elle-même.

Point de vue Awa

Je vous jure que cette pétasse d'Oumy je vais lui sauter dessus dès qu'elle posera un pied à l'intérieur de la maison.

Non mais comment a-t-elle osé me traiter comme ça moi Awa Faye ? Wallae elle va me le payer cher, très très cher même !

_Ou est Oumy ? S'enquit ma mère en remarquant son abscence.

Je venais de pénétrer dans la maison.

Sans répondre, je vais dans ma chambre pour violemment jeter mon sac à main sur le lit, obnubilée par la colère.

_Yaw eiih ana Oumy ? Réitère ma mère en me rejoignant.

_Je ne sais pas. Je suis assez fatiguée comme ça n'en rajoute pas s'il te plaît !

Elle a ainsi quitté ma chambre pour aller je ne sais où.

La nuit tombe et toujours pas de nouvelles d'Oumy, j'avoue que je commence à m'inquiéter surtout à cause de ma mère qui n'arrête pas de lancer des jurons à son égard.

J'envoie un SMS à certains amis que j'ai en commun avec Fatima pour leur demander son numéro. Lorsque je l'obtient enfin, je l'appelle immédiatement :

_Allô ? Vous êtes où ? Demandé-je dès qu'elle décroche.

_Bonsoir ?!

_Dis bien à Oumy de bouger ses fesses vite fait !

_LOL ! Je vais te la passer si évidemment elle accepte de te parler !

Rah qu'elle m'énerve cette garce ! J'ai plus qu'envie de l'étrangler.

_Désolée mais malheureusement pour toi, Oumy ne veut pas te parler. Mais elle m'a demandé de te dire de ne pas l'attendre pour dîner ni aujourd'hui ni un autre jour car désormais elle vit chez moi.

Sur ce, elle raccroche m'empêchant ainsi de lui montrer ma fureur grandissante.

_AAAAAAAAAAH ! Hurlé-je sous l'emprise de la colère.

Ma mère court ainsi me rejoindre :

_Qu'est-ce qui t'arrive ? Tu es possédée ou quoi ?

Sans dire mot, je me dirige vers la chambre ou plutôt le taudis de ma soeur.

_Je t'avais bien dit qu'elle l'a fermée à clé. Cette garce si elle revient ici je la tabasse direct ou moi je ne m'appelle pas Raby Ndiaye !

_Elle ne va pas revenir maman...

Ses yeux s'élargissent à tel point qu'on eut dit qu'ils vont sortir de leur orbite.

_Elle est allée vivre chez sa meilleure amie Fatima. Ajouté-je sur le même ton.

_D*merame ! Imbécile ! Salope ! Si elle croit qu'elle va s'en sortir comme ça eh bah elle se met les doigts dans l'oeil ! Elle va voir de quel bois je me chauffe ! Oui elle va réellement découvrir qui est Raby Ndiaye !

Point de vue normal (Oumy)

_Nieuwleine reire (Venez dîner) ! Nous avertit la bonne Mbayang alors qu'on est, Fatima et moi, entrain de regarder un reportage de management sur son ordinateur.

Eh oui on essaie d'être des élèves très cultivées et ça nous réussi bien. Tous les deux nous n'avons jamais quitté le top 10 des meilleurs élèves de notre promotion.

On descend les escaliers pour nous rendre au salon. En fiers Sénégalais nous mangeons tous -Fatima, sa mère, sa,cousine Yade leur bonne, le jeune homme qui avait transporté mes affaires et qui s'appelle en faite Malick et moi- autour d'un grand bol de spaghetti bolognaise, un vrai délice !

Tata Alima essaie d'animer une conversation me concernant essentiellement. Elle n'hésite même pas à me demander si j'ai un petit-ami.

Timidement, je bouge la tête de gauche à droite, signe de 'non'.

_Maman ! Toi aussi ! C'est un truc personnel ! Déclare alors sa fille.

_Mais ça nous regarde quand même car on est désormais sa famille.

Je souris alors émue par ses propos.

Alors qu'on débarrasse la table, la sonnerie de la maison se fait entendre.

Quelques instants après, je vois pénétrer dans le salon Awa et sa mère...

Oh Mon Dieu, ça va chauffer !