Oumy, une Cendrillon Sénégalaise

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_Si jamais vous la touchez encore je vous tue ! Menace-t-il en m'arrachant à elle. Vous allez dorénavant la respecter car cette femme que vous venez de frapper de la sorte est ma future femme...

Il venait d'entrer dans la maison, -ma veste à la main- et a trouvé Raby entrain de me bastonner.

Vous n'imaginez pas le choc que j'ai eu en l'entendant dire «future femme». Tel un reflexe, un sourire se dessine sur mes lèvres. Il s'efface lorsque je réalise qu'il a sûrement dit ça à cause de la colère.

_Vous avez de la chance. Si vous n'étiez pas une vieille dame, bilae kone... ! Prends tes affaires Oumy. Je ne vais sûrement pas te laisser dans un tel endroit. Ajoute-t-il alors que la sueur coule sur son front ce qui me sort de mes pensées.

Il a la mâchoire crispée, le front plissé, les poings serrés et le regard agressif et rougi par l'extrême colère qui l'a visiblement envahi.

_Elle n'ira nul part tant que vous ne serez pas mariés. Ce qui ne sera jamais le cas vu qu'elle est déjà fiancée à Karim Seck. Je peux vous donner ses contacts si vous ne me croyez pas.

_Je crois que vous êtes la moins placé ici pour me dire ce que je dois faire. Oumy ?!

Il me regarde comme pour m'ordonner silencieusement de faire mes valises.

_Il est très tard. Tu devrais rentrer. Lâché-je d'un ton presque inaudible.

Même si je l'aime de tout mon coeur et de tout mon âme, je ne vais quand même pas vivre chez un homme qui n'est pas mon mari. Ce serait immorale de ma part.

Il continue à me fixer avec ses beaux yeux comme pour insister. Je baisse alors la tête.

Après un bref moment, il décide enfin de s'en aller après m'avoir remis la veste qu'il était venu m'apporter. Je ferme ensuite la porte à clé non sans avoir versé des larmes.

_Si c'est la guerre que tu veux Oumy, tu l'auras ! M'annonce Raby tandis que je regagne ma chambre.

Une fois à l'intérieure, j'envoie cinq messages à Fatima résumant ainsi toute la soirée d'aujourd'hui.

Vu qu'elle ne réagit pas, j'en déduis qu'elle est déjà endormie.

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Nous avons passé une semaine sans nous voir ni nous parler Édouard et moi. Ce n'est pas parce qu'il était en colère contre moi mais plutôt parce qu'il ne voulait surtout pas me déranger ou me perturber durant les examens. Le petit-ami attentioné quoi !

J'ai enfin terminé tous mes examens aujourd'hui. Monsieur Sarr m'appelle pendant la soirée. Il me demande si tout s'est bien passé avant qu'on commence à discuter de tout et de rien. Il m'informe ensuite qu'il viendra me chercher demain pour qu'on passe la journée ensemble.

Vous n'imaginez pas comme je suis heureuse à l'idée de le revoir.

Dès qu'il raccroche, j'appelle Fatima pour tout lui raconter. Elle me dit qu'elle est heureuse pour moi même si je sens qu'elle n'est pas très enthousiaste. Depuis que je lui ai parlé de mariage, elle a un peu arrêté ses sermons mais elle continue quand même de me dire de faire attention et de me méfier des apparences. Je sais que si je lui avais raconté l'histoire de la serveuse, elle aurait péter un câble donc je l'ai omis.

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Le lendemain, comme convenu, Édouard vient me chercher à 10 heures alors que Raby et sa fille dorment toujours. J'ignore complètement ce qu'on va faire durant la journée.

Il m'emmène d'abord dans un village se trouvant à Rufisque pour un petit pique nique dans un espace vert vraiment magnifique. Comme c'est un lieu touristique, il y a beaucoup de Blancs autour de nous. J'ai l'impression d'être hors du Sénégal.