Oumy, une Cendrillon Sénégalaise

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Les putain d'embouteillages ! Ils tombent toujours au mauvais moment ! Ils ont réussi à transformer cinquante minutes de trajet en presque deux heures de trajet. Je suis évidemment arriver à l'immeuble Marguerite très en retard, très très même, d'une heure et demie, je crois et j'appréhende la réaction de Monsieur Sarr.

Je me mets à prier intérieurement pour que celui-ci accepte de me recevoir malgré mon manque d'assiduité tout en marchant pour rejoindre l'immeuble . Une fois à l'intérieur, je prends l'ascenseur pour me rendre au 5e étage comme me l'avait indiqué le communiqué.

_Bonjour mademoiselle. Declaré-je en saluant la secrétaire qui est très occupée à surfer sur le net.

_Bonjour. Que puis-je faire pour vous ? Répond-elle sans même daigner décrocher ses yeux de l'écran.

_J'ai rendez-vous avec Monsieur Sarr.

_Ah ! Vous êtes Mademoiselle Faye ?

_Oui. Répondis-je toute enthousiaste.

_Je crois que vous ferez mieux de rentrer chez vous car Monsieur Sarr est très en colère contre vous.

_S'il vous plait Mademoiselle dites lui que je suis vraiment désolée de mon retard, que j'ai eu un contretem--- Insisté-je d'un ton suppliant et affaibli par la tristesse.

Mes yeux commence à s'embuer de larmes. La secrétaire daigne enfin me fixer du regard.

_Gardez vos larmes Mademoiselle, le patron est vraiment très loin d'être un homme sensible. Me prévient-elle

_S'il vous plaît, je vous en supplie.

_D'accord. Je vais essayer.

Elle saisit le téléphone puis appuie sur un bouton.

_Qu'est-ce qu'il y a ? Déclare sèchement la voix rauque et impassible au bout du fil.

_La demoiselle est là.

_QU'EST CE QUE JE VOUS AVEZ DIT ?

_Elle insiste pour vous voir Monsieur, elle a vraiment mauvaise mine. Elle n'a pas arrêter de pleurer et de me supplier de vous appeler.

_Faite lui savoir que sa comédie me laisse de marbre. S'il y a bien une chose que je déteste c'est qu'on me fasse attendre.

Il raccroche ainsi. La secrétaire me lance un regard désolé avant de replonger sur l'écran de l'ordinateur.

Je me rends à l'ascenseur d'un pas lent car j'espère au fond de moi que Monsieur Sarr rappelle sa secrétaire pour me recevoir. J'entre dans l'ascenseur en ayant toujours les larmes aux yeux et j'hésite à appuyer sur le bouton 'rez de chaussée'.

J'entends la secrétaire héler 'MONSIEUR SARR' puis dire des choses que je n'arrive pas à entendre. Un énorme espoir renait en moi mais il ne tarde pas à disparaître lorsque j'entends la secrétaire marmonner un 'à tout à l'heure Monsieur'.

Néanmoins il revient de ses cendres lorsque j'aperçois le fameux Monsieur Sarr se diriger vers moi. Oh Allah ! Faite qu'il ait pitié de moi !

Dès qu'il pénètre dans l'ascenseur, il appuie sur le bouton 'rez de chaussée' sans même me saluer.

Son délicieux et envoûtant parfum embaume toute la pièce.

Je baisse les yeux tout en le scrutant du regard de temps en temps. Je remarque qu'il est vraiment élancé et costaud ce qui le rend... SEXY ! Le magnifique et élégant costume bleu marine qu'il porte accentue son charme. Il a le visage renfrogné mais cela ne déteint point sur la beauté de son visage ovale embelli grâce à des yeux en amande. Ceux-ci sont protégés par des cils vraiment très nombreux et foncés qui les rendent encore plus ravissants. Son nez parfaitement bien dessiné ainsi que sa bouche pulpeuse et rosée n'étaient pas à bannir de cette sphère de perfection.

Mon Dieu vous n'imaginez pas comme il est BEAU ! Et comme je me sens tout à la fois gênée, intimidée, attirée... par lui. Serait-ce ça qu'on appelle COUD DE FOUDRE ? Allah, j'espère que NON car ça n'a pas l'air d'être réciproque !

C'est un homme magnifique, intelligent et riche... L'homme idéal pour beaucoup de filles de ma trempe. Mais aussi l'homme idéal qu'on aura jamais et je ferais mieux de bien m'enfoncer cela dans le crâne.

L'ascenseur laisse échapper un bruit qui m'effraie aussitôt. Pétrifiée, j'ouvre grand mes yeux encore humide et mon regard croise ainsi celui de Monsieur Sarr. Thiey Allah ! Vous avais-je déjà dit qu'il était BEAU ? Eh bah laissez moi le répéter car une telle perfection me dépasse ! Jamais de ma misérable vie je n'avais vu de mes propres yeux un homme aussi MAGNIFIQUE, JAMAIS ! Ah non mais qu'est-ce qui m'arrive ?

Tic ! Les portes de l'ascenseur s'ouvrent ainsi. Non mais qu'est-ce qu'il attend pour me dire qu'il va me donner une deuxième chance ? Je commence vraiment à m'impatienter ! Il ne va quand même pas me laisser partir après m'avoir vu si triste ! Il ne va quand même pas m'empêcher de réaliser mon rêve à cause d'un petit retard ! Il n'est quand même pas aussi cruel !

_Mademoiselle ? Souffle-t-il d'une voix tranquille et assez... DOUCE alors qu'on marche pour quitter l'immeuble.

Je ne peux m'empêcher de sourire tellement je suis heureuse. Enfin ! Depuis que j'attends ce moment !

Je me retourne donc tout en évitant de croiser son si merveilleux regard.

_La sortie c'est par là !

Non mais c'est une blague ? Je faillis pleurer de déception ! Il m'appelle aussi sensuellement ( oui oui j'exagère !) pour me dire une chose pareille ? En d'autres termes, il me demande poliment de dégager le plus rapidement possible.

Je ne dis rien et me contente de regarder au tour de moi. Je m'étais bien trompée : la sortie se trouver non pas en marchant tout droit mais en prenant la gauche. Néanmoins, je reste blessée par ses propos, le ton sec et rancunier avec lequel il les avait émis mais aussi par cette expression amère qui hante son visage.

Je sors sans plus tarder de l'immeuble. Monsieur Sarr regagne quant à lui sa voiture. Je marche pour rejoindre l'arrêt de bus. Je suis obligée de passer à côté de son véhicule. Je le vois essayer de le démarrer puis nos regards se recroisent de nouveau. Comme envoûté, je reste figée le regard plongé dans le sien tandis que la vitre de la portière du conducteur s'abaisse. Quelques instants après, il démarre brusquement. Et tout en voyant l'engin s'éloigner pour se transformer en un minuscule point avant de disparaître, je vois mes espoirs s'envoler à la même allure. L'espoir de le revoir FACE à FACE et l'espoir de devenir un célèbre écrivain...