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Les suivantes furent adressées à ma collègue jusqu'à ce qu'une journaliste toute habillée en noire s'empare de son micro pour me demander en articulant et en roulant les 'r' :

_Mademoiselle Faye êtes-vous sûre que si vous n'aviez pas eu d'idylle avec Monsieur Sarr vous auriez eu la chance de publier votre roman ?

Ça c'est vraiment ce que j'appelle de la méchanceté gratuite ! Au lieu de me féliciter ou de me poser une question pertinente ou à la limite normale, elle me crache ça à la figure ! Comment peut-on être mesquine à ce point ?

_Puis-je savoir qui vous êtes mademoiselle ?

_Permettez moi de vous dire que je suis une journaliste chargée de vous poser des questions afin d'en savoir plus sur vous et votre livre.

_Comment en êtes-vous arrivée là ? En ayant une idylle avec votre patron peut-être ?

_On est pas là pour parler de moi. Pouvez-vous s'il vous plaît répondre à ma question.

_D'accord si vous y tenez tellement. Laissez moi alors vous dire que premièrement, ma vie privée comme son nom l'indique ne vous regarde aucunement, deuxièmement, comme toute battante et toute personne ambitieuse, je ne dois la publication de mon roman à personne d'autre que moi et je remercie le Bon Dieu de m'avoir permis d'arriver à ce stade en me bénissant de qualités telles que la créativité, la persévérance, l'ambition, l'amour du travail bien fait, le dédain pour les choses faciles...

















Cette journaliste m'a gâché le reste de la soirée. Je crois qu'il m'est vraiment impossible d'être heureuse ! Il faut toujours qu'il y ait quelqu'un ou quelque chose pour détruire le peu de bonheur que je réussis à accumuler.

_Arrête d'y penser et amuse toi ! Me conseille Fatima en remarquant ma moue triste.

_Je ne peux pas m'en empêcher ! Je ne sais même pas comment elle a fait pour savoir que j'ai une relation avec Edouard ! J'ai aussi peur que tout le monde se mette à penser comme elle.

_Et alors ? On s'en fout ! Je suis sure que cette journaliste n'est qu'une pauvre fille jalouse ! Elle a surement du se faire refouler par Edouard et a décidé de se venger sur toi. Allez, allons rejoindre les garçons !

On quitte ainsi les toilettes pour nous rendre dans la grande salle où Mansour et Ahmet nous attendent pour qu'on se rende ensemble au buffet afin de déguster quelques mets.

Cette coquine de Fatima s'éclipse ensuite avec son petit-ami sans que je m'en rende compte. Elle me laisse ainsi seule avec Birahim. Autant vous dire que la situation est très embarrassante surtout qu'il n'arrête pas de me faire des compliments. J'avoue que ça me flatte beaucoup quand même bien que ça me gêne vraiment.

Heureusement que des gens viennent par moment me féliciter. Ceci détend un peu l'atmosphère.

_C'est moi où ça sent la célébrité par là ! Plaisante Birahim après le départ de certains.

Je ricane ne sachant quoi dire. Vivement que Fatima et Mansour revienne !


























Même si je me suis assez-bien amusée, je rentre chez moi toute abattue. Vous n'imaginez pas comment les mots peuvent blessés ! J'ai l'impression qu'on m'a enfoncé un couteau dans la poitrine. Dire que je pensais que cette soirée allait être l'une des plus belles de ma vie !

Arrivée chez moi après un trajet allongé par les embouteillages, je sonne à la porte une fois, deux, trois, quatre... dix, vingt... fois sans réponse !

Oumy, une Cendrillon SénégalaiseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant