Oumy, une Cendrillon Sénégalaise

18-

Point de vue normal (Oumy)

Je crois que je meurs. Je meurs d'amour, de jalousie, de peur...

•d'amour pour Édouard
•de jalousie et de peur envers ma soeur qui de par son charme bien plus pesant que le mien pourrait me voler l'homme de ma vie.

Après plus d'une heure d'hésitation, je décide enfin d'appeler Édouard. Je fais un effort surhumain pour effacer ce souffle d'angoisse qui embrouille ma voix :

_Est-ce que ça va ? S'enquit-il après un petit silence.

_Oui évidemment. Et toi tu fais quoi ?

_Rien je lis c'est tout.

_Et tu es seul ? Enfin je veux dire tu n'as pas de visite ?

_Non, pourquoi ? Tu commences à m'inquiéter là.

_Euhh... Pour rien ! Je voulais juste savoir car j'avais envie de te rendre visite vu que je m'ennuie.

Je sais, je sais. J'ai l'air d'une conne mais je n'ai trouvé rien d'autres comme excuse.

_Ah bon ! Si tu veux, je viens te chercher pour qu'on aille quelques parts.

_Sérieusement ! Oui si ça ne te dérange pas évidemment.

_Je viens te chercher alors.

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J'ai passé une excellente soirée avec mon AMOUREUX. Rien que le fait d'avoir découvert qu'Awa me mentait m'a rendu joyeuse. L'attention, la galanterie et l'affection ou plutôt l'Amour de Monsieur Sarr ont accentué cette joie à tel point que les remarques déplaisantes de Raby lorsque je suis rentrée à 01h ne m'ont fait ni chaud ni froid.

Comme c'est délicieux d'être HEUREUSE. Mais cela va-t-il durer ?

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_Tu es sûr que tu as trouvé Monsieur Sarr chez lui hier ? Taquiné-je ma soeur alors qu'elle m'avait rejoigni à la cuisine pour prendre son petit-déjeuner.

_Qu'est-ce qu'il y a ? Tu doutes ? Riposte-t-elle en prenant un air narquois.

_Évidemment que non ! Je demandais juste parce qu'Édouard et moi avons passé la soirée ensemble et je ne t'ai vu  nul part.

_J'avais oublié de te dire qu'on avait repoussé jusqu'au Dimanche. Les imprévus existent non ? Ah ! Dimanche oui Dimanche, on se reverra et tu le perdras.

Crédule que je suis, je ne peux m'empêcher de la croire. Bilae, je me déteste trop ! La peur et l'angoisse qui avaient récemment disparu, reviennent m'envahir. Cette situation va finir par me rendre folle.

Elle ricane un peu avant de se mettre à décrire la beauté, le charme et la galanterie de Monsieur Sarr. Ses rires et ses propos m'énervent à tel point que j'ai envie de lui planter dans le dos, le couteau avec lequel je tranche les oignons. Encore une fois je le répète, je suis entrain de devenir folle.

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J'ai pu résisté à l'envie d'appeler Édouard en faisant mes devoirs et en cuisinant le déjeuner et le diner. Mais, une fois ces tâches terminées, il m'est impossible de me retenir. Il fallait absolument que je sache si ce qu'Awa m'a dit est vrai. Je ne peux plus supporter cette anxiété qui me tue à petit feu.

_Mon coeur ! Dis-je dès qu'il décroche son téléphone.

On discute de tout et de rien. J'essaie de rester calme et sereine comme hier.

_Tu sais, j'aimerais te présenter ma meilleure amie Fatima qui est comme ma soeur et qui est ce que j'ai de plus chère au monde. Mentis-je.

C'est l'unique excuse crédible que j'ai trouvé pour l'empêcher de voir ma soeur et qu'il ne prend pas pour une petite-amie possessive et obsédée.