Elle ne répond rien et fait demi-tour, direction le salon. Quant à moi, je quitte la maison en saluant le proviseur de la main et m'en vais, sans oublier ma carte de bus. Le vent d'hiver me prend au visage mais il est beaucoup plus doux qu'habituellement. La manche longue que j'ai rajoutée sous mon sweat n'est pas de trop.
- Aller, courage, Allison..., je me dis en serrant les poings.
Je me parle de plus en plus souvent toute seule pour me donner du courage afin d'affronter les obstacles de la vie. Je souffle dans mes mains pour les réchauffer et me décide finalement à les mettre dans ma grande poche de devant. Mon arrêt de bus est à cinq minutes à pieds. En été c'est bien mais en hiver c'est juste infernal ! Lorsque j'arrive enfin à l'arrêt de bus, je suis soulagée de voir qu'il n'y a personne de présent. Je n'ai pas envie, encore une fois, de recevoir leur pitié en plein visage. J'ai juste envie qu'on me laisse tranquille, quitte à paraître insociable.
Heureusement, je n'attends que cinq minutes et me dépêche d'entrer pour trouver la chaleur du bus. Je montre ma carte et avance dans le bus. Il y a un peu plus d'une dizaine de jeunes, que je connais tous, qui me regardent comme si j'étais un zombie mangeant un beignet à la framboise. J'ignore tous les regard et vais m'asseoir sur un double siège vide. Je me mets du côté fenêtre pour admirer le paysage. Les arrêts se succèdent jusqu'à se remplir de plus en plus. Je vois quelqu'un arriver dans mon champ de vision mais je ne fais même pas attention. De toute façon, ma capuche me cache assez bien des regards. Malheureusement, pas du sien.
- Euh... excusez-moi mais... vous n'aurez pas l'heure ? me demande-t-il en bégayant presque.
J'ignore s'il m'a reconnu ou non mais cette voix, je la connais. Je n'arrive pas à mettre un visage dessus mais je la connais, j'en suis sûre et certaine. Je secoue la tête pour lui donner une réponse mais celui-ci persiste :
- Tu as perdu ta langue... ?
Voyant que je ne réponds pas à sa question idiote il continue :
- Pourquoi tu ne me réponds pas ?
Je me tourne d'un seul coup vers lui, pour lui faire ravaler sa langue trop bavarde à mon goût :
- Mais tu vas la boucler, oui ?!
J'allais continuer quand je me rends compte de la personne qui se trouve à côté de moi.
- Romain ? Mais qu'est-ce que tu fous ici ?
Je regrette tout de suite mes paroles. Mon ex va commencer à parler et ne va jamais s'arrêter. Alors, je décide de mettre directement un terme à la conversation :
- Non, en fait, je ne veux pas savoir. Bon lève-toi, j'arrive à mon arrêt.
- Attends, il va bien Nathan... ?
Je lui lance un regard noir. Il sait très bien dans quel état est Nathan et il ose me poser la question. Romain et Nathan ont toujours été pires ennemis. Ils ne se sont jamais supportés une seule seconde. En fait, ça n'a pas plus à Romain Tides que je le quitte pour Nathan Fire. Au début il m'a fait culpabilisé, et puis ensuite je ne l'ai plus regretté. Mais Romain est toujours sur l'affaire et ne nous lâche plus avec cette histoire de gamins d'il y a trois ans.
- Bouge de là avant que je ne te frappe !
Je crie pour le faire réagir mais, au lieu de ça, il me dit :
- Tu ne le feras pas.
Il articule lentement, comme si j'étais une pauvre demeurée. Toutes les personnes alentours regardent la scène et je ne peux rêver mieux comme vengeance pour toutes ces années et surtout, pour ce qu'il vient de dire sur Nathan. Alors, la gifle part toute seule. Elle claque tellement fort que la quasi-totalité du bus se retourne. Romain me fixe, complètement abasourdi.
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À la Vie, à la Mort !
Short StoryEt la mort a surgit soudain. Elle s'est immiscée dans les moindre recoins de ma vie, détruisant tout sur son passage, y compris ma petite personne. Ma vie a basculé du jour au lendemain à cause d'eux ! Ces monstres qui m'ont tuée en me laissant viva...