Son annonce jette un froid glacial entre nous. Un frisson me parcourt l'échine et je décide de me lever tant bien que mal du canapé pour me sentir mieux. Une fois debout et face à ma mère, j'inspire fortement avant de lui répondre :
- Je ne pense pas que ce soit une excellente idée comme tu as l'air de l'imaginer. Tout ce que je veux, c'est oublier et essayer de passer à autre chose. Mais ce livre, si je l'écris, il me fera du mal. Je vais devoir me souvenir de chaque détails de cette soirée de l'enfer. Je vais être mal durant plusieurs semaines dans le seul but de quoi ? Donner encore plus d'argents à ces maisons d'éditions ? C'est hors de questions.
Ma mère m'a écoutée tout au long de mon petit monologue, le regard neutre. Cette expression est mauvais signe : elle est contre mon refus. Elle soupire longuement, désespérée.
- Si tu es contre cette idée, dans ce cas, je clos le sujet. Ça ne sert à rien que je me batte contre toi pour une chose qui n'en vaut pas la peine. Tu ne veux pas écrire ce livre. Je le conçois. Je pensais seulement qu'il t'aurait aidé à y voir plus clair.
- Et bien tu t'es trompée, je souffle en quittant la pièce.
Elle ne me retient pas et reste sur le canapé. Je décide de monter à l'étage pour me laver. Je n'ai pas eu l'occasion de le faire depuis mon retour, hier, des commémorations. J'ai réussi, avec les semaines, à surmonter ma nouvelle peur de l'eau. J'entre dans la douche et me nettoie, doucement. Je frôle les différentes cicatrices que comptent à présent mon corps. La plus grande est celle de mon abdomen. Le couteau qui y est entré a laissé un énorme trou que les médecins ont recousu. Un frisson me parcourt à cette pensée. Mon état en arrivant à l'hôpital, ce soir-là, devait être lamentable. Je soupire et finis ma douche, le regard vide. Ma vie est devenue une routine de pensées négatives. Je ne fais plus rien de ma vie à part les allés-retours entre l'hôpital et la maison. J'ai besoin de revivre, de retourner au lycée.
- Le plus tôt sera le mieux, je lance en entrant dans ma chambre, une serviette autour du corps.
Au moment où je m'apprête à la retirer, on frappe à ma porte. C'est ma grand-mère.
- Qu'est-ce qui se passe, mamie ? je l'interroge en passant entre mes jambes ma culotte.
- Ma chérie, mets ta plus belle robe et rejoins moi en bas dans une quinzaine de minutes. Ça te va ?
Je ne suis pas une grand fan des secrets.
- Qu'allons-nous faire ? je demande en mettant, cette fois, mon soutient-gorge noir assorti à son bas.
- Discuter, c'est ce que je sais faire de mieux. Allez, je t'attends dans un quart d'heure devant la porte.
Puis j'entends ses pas dériver dans le couloir et finalement s'en aller. Je n'appréhende pas les conversations avec ma grand-mère. Elles sont toujours instructives, intelligentes et m'ouvrent les yeux sur un panel d'options qui peuvent s'offrir à moi.
Mais elle souhaite que je porte une robe. Je n'en ai pas envie. Hiver ou non, le problème est que je ne suis plus à l'aise dans mon corps. Je ne l'aime pas. C'est une triste vérité pour une jeune fille de dix-sept ans qui adorait les vêtements. Mais je me dois de porter une robe, pour ma mamie. Je lui dois tout. Alors, je me dirige vers mon armoire et après un rapide coup d'œil je choisis une robe dans un camaïeu bordeaux, à manches longues. Une broderie agrémenter de grosses perles orne le col de mon habit. Cela ressemble à une sorte de collier. La robe me tombe juste au dessus de mes genoux maigrelets. Heureusement, cette robe m'était un peu juste lorsque maman me l'avait achetée. Aujourd'hui, elle me va donc très bien. Avec cela, j'enfile des collants noirs, opaques, et des petites baskets blanches. Je retire la serviette de mes cheveux et sèche ces derniers. Il me reste à peine cinq minutes, alors je décide de laisser ma crinière blonde tomber naturellement sur mes épaules. Je mets ensuite quelques bracelets et sors de ma chambre, laissant mon portable sur mon bureau.
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À la Vie, à la Mort !
Short StoryEt la mort a surgit soudain. Elle s'est immiscée dans les moindre recoins de ma vie, détruisant tout sur son passage, y compris ma petite personne. Ma vie a basculé du jour au lendemain à cause d'eux ! Ces monstres qui m'ont tuée en me laissant viva...