☠ Chapitre 9 ☠

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La lumière naturelle du soleil me réveille doucement. Hier,  j'ai complètement oublié de fermer les volets ! Je grogne doucement en ouvrant les yeux. J'ai eu une nuit difficile. J'ai été réveillée cinq fois par des cauchemars de toutes sortes, ça n'arrêtait pas. Des morts revenants pour me tuer aux armes à feux,  j'ai eu de tout. Je me levais en sursautant, en hurlant ou en pleurant, selon l'intensité du cauchemar. Mes parents ainsi que mes frères et ma sœur, sont venus plusieurs fois. Chacun m'a proposé de dormir en sa compagnie mais j'ai à chaque fois refusé. Je n'avais pas à les déranger encore et encore.

Je tourne la tête vers mon vieux réveil Hello Kitty et vois qu'il est presque une heure de l'après-midi. En temps normal, j'aurai eu cours mais je ne suis pas prête à y retourner et à encaisser la pitié des autres élèves, des autres professeurs. Je ne suis pas prête à revoir des gens. Je préfère rester seule, pour le moment.

Je me lève avec peine et descends au salon regarder la télévision. Telle ne fut pas ma surprise de trouver ma mère dans la cuisine en passant.

- Oh, ma Chérie ! Ça va mieux ? Tu veux quelque chose ? s'empresse-t-elle de me demander.

Je secoue la tête. Je n'ai envie de rien. Juste qu'on m'oublie, juste quelques instants.

- Pourquoi es-tu là ? je lui demande, sur la défensive.

- Ton père est partie au travail et tes frères ainsi que ta sœur à l'école. J'ai refusé de te laisser seule et ai préféré te tenir compagnie.

Je repars en murmurant :

- Oui et bien, je préfère être seule...

Je m'allonge sur le grand canapé noir, encore fatiguée par cette nuit agitée. Je zappe les chaînes au hasard, sans trop les regarder. Je fais bien attention à ne mettre aucune chaîne d'informations. Je reste ici un peu plus d'une heure et demi, à comater devant une télé-réalité. Essayant d'oublier toutes les idées noires qui m'asseyent.

- Allison ? m'appelle ma mère en s'approchant de moi avec un plateau rempli de nourriture en tout genre.

- Maman... Je n'ai pas faim, je te jure...

Elle secoue la tête, n'acceptant aucune objection de ma part.

- Il faut que tu manges. Les troubles alimentaires sont un effet secondaire de la dépression.

- Je ne suis pas dépressive, je veux juste être seule et toi, tu es en train d'empiéter sur mon terrain, sur ma vie. Je veux juste être tranquille, sans personne pour me déranger. Mais ça, j'ai l'impression que tu as du mal à le comprendre.

Je me lève brusquement du canapé et la contourne pour monter dans ma chambre me préparer. Elle ne comprend pas que j'ai besoin d'air, qu'après ce que j'ai vécu, je veux juste être seule avec moi-même. Personne dans ce monde ne pourra m'aider à surmonter mes peurs, mes craintes. Il n'y a que moi qui pourra. C'est dans la tête que tout se passe...

Je ferme la porte de ma chambre à clef pour être sûre de ne pas être dérangée et me déshabille lentement. Lorsque je me retrouve complètement nue devant le miroir, je me rends compte de tous les bleus et ecchymoses qui colorent mon corps de tons bleus et violines. Je verse quelques larmes devant le tournant qu'a pris ma vie. En me levant, il y a deux semaines, je n'aurai jamais cru que j'allais passer à deux doigts de la mort ou pire, voir mes amis se faire tuer. J'en viens même à me demander pour quelle raison je suis toujours en vie ?

« J'aurai dû mourir avec eux. Comme ça, je n'aurai pas à supporter tout ce qui suivra ces attentats terroristes ».

J'entre doucement dans la salle de bain, adjacente à ma chambre. Je referme la porte et me dirige vers le robinet en tremblant. Je l'ouvre de mes mains couvertes de bleues mais l'eau glaciale qui les touche me fait l'éteindre immédiatement. Des spasmes me font sursauter et je recule de quelques pas. L'eau froide... Celle dans laquelle je suis tombée après avoir basculé par dessus le pont. Cette eau m'a probablement sauvée la vie...

J'essaie de ne plus y penser et allume la petite radio présente dans la salle de bain.

« ... donc, après les analyses qui ont été faites, nous pouvons affirmer que c'est bien l'armée de Daesh qui a prémédi... ».

J'éteins instantanément le petit appareil, morte de peur. On en parle partout. Mais comment je vais faire... ? Je suis loin d'être prête à entendre tout ça. Mais qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce que je vais devenir, ensuite ? Après tout ça ? Tant de questions que je me pose demeurent sans aucune réponse car seul l'avenir me le dira...

Je souffle quelques secondes et relève d'un seul coup le robinet pour pouvoir faire couler l'eau chaude sans en toucher l'eau glacée. Après une dizaine de secondes, j'entre dans la douche et je frissonne en sentant le liquide chaud me couler sur la peau. L'odeur de l'hôpital s'en va peu à peu. Je frotte mon corps, encore tremblant, avec mon gant rempli de mousse odorante. Je fais attention aux zones où les bleus sont présents et passe au shampoing. Ma main attrape lentement le flacon mais je peine à l'ouvrir. Je tremble tellement qu'il m'est quasiment impossible d'en retirer le bouchon. Je verse des larmes de stress, je suis à bout de nerfs, de souffles. Je suis fatiguée, tout se fait ressentir en même temps que je me bats avec le bouchon. Finalement, il lâche et s'ouvre. Je verse un peu de son contenu dans ma main en tremblotant. Je continue de pleurer, encore et encore, sous cette douche infernale...

Une fois sortie de l'eau, je passe l'une des crèmes que l'hôpital m'a donnée sur toutes mes blessures et enfile un leggings et un gros sweat molletonné. Je passe mes cheveux trempés sous ma capuche et descends pour rejoindre ma mère en bas.

- Ma Chérie, tu vas où ? s'inquiète ma mère en venant à ma rencontre.

- Je vais voir Nathan... Il faut que je le vois. Et... J'ai mes rendez-vous chez leur fichu psy à prendre !

Je dis cette dernière phrase avec dédain. Je n'ai pas envie d'aller voir le psychologue qu'on m'a assigné. J'enfile donc la première paire de baskets qui arrive dans mes mains et je continue :

- Est-ce que les journalistes sont toujours dehors ?

- Non, je les ai tous renvoyé mais... Ça ne m'étonnerait pas qu'ils soient dans le quartier, en train de roder ta sortie.

Je me relève et la regarde dans les yeux.

- Tu ne veux pas m'emmener à l'hôpital ? je demande, au hasard.

Je sais qu'elle ne me refusera plus rien pendant les prochains mois. Savoir que sa propre fille aurait pu mourir doit énormément affecter ma mère. Être consciente que son enfant est passée à un cheveu de la mort, ça doit faire quelque chose.

- Oui, il n'y a pas de souci. Mais je vais devoir aller chercher Lylou au collège ensuite. Alors je te dépose et ton père viendra te chercher.

Je hoche la tête et la laisse ouvrir la porte. Elle sort avant moi, vérifier qu'il n'y a pas âme qui vivent et, en effet, personne n'est présent dans notre rue. Malheureusement, c'est de courte durée, dès que je sors à mon tour de la maison, nous voyons au loin, une dizaine de journaliste accourir.

- Monte dans la voiture, Allison, m'ordonne ma mère.

J'y vais et m'enferme dedans alors que ma mère s'empresse de fermer la porte d'entrée. Lorsqu'elle rentre à son tour dans la cabriolé, je ne peux me retenir quelques injures :

- Je te jure, Maman, je vais leur faire bouffer leurs caméras de merde !

Elle souffle sans faire de commentaires. Nous ne décrochons pas un mot de tout le trajet. Á vrai dire, je ne m'en suis rendue compte que lorsque la sirène d'un camion de pompier sortant de l'hôpital m'a fait sursauter, me sortant de la torpeur dans laquelle j'étais. Je regardais le vide, ne pensant à rien. Oubliant complètement où j'étais, ce que je vivais. J'étais dans le néant total.

- Je te laisse ici, Allison, me dit ma mère en me déposant juste devant l'entrée. Je dirai à ton père de venir te chercher à dix-neuf heures, dans trois heures.

- OK...

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Je crois qu'on peut pas faire pire en fin merdique 😂😂 enfin... (Le prochain sera l'un de mes préférés vous verrez) 😏 J'espère quand même qu'il vous a plu (mon Dieu ! J'ai l'impression de toujours me répéter) 😁 c'est l'âge qui fait ca, sûrement 😂

OMG ça va plus du tout chez moi ! 😱 je crois que je vais arrêter la pour éviter de dire d'autres conneries 😏

Bisous à vous 😘

À la Vie, à la Mort !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant