L'appétit me revient tout doucement mais je ne suis toujours pas comblée de mes efforts. Il m'en faut plus. Je finis mon petit déjeuner dans le silence, entourée de ma famille. Je réfléchis au fil de ma journée en buvant lentement mon verre de jus d'orange. Comment je vais m'organiser ? Comment vais-je vivre se tournant de ma vie ? Mais ma mère coupe le court de mes pensées en me posant la même question :
- Tu comptes faire quoi aujourd'hui, pour cette nouvelle journée ?
Tout le monde me fixe, attendant ma réponse. Je suppose qu'ils voudront chacun m'aider de quelques façons que ce soit. Je m'essuie alors la bouche avant de commencer :
- Je vais aller me préparer et j'irai chez la fleuriste acheter des fleurs. Ensuite, je me rendrai au cimetière et je commencerai enfin à faire mon deuil. Après... Hum...
J'ignore comment formuler ma requête et ça me met plutôt mal à l'aise.
- Tu peux tout nous dire ma chérie, me susurre doucement mon père.
Ma mère hoche la tête, comme pour encourager ma demande.
- Et bien... J'aimerais bien avoir un nouveau téléphone. Je suis prête pour ça, enfin.
Le visage de Matthew s'illumine et il se précipite pour dire :
- Prem's ! C'est moi qui vais avec elle pour aller le choisir.
Un petit rire sort de ma bouche, je suis heureuse de sa réaction. Par contre, Erwan, lui, fait semblant de bouder :
- Je veux venir aussi...
- Mais ! Ce n'est pas juste, se plaint ma sœur, moi j'ai danse, je ne pourrai pas vous accompagner.
- Tant pis pour toi ! hurle mes frères à l'unisson, la faisant éclater de rire.
Je n'écoute pas vraiment le reste de la conversation mais je comprends que mes deux frères m'accompagneront car mes parents sont dans l'impossibilité de venir.
- Excusez-moi, je les interromps. Je vais me préparer...
Un faible sourire se dessine sur mon visage mais ce n'est qu'une face passagère. Á vrai dire, je me sens bizarre. Faire mon deuil maintenant ? Qui l'aurait cru ? Sûrement pas moi ! Je quitte alors la table, cachant mon angoisse du mieux que je peux. Je ne prends pas la peine de débarrasser et retourne d'un pas rapide dans mon antre préférée : ma chambre. Je me douche tranquillement, les pensées dans le vague. Mes tremblements ont presque disparu. La bonne volonté doit y être pour quelque chose, je pense. Je décide alors d'enfiler un bas noir et un pull noir après avoir passé mes crèmes sur les bleus de mon corps. Ils sont beaucoup moins voyant qu'il y a quelques semaines mais ils font toujours autant souffrir, surtout ceux de mes mains.
Après m'être séchée les cheveux, je décide de prendre un sac à dos et d'y mettre les lettres auxquelles j'ai répondu pour pouvoir les poster sur la route. Je prends ensuite mon porte monnaie où mon argent économisé se trouve et descends au rez-de-chaussée mettre mes bottines à talons. Ma mère m'y retrouve et me demande, sur le ton de la confidence :
- Tu veux que je t'emmène ou que je vienne avec toi ?
- Non, ça va aller, mais merci quand même.
Elle secoue la tête et s'assoit à côté de moi dans l'escalier avant de me poser une nouvelle question :
- Tu as mis quoi dans ton sac ma Chérie ?
Je me relève pour lui faire face avant de lui répondre, tout en mettant ma veste.
- Hier soir, j'ai lu une bonne partie des lettres qui m'ont été envoyées et j'y ai répondu. Je voudrais aller les poster en chemin.
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À la Vie, à la Mort !
Historia CortaEt la mort a surgit soudain. Elle s'est immiscée dans les moindre recoins de ma vie, détruisant tout sur son passage, y compris ma petite personne. Ma vie a basculé du jour au lendemain à cause d'eux ! Ces monstres qui m'ont tuée en me laissant viva...