☠ Chapitre 22 ☠

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- Oui, je sais ce que ça fait, les cimetières, me dit doucement mon amie, toujours contre moi. Moi, je ne m'y sens pas à ma place. Mais je suis contente que ça t'ait aidé.

Je hoche doucement la tête, profitant de la présence de Margaux. Ça fait tellement de temps que je n'ai pas revu mes amis. Surtout Margaux, une des personnes les plus importantes de ma vie.

- Tu as tellement changé Allison...

- Je sais... Mais... Je ne pense pas que l'on puisse rester la même personne toute notre vie. On franchit des obstacles, on se forge. On fait des erreurs mais on apprend de celles-ci. Nous ne sommes pas parfait, Margaux. Nous avons chacun notre personnalité, nos qualités et nos défauts. Il est normal de changer, tant que nous acceptons ce que nous sommes, c'est l'essentiel.

Je marque un temps de pause, m'écartant de mon amie pour poser mes yeux dans les siens.

- Je sais que je ne serai plus jamais la même qu'avant et c'est normal. Je sais que j'ai changé psychologiquement mais aussi physiquement. Mais je n'accepte pas mon physique, en ce moment, et je vais y remédier. On n'a rien sans rien. Et puis... Je t'ai toi maintenant, je vous ai vous, mes amis. Je veux profiter de vous le plus longtemps possible pour ne rien regretter par la suite...

Un sourire s'étire doucement sur nos lèvres et Margaux m'embrasse doucement la joue. Une marque d'affection dont j'avais besoin. Ça me fait un bien fou qu'elle soit là. Vraiment. Cette fille fait entièrement partie de ma vie et je l'adore !

Nous nous relevons du lit et, même si ça me démange, je me retiens de ne pas parler de sa rechute face à la cigarette, je lui dois bien ça. Du coup, je lui propose de passer la journée avec moi et, sises parents sont d'accord, ce que je ne doute pas, de passer la nuit chez moi.

- Je les appellerai tout à l'heure, m'assure-t-elle avec un grand sourire.

- Pas de soucis ! D'ailleurs, ma grand-mère du Sud arrive ce soir pour passer quelques jours à la maison. J'ai vraiment besoin de la voir.

- Il n'y a aucun soucis poulette ! Je comprends et puis, moi aussi je suis proche de ma grand-mère paternelle. Je saisis tout à fait ce que tu ressens.

J'aime quand elle parle comme ça, elle me fait sourire instinctivement. Nous descendons alors au rez-de-chaussée pour réchauffer mon déjeuner. Je lui en propose mais elle refuse car elle a déjà mangé chez elle. Je m'installe alors à table et elle prend place face à moi.

- Tu vas au mémorial demain ? me demande-t-elle doucement, sûrement pour ne pas me brusquer.

Les yeux plantés dans mes pâtes aux saumons, je mets un certains temps avant de répondre.

- Oui, le proviseur est venu me voir. J'ai évidemment accepter mais je suis censée faire un discours alors...

Elle pose alors délicatement sa main sur la mienne et me dit doucement.

- Tu n'as pas à t'inquiéter, vraiment. Tout le monde attend tellement de te voir en chair et en os que, peu importe ce que tu diras, ils adoreront.

Elle a l'art de me remonter le moral c'est déconcertant.

- C'est vrai, tu as sûrement raison.

- Et... Tu vas préparer ton discours ou il est déjà fait ?

- Non, je n'en écrirai pas. Je dirai simplement ce qui me viendra à l'esprit à l'instant T.

Au moment où elle allait répondre, la porte de l'entrée s'ouvre et quatre voix masculines emplient l'environnement. Néanmoins, je ne bouge pas de ma chaise, trop affamée par le repas de ma mère.

À la Vie, à la Mort !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant