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- J'ai dit que je ne voulais pas !

Une lumière aveuglante se diffuse et Morgor et maman se baissent en hurlant.

Quand le calme revient, je me rends compte qu'Asbeth est à mes pieds, se convulsant. Je pousse un petit cri et pleure doucement. Maman s'approche de moi, mais reste à une certaine distance par sécurité.

Je lui tends mes petits bras pour avoir un câlin mais elle ne me l'a jamais rendu...

Papa est venu me voir dans ma chambre après. Il m'a dit que je pourrais toujours compter sur lui, qu'importe ce que je ferais.

Mais moi je veux ma maman...

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J'ai la tête qui tourne et un sourire béat aux lèvres, et je prête une attention soudaine à ceux qui m'entourent. La soirée est bien avancée, et il ne reste presque plus rien à boire. Charles est dans son coin et n'a presque pas touché aux bouteilles. Manu quant à lui, est allé ramener Lysée dans sa chambre, et je ricane en l'imaginant devoir la soutenir, elle étant plus grande que lui. Julien et Marie sont sur le lit de ce dernier, et font je ne sais quoi.

Je grimace. Je n'aime pas tenir la chandelle, surtout avec ces deux-là. J'aurais pu le deviner qu'ils se tripoteraient avant la fin de la soirée, sachant qu'ils sont aussi pervers l'un que l'autre. J'essaye de me relever et retombe aussitôt sur les fesses. Un rire nerveux traverse mes lèvres, et j'essaye de l'étouffer tant bien que mal pour ne pas déranger les deux autres nigauds.

Je sens soudain des bras qui m'aident à me relever et je me blottis contre. Charles me regarde un peu étonné, puis marmonne de vagues au revoir à Julien et Marie, puis ouvre la porte et m'emmène loin de la chambre. Il maugrée contre moi et mes mauvaises idées.

Je ne suis pas bourrée. Disons juste que j'ai bien profité de la soirée. Et que j'ai bu un peu trop que de raison, mais rien de grave. Dès demain il n'y paraitra plus. Mais que Charles m'en fasse la remarque, cela me provoque un fou rire. Il essaye de bâillonner ma bouche avec sa main pour ne pas réveiller les autres, mais il finit par abandonner et me regarde en souriant.

Nous continuons la route jusqu'à ma chambre en silence, une fois que je suis calmée. Charles ne pose aucune question, ne fait pas de commentaires. Je me promets de le remercier demain, si je m'en souviens.

Et pourquoi pas maintenant ? Mon cerveau embrumé entrevoit déjà différentes possibilités de le remercier... Une fois entrés dans ma chambre, je m'affale encore plus contre lui et refuse de le lâcher, même s'il essaye tant bien que mal.

- Bah dit donc la tigresse, si j'avais su que t'étais aussi câline quand t'es torchée, je t'aurais fait boire bien avant !

Je lève les yeux au ciel et me détache de ce prince un peu nigaud qui me fait des avances. Je tombe par terre et m'y allonge en soupirant de bonheur. Puis je grommelle :

- Viens t'allonger à côté de moi plutôt que dire des conneries dans ce genre.

Il reste un instant sans bouger puis je sens du mouvement à côté de moi, et je me tourne vers lui. Je distingue à peine son visage dans l'obscurité qui règne dans ma chambre, et pourtant je vois ses yeux qui luisent d'une étrange lueur. De la curiosité ? De la peur ? Je ne saurais dire.

Je me sens à l'aise avec lui. C'est comme lorsque André venait dans ma chambre lorsque je faisais des cauchemars, petite. Sauf que ce n'est pas la même personne. Et que je ne ressens pas la même chose pour Charles que ce que je ressentais pour André. Mais, l'alcool aidant, j'ose me confier à lui.

Alors je me mets à lui parler. De mon enfance dans la caverne maudite, de mon arrivée au château, de ma solitude au début, de ma joie d'être enfin aimée par quelqu'un, de ma rencontre avec Manu. Il m'écoute sans prononcer un mot, et je n'arrive pas à me sentir coupable, bien qu'il puisse se servir de ses informations pour me manipuler ensuite.

Puis je lui raconte notre première rencontre. Il était trop jeune pour s'en souvenir, mais moi je m'en souviens encore. J'avais presque 10 ans à cette époque, et lui seulement 2. Il était accompagné par une nourrice pour aller voir le couple royal, Edward le fils d'André et Marianne, et Synthia sa femme. Et il n'était jamais reparti du palais.

Je finis par m'endormir dans ses bras, le sourire aux lèvres des anciens souvenirs de ma vie au château. Par les dragons ! j'aimerais que cet instant dure toujours.

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A mon réveil, un léger mal de crane me prend et je me tiens la tête, faisant remuer la personne à côté de moi dans le lit. Attendez... Pourquoi y'a-t-il quelqu'un dans mon lit ?! Je n'aurais jamais du boire autant hier soir...

Je me débarrasse de la main qui tient ma taille avec une grimace, et me relève un peu pour voir à qui j'ai affaire. Je reste bouche-bée quand je me rends compte qu'il s'agit de Charles. Ce petit va me le payer ! Je le pousse de mon lit et il tombe dans un bruit sourd. Je l'entends grogner et il se relève en se frottant la tête, encore à moitié endormi. Je ris discrètement sur sa face vraiment horrible au réveil.

Il baille et me lance un regard malicieux.

- Et bien, on n'est plus contente de me câliner aujourd'hui tigresse ?

J'ouvre grand les yeux. Oh par les dragons ! Dites-moi que je n'ai rien fait avec ce petit con ! Charles finit par éclater de rire et je pousse un soupir de soulagement quand il m'explique :

- T'avais vraiment beaucoup bu hier et je t'ai ramené jusqu'à ta chambre. La vache, qu'est-ce que t'étais chiante à porter, t'arrêtais pas de bouger ! Fin bref, après je t'ai couché et tu t'es accrochée à moi du coup je suis resté.

Je soupire puis hoche la tête avant de le remercier brièvement et de lui signifier que je veux être un peu seule. C'est bizarre, mais il m'a semblé qu'il me cachait quelque chose d'important. En même temps ce petit ne sait pas mentir c'est dingue ! Je me promets d'enquêter.

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Alors ce chapitre ? :) 
Avouez vous avez cru ils allaient se pecho mdr je sais je suis sadique

Entre Feu Et TerreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant