Entre Feu Et Terre

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Je n'entends plus rien depuis quelques minutes. Je décide d'enlever mes mains de mes oreilles et de m'extirper de sous mon lit.

Le spectacle que je vois me laisse sans voix.

La mort est partout, sur tout les corps. Je pleure quand je vois que José et Anna, mes amis, ne sont eux aussi plus de ce monde.

Puis je le vois. Un désastreur. Lui aussi me voit, et je ne peux m'empêcher de hurler devant ce spectacle immonde. C'est donc à cela que la Mort ressemble ?

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Je me relève et parcours la pièce du regard. Une vingtaine d'enfants sont regroupés ici. Tous les yeux sont braqués sur moi, et je lis de la peur à l'intérieur de ces prunelles, mais aussi de l'espoir.

L'espoir d'un monde meilleur ? Moi cela fait bien longtemps que je n'y crois plus. La faute à une enfance partie trop tôt je pense.

Mais je pars quand même dans la direction que m'indique l'adolescente du début. C'est mon travail après tout, de veiller à la sécurité des paysans.

Les enfants me suivent tous du regard, les plus grands parient sur ma mort... Ils vont en avoir pour leur argent moi je dis. Peut-être que je devrais parier aussi à un contre cent ? Ce que je me ferais comme argent ! Je souris, amusée, prête à affronter mon plat préféré.

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Je descends rapidement les marches qui mènent à l'entrée, volant presque au-dessus avec la vitesse. Je prends le virage de marbre quand soudain... je croise le regard du désastreur, et mon esprit se met en mode off. J'aime ces moments-là, où je peux me défouler sans crainte de faire mal à quiconque. Sauf mon ennemi.

De toute façon, les enfants ont trop peur pour regarder et je n'ai pas à m'en faire pour leur sécurité. Je peux me donner à fond.

Je l'attaque directement. J'ai l'habitude avec eux. J'en ai affronté tellement que je ne compte même plus combien j'en ai tué. Ni de quelles manières d'ailleurs.

On peut dire que je suis une spécialiste de ces créatures dégoûtantes. J'ai pratiquement grandi avec elles, et le seul but de ma formation de chasseuse est de les exterminer jusqu'au dernier.

Je sais parfaitement quelle est la meilleure façon de se débarrasser d'eux rapidement. Il faut toujours attaquer le premier, c'est la chose la plus importante à savoir. Après il faut bien sûr ne pas se faire mordre ni griffer... Sinon adieu votre petite liberté et bonjour les ennuis. Les plaies qui en résultent s'infectent souvent et vous tuent en quelques jours. Parfois, vous avez même l'incroyable honneur, noté l'ironie, de devenir l'un des leurs.

Les désastreurs sont des fourbes, qui attaquent et vous tuent sans remords. Créés par Morgor... Encore plus fourbe qu'eux et incroyablement plus puissant. Ce sont de vrais fléaux, qui tuent les paysans sans protection du royaume. C'est pour ça qu'il y a des bunkers avec au moins deux ou trois chasseurs pour les protéger d'eux. Les désastreurs sont de grosses bestioles de plus de deux mètres, luisantes de noir, avec une peau aussi pourrie que l'âme qui les habite.

J'essuie ma lame dorée au blason de la reine avec ma cape bordeaux, et soupire en lâchant le corps tout flasque du désastreur qui était en vie il y a encore quelques instants. Facile. Je n'ai même pas eu besoin d'utiliser mes pouvoirs. Je m'étire doucement en baillant en me disant que j'aurais vraiment du parier cette fois-ci. Dommage, les gamins auraient pu me donner du miel ! Cela devient rare d'en manger en ce moment et par les dragons ! Que j'adore ça.

Quand je remarque derrière le désastreur un de ses semblables, je fronce les sourcils. Ils ne se déplacent jamais en duo...étrange. Soit il y en a encore dans les parages, soit les désastreurs ont trouvé le moyen de se dédoubler. Youpi, quelles propositions réjouissantes... Comme si on n'avait pas assez d'ennuis en ce moment !

Aussitôt je réattaque avec mon épée, mais au bout de quelques coups, il n'a aucune blessure, sauf des petites égratignures. C'est bizarre ça. Les désastreurs ne guérissent pas comme ça d'habitude. Ils ne ressentent certes pas la douleur, mais ne guérissent pas automatiquement. Il faut qu'ils retournent à leur repère pour ça.

Alors je souris, craque mon cou et m'apprête à lancer un sort de lumière. Normalement l'épée me suffit mais ces sales bestioles sont toujours plus fortes... La faute au désespoir de leur créateur, qui les alimente bien trop en magie. C'est comme s'il préparait encore un de ses plans diaboliques... Seule Marianne sait ce qu'il peut encore trafiquer.

Je remarque alors la petite fille de tout à l'heure qui regarde le spectacle, les yeux écarquillés. Mince, mais qu'est-ce qu'elle fait là ? Je ne suis pas la seule à la voir, puisque la bestiole marche vers elle avec un sourire sadique. Pourquoi est-elle sortie...? Les enfants ne prennent pas de risques insensés d'habitude ! Je réprime un grognement purement animal, énervée.

La petite hurle et je ne peux que penser que moi aussi j'ai crié comme ça. En même temps ces désastreurs sont de plus en plus moches. Et de plus en plus coriaces...Bien que toujours insignifiants pour moi. Modeste ? Toujours.

C'est un fait, ils sont horriblement laids. Noirs jusqu'au bout des ongles, avec des morceaux moisis qui puent la charogne à plein nez et une tête sans yeux, juste des énormes orbes noires. Pas de quoi faire un défilé... Forcément, quand on en voit un pour la première fois, on a peur !

C'est la petite fille qui me sort de mes pensées en pleurant et murmurant un "maman". C'est comme une lumière qui s'allume dans mon cerveau embrumé. Moi aussi j'avais une mère avant que ces monstres ne l'attrape. Je serre le poing en fermant les yeux, les empêchant de couler. Pas maintenant.

Je fonce vers le désastreur, le prends par la taille et me téléporte à l'extérieur du bâtiment, loin des yeux trop sensibles. Dieu que ma vie aurait été simple si j'avais eu quelqu'un comme moi quand j'avais l'âge de cette fille... Qui m'aurait sauvé des griffes du mal.

La bête n'a cependant pas dit son dernier mot et me griffe violemment en grognant. Je soupire, heureusement que je guéris vite de ces foutues morsures ! Elle se met rapidement debout et montre les crocs. Avec un petit sourire, je murmure :

- Puissance de lumière.

Et le désastreur tombe à mes pieds. Normalement je n'ai pas vraiment besoin de dire mes sorts, mais cela augmente ma précision quand je veux toucher quelqu'un en particulier. J'aurais ainsi pu faire exploser le bâtiment devant moi si je ne l'avais pas fait... Amusant non ? Dommage que le monstre n'ai pas résisté plus longtemps, cela fait bien longtemps que je n'ai plus eu d'adversaires à ma taille, ami ou ennemi.

Je sursaute lorsque son corps tressaute violemment et je décide de l'attacher en attendant de voir ce qui va se passer. Peut-être est-ce une surprise de Morgor ? Je n'espère pas, je déteste les surprises. Il m'a appris à les détester.

Je pose ma main au sol et des lianes enserrent directement le monstre. À temps d'ailleurs, car il se cambre et dans un éclair disparait, pour laisser la place à un jeune homme. Mes yeux s'arrondissent automatiquement.

Mais qu'est-ce que c'est que ce bordel ?! Dans quel pétrin me suis-je encore fourrée ?!

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Alors qui est Morgor d'après vous ? (Il ressemble à celui dans les medias :) ) Et qu'est-ce qu'un chasseur ? :)