Epilogue

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Je papillonne doucement des yeux, m'habituant doucement à la lumière qui se propage dans la pièce. J'essaye de me relever et je grimace en me tenant doucement la tête entre les mains. 

Un étau me serre entièrement la tête, j'ai dû me relever trop vite. Je soulève mon tee-shirt, laissant apparaître un bandage couvrant mon ventre, à peine taché de sang. Okay, donc ça doit faire moins d'une semaine que j'ai tué mon père, pour que ma blessure ne se soit pas encore totalement refermée. 

Tuer mon père. Cela sonne bizarre dit comme ça. J'ai pourtant déjà tenté de le faire à plusieurs reprises. Mais jamais je n'y étais arrivé. Jusqu'à maintenant. Et à quel prix. Mon coeur se serre en pensant à Manu et Marianne.

Une porte s'ouvre et je plisse les yeux pour voir qui entre. Un rire me répond : 

- T'as vraiment l'air de rien, avec tes yeux plissés comme ça ! 

Je soupire et me rallonge sur mon lit en souriant. 

- Sympa de te voir aussi Marie. Ça fait combien de temps que je suis là ? Pourquoi je ne suis pas à l'infirmerie commune, comme tout le monde ? 

Elle hausse les épaules et prends ma tension. Je la sens qui réfléchit un moment à comment me répondre, puis elle finit par lâcher d'une traite :

- Tu es là depuis trois jours. Charles et Ruby t'ont rapporté ici salement amochée, c'était pas très beau à voir. Tu tremblais sans pouvoir t'arrêter et tu hurlais que tu ne voulais pas devenir le monstre qu'il voulait. J'ai interdit à Ruby de te soigner car elle me semblait avoir assez de boulot avec tous les autres blessés. Et puis, ta régénération rapide t'a servie au moins. 

Je fronce les sourcils et essaye de me rappeler le retour, en vain. Je me souviens juste du combat et puis rien, les ténèbres. Je soupire et la laisse continuer sans un mot. De toute façon je suis trop faible pour aligner d'autres mots. 

- Et pour répondre à ta dernière question, c'est le nouveau roi Edward lui-même qui l'a ordonné. Félicitations ! Tu es maintenant comtesse, en plus d'être la protectrice en chef du régiment alpha et de la famille royale. À ta place je me serais déjà noyée dans ces privilèges, avec plein de beaux mecs à mes bras.

Elle semble rêveuse un instant puis en croisant mon regard noir, elle soupire et reprends ses esprits. 

- Je voulais savoir si Charles pouvait venir te voir. Il me l'a déjà demandé deux fois, mais vu que tu détestes être observée sans ton accord... J'ai préféré attendre que tu te réveilles, sinon seule Marianne aurait pu savoir ce que tu lui aurais fait !

Je ris doucement, toussant juste après. Marie me tend un verre d'eau et je la remercie du regard avant de boire d'un coup. Toutes ces nouvelles informations se bousculent dans ma tête. Je suis donc comtesse ? Que vais-je faire maintenant que la guerre contre mon père est finie ? Quels combats pourrais-je mener pour me distraire des pensées accablantes ? Marie semble capter mes pensées puisqu'elle me répond toute joyeuse :

- Ne t'inquiète pas il reste encore plein de monstres à tuer ! Les désastreurs de Morgor ne se sont pas magiquement envolés après la mort de leur maître.

Je hoche doucement la tête, déjà plus rassurée. Je me lève doucement cette fois, et serre la main de Marie dans les miennes.

- Merci Marie. Merci d'être toujours là pour moi, même après toutes mes conneries. Je sais que je ne suis pas facile, mais tu es restée quand même... 

Elle me sourit avant de me planter une seringue dans le genou. Je pousse un cri de surprise avant de la regarder les sourcils froncés. 

- C'est pour être sûre que c'est toi. T'es pas habituée à te laisser aller. Puis y'a de la vitamine dedans. Je vais chercher Charles maintenant, à plus beauté ! Ah et change toi aussi, t'es moche !

Je secoue la tête en souriant tandis que Marie s'en va en riant. Je me lève, ma tête tournant moins qu'avant. Je prends des affaires disposées sur une chaise et me change le plus rapidement que je peux. Puis je me brosse les cheveux, car effectivement je ne ressemble pas à grand-chose.

Dès que j'ai fini, j'entends qu'on toque à la porte. Je cris "entrez" et me rassois sur mon lit, l'air de rien. Charles entre doucement et soupire en me voyant. Il ferme doucement la porte derrière lui et vient s'asseoir sur une chaise à côté de mon lit. Je remarque ses yeux rouges et je m'en veux pour ça. C'est à cause de moi que sa grand-mère est morte.

- J'aimerais que tu m'écoutes jusqu'au bout Cristal. Parce que ce que j'ai à te dire est important. D'accord ? 

Je hoche doucement la tête, le fixant avec attention. J'ai remarqué en me brossant les cheveux devant le miroir que ma cicatrice sur la joue a disparue. La marque de mon père s'est effacée en même temps que lui. Je ne serais plus aussi impressionnante qu'avant, mais tant pis. Charles me rend mon regard et commence : 

- Quand Morgor a dit que tu avais tué mon grand-père je ne l'ai pas cru d'abord. Comment as-tu pu faire ça, puisque tu l'aimais comme un père ? Ma grand-mère m'a rassuré sur ce point-là au moins. Avant de mourir transpercer par ce connard. Je n'ai rien pu faire pour vous protéger tous, j'étais inutile et je m'en excuse. Toi au moins t'as assuré. C'est Ruby qui t'as trouvé. Elle était avec Julien, qui a réussi à s'échapper avec elle. Quand ils t'ont ramené, j'ai cru que tu étais morte. Tu semblais très mal en point... Je me suis dit que malgré ce que tu caches, je ne voulais pas te perdre. Je me suis rendu compte que... Que... 

Sa voix se serre et il me fixe intensément, comme essayant de puiser dans mon regard la force nécessaire. 

- Que je t'aime plus qu'une amie. Et je sais que tu as trop de secrets, que ça pourrait m'être néfaste, qui sait, tu pourrais me tuer simplement parce que tu es en colère, mais voilà, je suis prêt à courir le risque. 

Mes yeux se voilent, mais pas à cause de la colère cette fois-ci. Non, je pleure, tout simplement. Je ne sais pas vraiment si c'est du soulagement d'être vivante ou de la joie envers ce que dit Charles, mais le fait est là, je pleure de bonheur pour la première fois depuis 25 ans. Je me lève et m'avance vers Charles, avant de sauter à son cou et de l'entourer de mes bras, les larmes dévalant mon visage sans que je puisse rien faire. Pour une fois elles ne me brûlent pas, et je les accueille comme de vieilles amies.

- Je te promets de te raconter les moindres détails. Les moindres secrets. Parce que je sais une chose, c'est que je t'aime aussi plus que bien.

Puis je l'embrasse tendrement, et il me rend ce baiser avec douceur. Et voilà comment Charles et moi nous nous sommes réconciliés. 

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Je suis retournée à notre cascade à Manu et moi, dès que j'ai pu marcher correctement. Les larmes me sont montées aux yeux dès que j'y suis arrivée. Je ne pouvais même plus passer sous la cascade sans Manu. 

C'est là que je l'ai vu. Je ne sais pas vraiment si c'était mon imagination ou un rêve, mais Manu est apparu dans le reflet de la cascade et m'a souri avant que l'eau se coupe en deux pour me laisser passer. Les larmes me sont montées aux yeux en me disant que mon ami était tout de même là, à me surveiller de là où il est.

Ce n'est donc pas la fin de tout. J'ai avancé à l'intérieur de cette caverne un sourire aux lèvres et l'eau s'est refermée après moi. 

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C'est vraiment triste d'abandonner ces personnages comme ça u.u mais ne vous inquiétez pas j'ai prévu d'écrire les histoires de Manu dans un autre tome 😏 alors rendez-vous bientôt pour le tome 2 !

Entre Feu Et TerreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant