Entre Feu Et Terre

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- Regarde-moi petite...

Je lève mes yeux mouillés de larmes vers le monsieur devant moi. Il semble effrayé un instant par mon visage, mais il se reprend vite et me souffle gentiment :

- Heureusement que je suis arrivé à temps... Mon frère aurait pu te détruire et nous détruire par la même occasion... Tu veux bien venir avec moi ma petite ? 

J'hoche doucement la tête et attrape la main que le monsieur aux yeux verts me tend. 

- Oui monsieur...

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Pdv Charles 

Cristal hurle et je la tape pour qu'elle arrête. Elle ne répond même pas ce qui est bizarre en soit. D'habitude elle n'a pas sa langue dans sa poche. Elle a du voir ma tête. Je ne sais pas trop si je dois me sentir vexer ou non.

Pendant qu'elle dormait comme une masse, je me suis inspecté. J'ai un œil que je n'arrive pas à ouvrir, une entaille qui me fait un mal de chien sur le front jusqu'à mon oreille, et mon pied gauche ne répond plus. Pas vraiment top pour continuer le combat. Surtout que j'ai à peine pu me désinfecter avec l'eau qu'ils nous ont donnée. Au moins mes blessures ont arrêté de saigner, et ma tête de tourner.

Cristal pleure silencieusement maintenant. Elle ne cesse de répéter ses mots : "L'enfer. Voilà où je suis revenue." Je lui serre le bras et réponds à sa première question dans l'espoir de l'apaiser, ou du moins qu'elle arrête de pleurer. Je ne lui avouerais jamais mais la voir pleurer me rends triste. Et mal à l'aise aussi. Je n'ai pas vraiment l'habitude de voir les filles pleurer, et encore moins Cristal !

- Lorsque tu es tombée dans les pommes, j'ai eu assez peur. Je pensais que mademoiselle était sans faille ! Ma grand-mère est devenue blanche d'un coup et une lumière a éclaté partout. Ensuite il y a eu un homme qui est apparu. Cela m'a suffisamment déconcentré pour que les désastreurs reprennent le dessus et m'esquinte. Cet homme, te voyant à terre, à esquisser un petit sourire et les désastreurs ont apporté Marianne à ses pieds. Moi il me retenait et je me débattais du mieux que je pouvais, mais ces saletés sont devenues beaucoup trop musclées ! 

J'entends un petit " Juste toi qu'à pas de force" mais je passe outre et je continue mon récit. Je dois avoir l'habitude... Et au moins, cela veut dire qu'elle reprend contenance si elle me lance des piques.

- Mais bref. Marianne a regardé vraiment bizarrement cet homme, que j'ai deviné être Morgor, et c'est à ce moment-là que j'ai réalisé que je ne pouvais plus rien faire. Cette bataille était finie. La plupart de nos soldats étaient à terre, et les autres avaient été capturés par Morgor. Je ne sais pourquoi, ils auraient très bien pu les tuer d'ailleurs... Mais bon. Après je ne me souviens pas de grand chose. Morgor nous a téléporté ici et j'ai été jeté avec toi dans ce cachot avec pour ordre de te donner de temps en temps à manger et de l'eau. Rien de bien réjouissant j'en ai peur.

Elle me prend soudainement par les épaules et me secoue. Je grimace et lui dit d'aller mollo avec mes blessures. Ce n'est pas parce qu'elle n'en avait pas qu'il fallait qu'elle en profite. 

Elle grimace et s'excuse, puis grommelle contre les menottes anti-magie qui nous entrave les poignets. Sans quoi, elle pourrait me guérir au moins partiellement. Si je ne la connaissais pas, je pourrais presque penser qu'elle s'inquiète pour moi. Trop mignonne. Elle soupire et d'une voix angoissée me demande :

- Et celle aux cheveux violets ? Tu l'as vue ? Est-elle vivante ? Mon dieu faite qu'elle soit vivante... 

Puis elle me lâche brusquement et se remet à sangloter. Wow. C'est la deuxième fois en une heure que l'intouchable Cristal perd contrôle. Ça fait vraiment bizarre dit comme ça. Peut-être que je pourrais lui faire du chantage avec ça plus tard ? Ouais je suis sûre que je pourrais en faire mon esclave. Un petit sourire se dessine sur mon visage.

- Pourquoi voudrais-tu qu'elle soit vivante ? Je croyais que tu ne l'appréciais pas beaucoup. Du au fait qu'elle me drague, tout ça, tout ça...

Elle me lance un "crétin !" avec un coup de coude en prime -les bleus que je vais avoir on en parle ?- Et je lui renvoie un grognement pour seule réponse. Il se passe un instant, avant qu'elle ne murmure pour elle-même, mais je l'entends tout de même dire :

- Parce qu'elle fait réveiller en moi des choses qui me donne la force de me battre. 

Comment ça ? Je ne comprends pas. Vu comment elle l'a apostrophée dans la grande salle avant le combat, cela me paraissait clair qu'elle la détestait. Et je caressais l'espoir que ce soit à cause de moi et de mon charme ravageur je l'avoue. Alors que ce soit pour elle que Cristal ai envie de se battre ! Je suis un peu jaloux. Peut-être préfère-t-elle les filles ? 

Non ça me parait insensé. Mais cela expliquerait son comportement avec Marie et cette fille aux cheveux violets. Et quand elle avait réagi violemment lorsque nous avions parlé des femmes. Tout perdu à mes pensées, je n'entends pas les personnes approcher de notre cellule. Je pose finalement la question qui me turlupine depuis un moment à Cristal :

- Tu dis ça parce que t'aimes les filles c'est ça ? 

Elle me regarde, l'air de ne pas comprendre que je l'ai démasquée, semble se rendre compte que je sais tout, soupire, et j'entends un « crétin » sortir de sa bouche, avant que la porte s'ouvre avec fracas. 

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