2

184 20 116
                                    

Je me mets à courir pour m'enfuir loin, loin de ce monstre et de ces cadavres. Je ne regarde pas où je vais et je fonce presque aussitôt dans quelque chose de mou. Je me pousse et hurle en voyant deux orbes noires me regarder.

Puis je tombe dans les pommes, assommée par cette chose immonde. Si seulement papa avait été là pour me protéger... Si seulement maman avait été là pour me consoler...

Quand je me réveille je suis attachée et deux désastreurs veillent à ce que je ne m'enfuis pas, armés seulement de leurs griffes.

- Alors c'est toi l'enfant prodige que cherche Marianne depuis des années...? Intéressant.

~~~~

Le jeune homme apparu semble désorienté, ses grands yeux verts me regardent sans vraiment me voir, et quand je baisse les yeux, je remarque qu'il ne porte pas grand-chose. Bah oui, ça se remarque ce genre de truc ! Je détourne le regard en souriant, pas vraiment intimidée.

Il n'est pas trop mal, un peu dans le style tout dans le corps mais rien dans la tête. Il a des cheveux bruns, des yeux verts et... De très jolis abdos bien dessinés. Pourquoi je me priverais de mater hein ? Ce n'est pas comme si c'était à son insu... Quoique. Je secoue ma main devant son visage mais il ne réagit pas.

Je lève les yeux au ciel en ricanant. Encore un qui a voulu jouer les héros alors qu'il n'en est pas un. J'ai l'habitude, avec les protecteurs du palais. Mais alors pourquoi le désastreur était si fort, et arrivait à se régénérer ? Je l'apostrophe d'une voix calme, en essayant de maîtriser toute la curiosité que cet étranger fait naître en moi.

- Qui es-tu ? Ce n'est pas tous les jours qu'un désastreur possède quelqu'un, et encore moins qu'il tienne plus d'une minute face à moi !

Je vous le répète je suis modeste. Les désastreurs ne tiennent jamais plus de 30 secondes. J'ai compté. Et encore, quand j'utilise seulement mon épée. Ces choses sont bien trop bêtes et lentes pour rivaliser avec moi.

Le jeune homme me lance un regard encore à demi-fou et je ne peux m'empêcher de resserrer les lianes déjà présentes autour de son corps, tout de même peu rassurée par cet homme qu'on croirait sorti tout droit du monde de Morgor. Enfin, les yeux globuleux et la chair pourrie en moins.

Je tourne la tête en soupirant, me demandant bien ce que je vais faire de ce mec décidément habitué par la folie, et c'est là que je l'aperçois, au sommet d'une montagne. Une louve blanche, Marianne... Elle hoche la tête et j'entends sa voix dans mes pensées. Je me retiens de me téléporter jusqu'à elle. Cela fait longtemps que je ne l'ai pas vu, et elle m'a manquée. Mais si elle ne vient pas à moi, je n'ai aucun droit d'y aller.

_ Merci de l'avoir libéré très chère. Il m'est important, garde le en vie s'il te plaît. Il est jeune et intrépide, protège le s'il le faut. Je compte sur toi Cristal, puisque tu es ma meilleure chasseuse et je sais que tu prendras soin de lui._

Je hoche à mon tour la tête, les larmes aux yeux et quand la louve disparait, je m'accroupis vers l'homme. Je soupire et relâche un peu les lianes autour de l'homme. Il grogne quand je lui passe la main au-dessus de son corps pour le guérir, essayant de m'attraper les mains, puis, quand mon sort a pris effet, ses yeux redeviennent normaux et il me lance un regard perdu.

Je sais petit, je fais perdre leurs moyens à tout le monde mais calme toi avec ce regard la... On dirait un raton laveur. En moins mignon.

Je ne peux m'empêcher d'afficher un sourire arrogant et de lui lancer, encore accroupie à côté de son corps allongé :

- Bon je le répéterai pas une troisième fois l'étranger, t'es qui ?

Il papillonne des yeux, s'aperçoit que c'est à lui que je parle et souffle en se tenant la tête pour se relever. Je dessers totalement les lianes le retenant pour l'aider. Une fois assis, il essaye de me faire un sourire charmeur, enfin je crois parce que son sourire ressemble à une grimace, et mime un chapeau qu'on enlève. Je crois qu'il essaye d'être drôle mais ce n'est pas vraiment mon impression. Il a plus la tête d'un mec qui vient de se réveiller d'un mauvais cauchemar. Amusant. Mais désespérant.

- Le p'tit fils de Marianne, Charles pour vous servir. Mais vous pouvez m'appeler maître je ne me vexerai pas.

Un éclat d'amusement traverse son regard et ilcontinue​ sur sa lancée. Cool j'ai affaire à un rigoloo. Super, manquait plus que ça. C'est vrai, comme si je ne m'amusais pas assez avec les apprentis chasseurs du bunker... Je crois que si Marianne ne m'avait pas demandé de faire attention à lui, je lui aurais déjà coupé les... Oreilles.

- Et toi tu es ? Un sous-fifre de ma grand-mère je parie ?

C'est à mon tour d'être amusée. Ce petit ne sait donc pas qui je suis ? Je suis presque vexée. Je suis pourtant une célébrité au château. Celle qui a survécu à Morgor. L'enfant prodige. Mais ce n'est pas vraiment sa faute, il avait 2 ans quand je suis arrivée au château, il y a maintenant 24 ans. Outch, ça me fait paraitre vieille tout ça. Je lui réponds d'une voix calme.

- Oh non moi je suis juste sa chasseuse personnelle et soldate en chef du régiment Alpha, rien de plus. On peut presque dire que je suis son sous-fifre oui.

Nous nous fixons du regard et j'éclate de rire devant son air ébahi. Il hausse les sourcils et esquisse un léger sourire.

Lui comme moi savons très bien que sans moi il ne vivrait peut-être pas, et au moins, cela lui fera réfléchir à deux fois avant de fanfaronner devant quelqu'un. Ces princes et leurs belles valeurs ! Toutes inventées oui. A-t-on déjà vu un roi qui faisait preuve d'intelligence et de bonté en même temps ? André était l'exception qui confirme la règle !

- Bon et alors le p'tit fils comment t'as réussi à te faire posséder ?! Parce que si t'es vraiment le petit fils de la reine, tu n'aurais jamais dû te faire habiter ! Avec tous les protecteurs qui doivent te coller aux basques. Et puis, tu as bien dû recevoir des cours pour savoir te débarrasser d'eux !

Il se gratte la tête gêné. Oh je vois. Ce petit s'est enfui. Typique de l'adolescence sauf qu'il a clairement dépassé cet âge. Je soupire et le laisse parler, démotivée d'avance.

- Oh et bah... Disons qu'ils étaient une trentaine et que j'ai réussi à presque tous les éliminer avant de me faire avoir. Oh et en fait, merci de l'avoir sorti de mon corps, c'est dégueulasse ces bestioles !

J'esquisse un petit sourire, cela à l'air d'être un fanfaron et beau parleur mais bon... Marianne m'a demandé de veillé sur lui. Je suis forcée de lui obéir, après tout je lui suis reconnaissante à vie de m'avoir aidé à maitriser mes pulsions meurtrières. Dommage j'en aurais bien fait mon quatre heure. À la place de lui demander un duel, dont seule Marianne sait comment il se finira​, je lui demande ironiquement :

- Bon et bien si monsieur veut bien me suivre ? Je vais lui faire visiter son château provisoire.


~~~~~~

J'espère que ce chapitre vous a plut!
PS : en media je pensais que cela pourrait être la mère de l'héroïne :p

Entre Feu Et TerreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant