Welcome to paradise.

PARTIE 1 - Chapitre 17

  [ Valentine Richardson ]

Le silence qui régnait dans la chambre devenait pesant. Je me surprenais à somnoler, tant mon ennui était fort. Mais mon inquiétude pour Noah me permettait de rester éveillée malgré la fatigue. Soudain, alors que mes yeux recommençaient à se fermer doucement, la porte de la chambre s'ouvrit. Je fis un bond dans mon lit, surprise, et me cognais la tête au passage. Noah resta un instant dans l'encadrement de la porte et me fixa, un sourire moqueur sur le visage.

- Espèce d'idiot, lâchais-je d'une voix mauvaise, doublement idiot ! »
Il me regarda en riant et entra dans la chambre. La porte se referma derrière lui pendant qu'il s'approchait de moi.
- Je suis désolé pour ce matin, le général Garcia m'a demandé dans son bureau alors que j'allais venir vous chercher, je n'avais pas le choix, les ordres sont les ordres. » S'excusa-t-il en s'asseyant à côté de moi sur mon lit.
- Tu m'as fais peur. » Avouais-je presque à contre cœur.

Noah ne répondit rien et on resta silencieux durant une bonne minute. Puis soudain, il attrapa ma main la plus proche de lui et entrelaça nos doigts.

- J'ai fait une promesse, murmura-t-il, je ne te laisserai pas toute seule ici. Surtout que j'ai comme l'impression que tu as un nouveau bleu sur le visage. » Fit-il remarquer avec un sourire en coin.
- C'est juste que ... ce matin, la femme qui t'a remplacé ne voulait rien me dire sur toi. Elle disait juste que tu étais occupé. Moi je me suis dis que c'était peut-être qu'une excuse pour cacher la vérité, pour me cacher que tu ... Je l'ai peut-être un peu cherchée. » Bredouillais-je en détournant le regard.
- Sûrement pas qu'un peu ! » Ria-t-il.

Il arrêta de rire lorsque je posais ma tête sur son épaule. On resta comme ça plusieurs minutes, sans rien dire. On était bien. Sa présence me réconfortait et la mienne semblait le détendre.

- Tu vas repartir. » Soupirais-je.
Je n'avais pas envie d'avoir peur toutes les nuits, tous les matins lorsqu'il ne réapparaîtrait plus. C'était inconcevable pour moi de risquer de le perdre de nouveau, de ressentir encore cette peur au creux de mon ventre.
- Tu n'as pas à t'inquiéter pour moi Valentine, m'assura-t-il en caressant mes cheveux, c'est mon travail, je sais ce que je fais. Et puis je ne suis pas seul, je ne risque rien.
- Si on est tous ici, c'est bien qu'il y a quelque chose de très dangereux dehors, ne me prends pas pour une gourde ! » Répliquais-je en quittant mon lit.
- Ce n'est pas ce que je fais. Tout ce que je veux dire, c'est que c'est plus dangereux pour vous que pour des soldats comme moi. »

Il se leva à son tour pour me rejoindre à l'autre bout de la petite chambre. Il me regarda un instant, sans rien dire, sans rien faire. Pendant ce temps, je regardais mes pieds, cachés dans de grosses bottes noires à lacets. Puis soudain, ses mains entourèrent mon visage et m'obligèrent à redresser la tête. Je ne pris même pas la peine de lutter. Lorsque mon regard croisa le sien, il était si intense que je ne pouvais détourner les yeux.

- Valentine, souffla-t-il à quelques centimètres seulement de mon visage, s'il te plaît, ne t'inquiète pas pour moi. Je te promets que jamais je ne t'abandonnerai, je vais prendre soin de toi. Tu dois avoir confiance en moi. Tu n'es pas stupide et je le sais très bien. Tu te doutes d'un million de choses, tu ne me crois pas sur tout autant de points. Mais je te demande juste d'avoir confiance en moi.
- J'ai confiance en toi, murmurais-je sans lâcher son regard, malgré tout, j'ai confiance en toi, Noah. Je veux juste pas te perdre aussi.
- Tu ne me perdras pas, je serais toujours là, je te le promets. On ne se débarrasse pas de moi aussi facilement ! » Tenta-t-il de blaguer.

Il me sourit mais arrêta rapidement en voyant mes yeux se baigner de larmes. Ses doigts caressèrent mes joues pendant qu'il me regardait avec gêne, incapable de savoir quoi faire pour arrêter le flot de larmes dans lequel j'étais en train de me noyer.