Welcome to paradise.

PARTIE 3 - Chapitre 67

  [ Dany O'Connors ]

La prison était maintenant bien plus bruyante, peuplée et vivante. Ça faisait un bien fou de voir tant de gens en vie, guéris et heureux. On avait même pu assister à des retrouvailles, ce qui était inespéré ! Un couple s'était jeté dans les bras l'un de l'autre en pleurant et s'embrassant. C'était aussi ce qui était arrivé entre Noah et Valentine et entre Kara et moi, je dois bien l'avouer, même si en étant immunisé je pouvais toujours l'embrasser. Elle n'était plus en danger du mort ou tout du moins pas autant qu'avant et ça me soulageait tellement !

Mais tout n'était pas terminé. Ariel était allée vérifier les caméras de surveillance de la base pour se rendre compte que les infestés l'avaient désertée. Il nous restait alors deux possibilités : soit ils étaient retournés traîner dans les rues, soit ils arrivaient. Il fallait donc agir vite, répandre l'antidote et éviter une attaque de la prison. Je n'avais pas spécialement envie que les gens que je venais de sauver soit massacrés si rapidement. Tout comme je n'avais pas envie de collaborer avec le général Garcia, mais Valentine ne m'avait pas laissé le choix.

- Bon, reprit cette dernière, on sort, on dit au général qu'on a trouvé un remède qui marche et qu'on a besoin de lui pour le répandre sur le reste de la ville.
- On est obligé de dire « besoin de lui » ? » Questionnais-je avec une certaine mauvaise foi qui fit sourire Valentine.
- Je le tournerai d'une autre façon si tu veux ! » Répliqua-t-elle en me faisant un clin d'œil.
- Je viendrais avec toi, intervint alors Noah, pour prouver que ça marche.
- OK, confirma la jeune femme, toi Dany, tu dois rester à l'intérieur, au cas où. Tu es devenu l'homme le plus précieux de la terre !
- Il l'a toujours été pour moi ! » Précisa Kara en m'embrassant tendrement.
Je lui rendis son baiser en riant.
- Très bien, comme vous voulez ! De toute façon, je préfère ne pas avoir à faire face à ce type ! » Acquiesçais-je, ravi.
- Laissez-moi venir avec vous, s'il tente quoi que ce soit je lui explose la cervelle ! » Lança alors Ariel en venant se placer à côté de Valentine.
- Tu ferais peut-être mieux de rester à l'intérieur ! » Fit remarquer cette dernière avec amusement.

Ariel grogna que c'était injuste et Valentine lui fit une petite tape amicale sur l'épaule pour toute réponse. Puis elle glissa une arme à feu à sa ceinture et embrassa Noah devant la porte de la prison.

- Prête ? » Questionna ce dernier en caressant son visage du bout des doigts.
- Et toi ? » Souffla-t-elle pour seule réponse.

Ils se sourirent puis deux hommes ouvrirent la porte et ils se glissèrent dehors. Immédiatement, Kara m'entraîna jusqu'à l'une des fenêtres pour écouter la conversation. Ariel nous suivit, une arme entre les mains. Je vis que Mia et Sally étaient là aussi, penchées à une autre fenêtre un tout petit peu plus loin.

Valentine et Noah s'arrêtèrent à quelques mètres de la porte et attendirent en regardant dans la direction de l'immeuble où le général se réfugiait avec ses hommes. Quelques minutes plus tard, il apparut, étonnament seul. Il s'arrêta à un mètre des jeunes gens et leur sourit.

- Tu as l'air en forme, Noah. » Fit-il remarquer en le regardant de la tête aux pieds.
Valentine se plaça devant lui et Garcia releva les yeux jusqu'à son visage froid comme le marbre.
- Notre scientifique à trouver un antidote. On l'a testé, comme vous pouvez le voir, il marche. » Commença-t-elle d'une voix neutre mais pleine d'autorité.
- Vous avez un antidote et pourtant, vous êtes là, devant moi. Pourquoi avez-vous besoin de moi ? » Questionna le général d'un air amusé qu'il ne prenait même pas la peine de cacher.
- On a pas vraiment besoin de vous, répliqua immédiatement Valentine avec un sourire en coin, on vous offre juste une chance de faire quelque chose de bien dans votre vie. Aidez-nous à propager l'antidote au reste de la ville et vous serez gentil, enfin, c'est une façon de parler bien sûr ! »

Son ton était clairement méprisant. Le sourire du général Garcia redoubla pendant que Noah se dandinait d'une jambe sur l'autre, visiblement mal à l'aise. Valentine en menait plus large que lui. Comme la fois précédente, elle se tenait bien droite, le menton relevé, du défi dans le regard, une voix dure.

- On a pas toute la journée ! » Le relança Valentine d'une voix mauvaise.
Le général se retint de soupirer et redevint sérieux.
- Je ne sais pas comment est cet antidote mais nous, nous avions prévu de le pulvériser par avion, si nous en avions trouvé un. Si votre antidote peut être répandu de cette façon, alors il ne nous reste plus qu'à le transférer jusqu'à la base et espérer que les avions marchent toujours et qu'ils nous restent quelques pilotes sous le bras. » Répondit-il avec professionnalisme.

Valentine se tourna vers moi et je lui fis signe d'attendre. Kara me regarda et fronça les sourcils mais je ne pris pas la peine de lui expliquer ce que je comptais faire. L'instant d'après, j'étais dehors, prenant follement sur moi pour ne pas sauter à la figure de ce foutu militaire.

- Je peux modifier la forme de l'antidote mais il va me falloir une heure de plus. » Me contentais-je d'annoncer en arrivant.
Je sentis le regard de Garcia m'examiner mais n'y fit pas attention.
- On pourrait le transporter dans le 4X4 ? » Me demanda Valentine en se détournant de son père.
- Oui, sans problème, en le protégeant bien. » Confirmais-je simplement.
- Est-ce que vous êtes avec nous ? » Questionna alors Valentine en se tournant vers le général.
Ce dernier se contenta de hocher la tête.
- Alors on se retrouve dans une heure pour se rendre à la base et sauver le monde ! » Concluais-je en tournant déjà les talons.

J'entendis Noah remercier le général Garcia alors que Valentine me suivait déjà. Ce dernier attendit que la porte se referme sur nous avant de faire demi-tour. La plupart des « pensionnaires » de la prison nous attendaient dans le hall pour connaître la teneur de leur avenir. Valentine me lança un regard pour que je prenne la parole.

- Dans une heure, un petit groupe partira pour la base avec l'antidote pour le pulvériser sur la ville par avion. Ceux qui savent piloter sont invités à se manifester et à nous accompagner. Nous voulons que tous les autres restent ici et protègent la prison. Nous allons essayer de faire vite mais il y a une chance pour que les infestés vous attaquent avant qu'on arrive à soigner tout le monde. Il va falloir que vous vous défendiez, je sais que c'est dur, que c'est triste, mais vous avez survécu jusqu'ici, ce n'est pas le moment de baisser les bras. Je compte sur vous pour rester en vie, toute cette horreur est bientôt terminée et je compte bien aller boire un verre dans un bar avec chacun de vous ! » Déclarais-je sous le regard admiratif de Kara.

Les survivants se mirent à applaudir, à crier et à siffler. Puis, rapidement, les hommes et les femmes s'armèrent et se postèrent aux fenêtres et aux portes, se tenant prêts en cas d'attaque. Pendant ce temps là, on alla tous se préparer, chacun de notre côté. Moi, dans mon laboratoire pour préparer l'antidote, aidé de Kara et Valentine, et Noah dans l'armurerie, au cas où on rencontrerait un petit problème sur le chemin ou dans la base. Quarante-cinq minutes plus tard, on était prêts.