Welcome to paradise.

PARTIE 3 - Chapitre 59

  [ Noah Johnson ]

J'ouvris lentement les yeux. Je sentais la sueur couler de mon front jusqu'à mon cou, pourtant je tremblais de froid. Je vis le beau visage de Valentine se pencher au-dessus de moi. Elle semblait inquiète. Elle posa un linge mouillé sur mon front avant de caresser ma joue avec tendresse. C'est alors que je vis une main se poser sur son épaule. Une main d'homme, de toute évidence, vu la grandeur. Je voulus me redresser pour voir de qui il s'agissait mais Valentine m'en empêcha et remonta correctement le drap sur mon corps. Ce n'est qu'à ce moment là que je compris que je me trouvais dans un lit.

- Valentine, qu'est-ce qu'il se passe ? » Questionnais-je d'une voix faible.
Celle que j'aimais, celle qui avait bouleversé ma vie me regarda avec tristesse et s'éloigna de moi. C'est le scientifique de la prison que je vis apparaître à sa place, ce Dany.
- Vous êtes infesté, m'annonça-t-il sans tact, vous avez une grosse griffure sur le torse.
- Ce n'est pas possible ..., murmurais-je, je n'ai rien senti ...
- Dans le feu l'action, c'est possible. Mais il n'y a aucun doute, je suis désolé. » Termina ce foutu scientifique.
- Depuis le début, je vous aime pas. » Soufflais-je en me laissant retomber sur le matelas.
Je vis Dany sourire puis se pousser pour laisser la place à Valentine.
- Dany va trouver un remède à temps, j'en suis sûre ... » Tenta-t-elle avec un pitoyable sourire.
- Heureusement que je ne t'ai pas embrassée. » Fis-je simplement remarquer pour détendre l'atmosphère.
Mais ma tentative fut vaine. Je vis une larme rouler le long de la joue de Valentine et elle s'éloigna de nouveau de moi. Cette fois-ci, ce fut Cromwell qui apparut.
- Il va falloir que tu tiennes bon soldat, commença-t-il d'une voix amicale, parce qu'il n'est pas question que tu meurs, tu es mon meilleur élément ! » Je lui souris comme je pus.
- Qu'est-ce que tu comptes faire avec l'idiot de scientifique ? » Questionnais-je par curiosité.
- Le soutenir. Son combat est juste. J'ai vu trop d'horreurs, trop de morts depuis que toute cette merde a commencé. Il est temps d'y mettre fin et je crois que personne n'est aussi motivé que lui. Sa copine est infestée et il la maintient en vie depuis plus d'un mois en lui injectant son sang. Il va t'en injecter aussi pour te maintenir en vie le temps de trouver un remède. Il a précisé que tu étais infâme et que tu méritais sûrement de mourir mais qu'il le faisait pour Valentine.
- Quel charmant personnage ! » Marmonnais-je pour cacher la reconnaissance qui m'envahissait.

Je ne voulais pas mourir, je ne voulais pas abandonner Valentine, je voulais avoir l'immense chance de l'embrasser encore cent fois, de la serrer dans mes bras encore mille fois, de l'aimer pour toujours.

- Valentine, on a un problème ! » Résonna soudain la voix de ce fichu Dany.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? » Questionna Valentine sans que je ne puisse la voir.
- On ne voit plus rien. Les militaires ont trouvé comment on les espionnait et nous on rendu aveugle.
- C'est notre équipe qui a fait ça. Ceux qui restaient à la base avaient l'ordre de faire ça. » Confirma Cromwell en croisant les bras sur son torse.
- Il faut contacter Davis, intervins-je, il nous aidera sans hésiter. Il pourra rétablir le contact discrètement. Les militaires n'en sauront rien et ça vous donnera un avantage.
- C'est une bonne idée mais il est blessé et il n'a pas le droit de quitter l'infirmerie. » Fit remarquer Cromwell.
- Quelqu'un d'autre pourrait le faire, pensais-je soudain, j'ai demandé à Ariel de veiller sur Davis. On prévient Davis et c'est Ariel qui fait le boulot.
- Pas question ! » S'écria Valentine.
- Ce n'est pas une mauvaise idée. » M'aida Cromwell.
- Ariel n'est pas une militaire ! » Insista-t-elle en revenant dans mon champ de vision.
- Ce n'est pas non plus une enfant. Je suis sûr qu'elle adorera faire ça ! » Renchéris-je, quitte à m'attirer les foudres de la femme que j'aimais.
- Valentine, il faut qu'on fasse quelque chose. Sans les caméras, on perd tout avantage. » Ajouta Dany avec hésitation.
- Je vais contacter Davis, trancha alors Cromwell, s'il se sent de le faire lui même, il y ira sinon, je lui demanderai de briffer Ariel. »