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Un mois passa. Un mois qui fut plus calme que les précédents. Drago Malefoy évitait son regard lorsqu'il était avec tout le monde, mais il lui arrivait de la fixer, pensif, une fois seuls ou presque... Ce comportement la troublait beaucoup. Elle se demandait souvent ce qu'il pouvait bien lui vouloir...
Crabbe et Goyle continuaient leurs mauvaises blagues, mais cherchaient plus à l'isoler qu'autre  chose, ce qui avait pour effet de susciter à la fois de la colère et une pointe de curiosité chez elle. Quoi qu'il en était elle faisait tout pour éviter de se retrouver seule. On ne pouvait jamais être sûr que tout allait bien se passer avec eux. Eleanor avait plusieurs fois trouvé des moyens de se venger de leurs actions, et les avait mis à l'œuvre, mais cela n'avait fait qu'empirer la situation, alors elle avait préféré calmer le jeu. Ils étaient bien plus nombreux, et puis cela reviendrait à rentrer dans leur jeu puéril.
Les autres sorciers l'ignoraient toujours autant. Noël serait dans un mois, et elle n'avait toujours pas d'ami sur qui compter. Tous se méfiaient d'elle et ne se faisaient pas prier pour rire d'elle. La Serdaigle se sentait seule, atrocement seule, malgré tous ses efforts pour approcher les autres sans qu'ils ne s'en aillent dans la seconde qui suivait.
Ginny quant à elle, s'était encore plus éloignée d'Eleanor. Elles avaient eu une autre altercation en cours de Défense contre les Forces du Mal. Le professeur Rogue l'avait mise avec la Gryffondor, mais cette dernière avait immédiatement refusé, ce qui avait eu pour effet de l'agacer. Leur cours avait fini en duel de sorcières enragées qui ne s'entendaient plus du tout. Elles en avaient été convoquées dans le bureau de Dumbledore. Le grand directeur était persuadé que cela leur passerait, mais il n'avait pas vu le regard qu'elles s'échangèrent en sortant, empli de cruauté et de haine.

Quelle belle ambiance, avait-elle songé.

Par-dessus le marché, il avait fallu que le professeur McGonagall annonce la mise en place d'un bal juste avant les vacances de Noël. C'est sûr, la Serdaigle le savait, le groupe de Drago allait lui faire sa fête. Remarque ça les amuserait bien. De plus, elle n'avait aucun cavalier, et, le bal approchant, Eleanor voyait les garçons inviter les filles de sa maison et elle restait toujours seule. Elle en était venue à avoir cette pensée :

Je suis seule, c'est ainsi, et ce sera toujours ainsi.

Alors elle avait arrêté d'espérer toute relation amicale, et avait même réussi à se contenter de sa solitude. Ce n'est même pas que cette pensée la dérangeait, au contraire. Elle arrivait très bien à se contenter d'elle-même, et puis, elle avait trouvé des amis qui ne riraient jamais d'elle ; les livres.  


**** PDV Drago ****

Tous les jours il la voyait. Et tous les jours il l'évitait. Certes, c'était lâche de sa part et il le savait. Mais il ne pouvait faire autrement, surtout depuis qu'elle lui avait posé une question qui avait remis en question toutes ses pensées. Pourquoi l'avait-il sauvée ? S'il s'en était tenu aux "valeurs" qu'il véhiculait telles que la supériorité par rapport aux autres, il ne l'aurait pas aidée. Elle était en position de faiblesse et il l'aurait laissée là, l'abandonnant à son propre sort. Mais lui même s'était posé mille et une questions alors qu'il la portait jusqu'à un endroit secret et plus sûr où il ne croiserait aucun sorcier, et qui rejoignait le château de Poudlard.
Quoi qu'il en soit aujourd'hui, il avait fini par accepter que la Serdaigle lui plaisait, et pas qu'un peu. Il avait été très difficile pour lui de se l'admettre, au vu de sa situation. Il ne laissait sûrement pas ses sentiments ressortir, tentait bien souvent de les faire taire, et cela avait le don d'agacer Pansy, puisqu'il se fermait plus qu'il ne l'était déjà lorsqu'Eleanor était dans le coin. De toutes manières il n'arrivait plus à la supporter, et le même schéma se reproduisait sans cesse. Pansy s'énervait, s'en allait en laissant Drago enfin tranquille, et revenait quelques jours plus tard sans avoir entaché sa réputation, simplement grâce au fait qu'elle était amoureuse de lui. Son père d'ailleurs était très ami de sa famille et avait toujours approuvé leur relation amicale sans vraiment la connaître et espérait grandement qu'elle devienne plus encore, mais ça n'était pas dans les intentions de Drago. Par ailleurs, la Serpentard lui avait demandé pour le bal de Noël des sixième années d'être son cavalier. Mais il n'avait donné aucune réponse et comptait bien faire traîner l'affaire.
Le Serpentard se recentra. Il était en cours de potions, mais malheureusement il avait déjà vu ce qu'ils étudiaient et il divaguait, ennuyé par le cours.
Il tourna un instant la tête vers Crabbe, Goyle, et Pansy, qui, assis au fond de la salle, ricanaient. Il voyait souvent le nom d'Eleanor franchir leurs lèvres et Drago savait qu'ils mijotaient quelque chose. Mais malgré tout ce qu'il put essayer, ils ne lui avaient rien dit, comme si quelqu'un leur avait empêché d'en parler. Quelqu'un se doutait-il de ce qu'il ressentait ? Si c'était son père alors il était très mal, mais il ne préférait pas y penser.
Zabini qui était à côté de lui, lui donna un coup de coude pour le faire revenir à la réalité, ce qui fonctionna.

- Sortez vos livres, nous allons étudier comment faire une potion d'amnésie.

Ce n'est que lorsqu'il dû commencer à préparer cette potion qu'il pensa de nouveau à d'autres choses. De toute façon, Zabini faisait toujours tout tout seul en potions quand Drago n'avait pas envie de travailler.


**** PDV Eleanor ****

La sorcière, allongée sur son lit, pensait. Elle ressassait encore les événements qui avaient eu lieu le mois dernier. Elle avait été marquée par le fait que c'était Drago Malefoy qui l'avait tirée du pétrin dans lequel elle s'était involontairement fourrée. La sorcière resta ainsi immobile, repassant encore et encore ce qu'il s'était passé.
Lorsque vint l'heure d'aller dîner avec les autres dans la Grande Salle, Eleanor sortit de la salle commune de sa maison et commença à descendre un des escaliers. Mais soudainement, les marches tremblèrent sous elle, et l'escalier pivota violemment. Elle fut projetée contre la rambarde, et sa baguette faillit passer par-dessus.

Qu'est-ce que c'est que cette blague encore ? songea-t-elle, jusqu'à ce qu'en levant la tête, elle voie que ça n'était pas seulement son escalier qui faisait cela, mais quasiment tous.

Pourtant elle était déjà venue ici, mais elle n'avait pas dû y faire attention, et rien de la sorte ne s'était déjà produit.
N'en tenant pas rigueur, et étant en retard, elle décida de rallier la Grande Salle par le nouveau chemin qui s'étendait devant elle, même si c'était un détour qui lui ferait perdre un peu plus de temps. Elle ne pouvait se permettre d'attendre que ces escaliers capricieux décident de se remettre en place.

Quoi que j'aurais peut-être dû, pensa-t-elle en frissonnant lorsqu'elle vit au détour d'un couloir sombre non loin de la Grande Salle, Crabbe surgir de l'ombre derrière elle et Goyle devant elle.

Ils l'avaient attendue. Rien de tout cela n'était bon. Pansy Parkinson fut la dernière à arriver. Mais un rictus vainqueur s'afficha sur ses lèvres lorsqu'elle s'avança doucement et d'une démarche exagérée vers la Serdaigle prise au piège qui avait reculé vers le mur.
Jouant avec sa baguette entre ses doigts fins et pâles, elle fit d'une voix mielleuse :

- Enfin ! Voilà un bon mois que j'attendais ça...

The Emerald EagleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant