Tout ce qui est disparu n'est pas forcément perdu

Chapitre 25: Combats en chemin

Nous marchons en silence pendant plusieurs heures et, finalement, je décide de rejoindre Legolas. Je me tourne vers le rôdeur.

Moi : Je vais plus avant.

Aragorn : Très bien.

J'enfourche Ealdor et le lance au petit galop. Je repère le prince elfe, seul, plusieurs mètres en avant de la marche, et arrête mon cheval à son niveau. Je descends de ma monture pour lui parler plus facilement.

Moi : Que voyez-vous ?

Legolas : Rien...

Moi : Est-ce mal ?

Legolas : C'est trop calme...

Deux cavaliers passent à quelques mètres de nous et l'elfe reprend.

Legolas : J'ai l'impression que l'on nous observe.

Un cri se fait entendre. Je me tourne vers les deux cavaliers, juste à temps pour voir une bête leur sauter dessus. Legolas brandit son arc et rejoint les cavaliers. J'enfourche Ealdor et me tourne vers le groupe.

Moi : Des Wargs ! Nous sommes attaqués !

Je rejoins Legolas, qui s'est déjà débarrassé de l'orc, et brandit son arc. Je vois une troupe d'orcs montés sur des wargs charger dans notre direction. Je prends mon arc et encoche une flèche. Je tire en même temps que le prince elfe. Deux orcs tombent. Nous tirons une nouvelle fois, avant que des cavaliers nous dépassent. Je lance Ealdor au galop et range mon arc. Théoden brandit son épée et je fais de même. Cependant, je n'ai jamais été entraînée à combattre à cheval et j'ai du mal à garder l'équilibre. Je décide finalement d'utiliser mon arc, minimisant ainsi les chocs. Soudain, Ealdor entre en collision avec un warg et je suis désarçonnée. Je lâche mon arc lors de ma chute et me retrouve désarmée. Je me relève, un peu sonnée et m'assure que mon cheval n'a rien. Je me saisis de mon épée et charge un orc à terre. Je lui transperce le ventre et rejoins Ealdor en vitesse. Je monte sur l'étalon et le lance au galop. Un warg me charge et je coupe la tête de l'orc quand il passe à côté de moi. Je ressens une légère douleur à l'épaule. Sa lame m'a touché. Je fais faire demi-tour à ma monture et repars au cœur de la bataille. Soudain, un warg nous saute dessus et je lui plante ma lame dans la gueule. Toutefois, Ealdor lance un hennissement déchirant. Il s'arrête et je remarque une plaie sur son flanc. Doucement, j'essaie de voir si la blessure et profonde. Un orc profite de mon moment d'inattention pour me faire tomber de cheval. Je me retrouve au sol, sous les grosses pattes du warg. J'essaie de bouger mon bras mais la pression est trop forte. Une douleur lancinante se fait ressentir et les battements de mon cœur s'accélèrent. La gueule de la bête n'est plus qu'à quelques centimètres de moi. Je sens son souffle putride sur mon visage. Soudain, une flèche l'atteint à la tête, alors qu'une autre tue l'orc. Ils s'affaissent tous deux à côté de moi et je me relève. Je lance un regard de remerciement à Legolas et remarque que tous les wargs sont à terre. Je rejoins Ealdor et passe ma main sur son flanc. Le sang ne coule plus, la blessure est superficielle. Je caresse les naseaux de l'étalon et pose mon front sur son chanfrein.

Moi : Merci, mon beau... Tu t'es bien battu.

Soudain, la voix de Legolas me tire de ce moment de tranquillité.

Legolas : Aragorn !

Je cherche le rôdeur autour de moi.

Gimli : Aragorn !

Soudain, mon regard se pose sur la falaise. Non ! Je rejoins le bord du précipice et regarde la rivière en contre-bas, à la recherche de mon ami. Comment ai-je pu être aussi bête ? Comment ai-je pu oublier la chute d'Aragorn pendant cette bataille ? Un rire rauque attire mon attention. Je me tourne vers un orc à terre et Gimli se place au-dessus de lui sa hache sur son cou. Legolas les rejoins.

Gimli : Dis-moi ce qu'il s'est passé et j'abrègerais tes souffrances.

Orc : Il... est... mort... Il a dégringolé... de la... falaise...

Legolas attrape fermement l'orc par le col.

Legolas : Menteur !

Théoden vient se placer à côté de moi et me fixe un instant avant de tourner son regard vers le vide. L'orc laisse échapper un dernier rire étouffé avant de mourir. Legolas remarque le pendentif du rôdeur dans la main de l'orc et le récupère, avant de rejoindre le bord de la falaise suivi de Gimli. Je pose mon regard sur le visage de mes compagnons. Les traits de Gimli laissent transparaître une immense tristesse et Legolas, qui avait jusque-là gardé une sorte d'impassibilité dans toutes les situations, parait au bord des larmes. La voix du roi du Rohan me fait sursauter.

Théoden : Mettez les blessés sur les chevaux ! Les loups de l'Isengard vont revenir ! Laissez les morts.

Legolas se tourne vers Théoden et le roi pose sa main sur l'épaule de l'elfe.

Théoden : Venez.

Le prince elfe reporte son regard sur la rivière et le roi part. La détresse de mes compagnons me fait l'effet d'un coup de poignard et je m'en veux de ne pas pouvoir leur dire la vérité. Incapable de rester plus longtemps avec mes compagnons, je récupère mon arc et vais aider les Rohirrims avec les blessés. Une fois cela terminé, j'enfourche Ealdor et me tourne vers mes compagnons.

Moi : Legolas ! Gimli ! Venez ! Nous devons continuer !

Gimli nous rejoins et enfourche Hasufel avec l'aide d'un Rohirrim. Après quelques secondes, le prince elfe imite le nain et nous repartons. Après près d'une heure de silence, je décide de prendre la parole espérant les soulager un peu.

Moi : Vous ne devriez pas vous inquiéter autant...

Gimli : Il est tombé de la falaise, Janjira. Il est mort.

Moi : Nous parlons bien d'Aragorn, là ? Un des plus grands guerriers du Troisième Âge. Vous croyez vraiment que c'est une chute d'une centaine de mètres dans une rivière qui va avoir raison de lui ?

Gimli : Vous avez raison. Il a la peau dure.

Mon regard se tourne vers Legolas, toujours silencieux, et je prends sa main dans la mienne. Il ne me regarde pas mais, à ma grande surprise, je sens sa main se resserrer un peu autour de la mienne. Sans que je ne comprenne pourquoi, Gimli détourne la tête et finalement, le prince elfe me lâche. Le reste du chemin se fait en silence.