Chapitre 30: Le calme entre les tempêtes

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Gandalf : Le soleil se couche. Nous passerons la nuit ici et partirons pour Edoras demain.

Nous nous installons à l'orée de la forêt. Je passe la soirée avec les hobbits, chacun racontant ce qu'il avait vécu depuis notre séparation. Finalement, nous allons nous coucher dans la bonne humeur. Le lendemain, je suis réveillée par le rôdeur.

Aragorn : Nous partons.

Je me lève et réveille les hobbits. Une fois tout le monde prêt, nous prenons la route d'Edoras. Merry fait le voyage avec moi, tandis que Pipin chevauche avec Aragorn. Après plusieurs heures, nous arrivons enfin à destination. Des hommes viennent récupérer nos chevaux et nous rejoignons Meduseld. Théoden annonce qu'il y a aura un grand banquet ce soir, pour le plus grand bonheur des hobbits. Je ris devant leur explosion de joie. Soudain, une femme s'approche de moi.

Femme : Dame Janjira... Suivez-moi je vous prie.

Je lance un regard vers mes compagnons avant d'obtempérer. Elle me conduit à travers quelques couloirs.

Moi : Où allons-nous ?

Femme : Vous préparer pour le banquet.

La réponse me surprend d'autant plus.

Moi : Comment ça ?

Femme : Même si vous avez combattu au côté des soldats, vous restez une femme. Vous ne pouvez pas vous présenter au roi, couverte de sang.

Finalement, on s'arrête devant une porte.

Femme : Prenez un bain.

Je la remercie et entre dans la pièce. L'intérieur me fait penser aux vestiaires d'un gymnase, mais en plus ancien. Je remarque un miroir sur le mur à ma droite et mon reflet me fait un choc. Bien que mes vêtements ne semblent pas troués, ils sont tâchés du sang noir des orcs. Mes cheveux d'origine flamboyant, oscillent entre un roux sale et un brun terne. Ils sont parsemés de nœuds et de marques noires. Ma peau, souillée par le liquide vital des Uruk-Hai, parait brune. Mes yeux gris-bleus, semblable à un ciel d'orage, semble être la seule trace de pureté. Finalement, je pose mes vêtements sur un banc et laisse mes armes à regret, avant de passer dans la salle d'à côté. Il s'agit en fait d'un bain commun. Le bassin, assez spacieux, est désert. J'entre dans l'eau chaude et souris. Je nage un peu pour me détendre avant de me laver. Après plus d'une heure, je sors du bain et rejoins le vestiaire. À ma grande surprise, mes vêtements de route ont été échangés contre une robe. Je l'enfile rapidement. Elle est d'une couleur gris perle et les manches sont fendues au-dessous des coudes. Je me coiffe rapidement et jette un dernier coup d'œil au miroir. Satisfaite du résultat, je rejoins la salle du trône, bien plus peuplée qu'avant. Je reste debout à l'arrière. Le silence gagne peu à peu la salle. Le roi du Rohan lève son verre et tout le monde dans la salle se lève.

Théoden : Ce soir, souvenons-nous de ceux qui ont donné leur sang pour défendre ce pays. Saluons les morts victorieux.

Tout le monde lève son verre.

Tous : Gloire !

Tout le monde boit. Peu à peu, le bruit revient et une ambiance plus détendue s'installe. Je repère Aragorn et le rejoins.

Aragorn : Alors, il se cachait vraiment une femme sous le sang.

Je frappe gentiment le rôdeur à l'épaule et il rit. Cependant, je peux voir dans son regard de l'inquiétude.

Moi : Qu'est-ce qui vous trouble ?

Aragorn : Comment...

Moi : Votre visage sourit mais vos yeux sont inquiets... Vous ne pouvez me mentir.

Aragorn : Vous devriez profiter de la soirée. Amusez-vous.

Moi : C'est un très bon conseil. Appliquez-le vous aussi.

Le rôdeur me sourit. Je m'éloigne quand quelque chose me revient à l'esprit.

Moi : Que voulait dire Saroumane quand il a parlé des héritiers d'Arathorn ?

Aragorn : Je ne sais pas. Sûrement parlait-il des Dunedains ou de mes futurs enfants...

Je souris à mon compagnon et m'approche de Gimli et Legolas. Le nain est assis à une table, tandis que l'elfe est debout. Plusieurs hommes sont autour d'eux. Eomer fait face à mes compagnons, deux chopes de bière en main, il en tend une à chacun.

Eomer : Ni pause. Ni goutte renversée.

Gimli : Ni régurgitation.

Les hommes autour explosent de rire.

Legolas : Alors, on joue à boire.

Gimli : Le dernier debout a gagné.

Je m'éloigne mais mon regard revient se poser sur le prince elfe. Il ne porte plus sa tenue de route mais une tenue elfique d'une couleur semblable à ma robe. Mon cœur s'emballe. Je reste là, quelques instants à regarder le prince elfe. Soudain, une voix me tire de mes pensées.

Merry : Attention, vous allez le trouer à force de l'observer.

Je me tourne vers les hobbits.

Moi : De quoi parlez-vous ?

Pipin : Du fait que vous fixez Legolas.

Moi : Je ne le fixe pas. Je remarque juste qu'il a changé de tenue.

Merry : Pendant cinq minutes ?

Je ne réponds rien.

Pipin : Vous devriez lui dire, vous ne pensez pas ?

Moi : Lui dire quoi ?

Merry : Que vous avez des sentiments pour lui.

Moi : Je n'ai pas de sentiments pour Legolas.

Pipin : Vous n'avez pas le cœur qui s'emballe quand vous êtes près de lui?

Merry : Ni votre peau qui semble s'embraser quand vous entrez en contact ?

Je ne réponds rien. C'est vrai que cela m'arrive... mais Aragorn m'a dit que cela pouvait se produire entre deux elfes dans certaines circonstances... Merry laisse échapper un soupire.

Merry : Vous êtes aussi aveugles l'un que l'autre...

Finalement, les hobbits retournent à la fête. Après quelques minutes, je les imite. Je les regarde chanter et danser, et trouve même le courage de boire une chope de bière. Au bout d'un certain temps, je décide d'aller voir Haldir. Doucement, je frappe à la porte de sa chambre et entre. Je le retrouve couché mais réveillé.

Moi : Ça va ?

Haldir : Bien... Et toi ?

Moi : Oui.

Je m'assois sur le bord du lit.

Haldir : Je t'ai vu te battre... Pour quelqu'un qui manie les armes depuis si peu de temps, tu te débrouilles très bien.

Moi : J'ai appris avec les meilleurs.

L'elfe me sourit et je lui réponds. Nous discutons pendant plusieurs heures et, finalement, Haldir me convainc de rejoindre mes compagnons. Je sors de la chambre et remarque que le château est redevenu calme. Je rejoins la pièce que je partage avec le reste de la Communauté et quelques Rohirrims.

Tout ce qui est disparu n'est pas forcément perduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant