Chapitre 38: Dernières batailles

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Les mètres qui me séparent des orcs semblent défiler avec une lenteur véloce. Je vois Aragorn s'enfoncer dans les rangs adverses, avant de faire de même. Je me retrouve séquestrer entre les corps noirs de nos ennemis et balance mon épée autour de moi tout en continuant d'avancer. Peu à peu, les rangs se défont et les coups répondent aux miens. Je n'ai pas le temps de voir mes adversaires qu'ils sont remplacés par d'autres. Je sens des coups m'atteindre aux bras et au dos mais ma cote de maille me protège. A plusieurs reprises, je trébuche sur des corps et manque de tomber. Mais je ne peux pas. Une chute et c'est la mort. Mon esprit n'est concentré que sur une chose. Combattre. Je frappe, j'esquive et frappe à nouveau. Devant. Sur les côtés. Derrière. J'attaque. Parfois, dans ce chaos organisé, j'aperçois certains de mes amis, avant de les perdre de vue à nouveau. Peu à peu, je sens mes bras commencer à faiblir. Ma cote de maille cède par endroit. Ma peau est déchirée par les plaies. Soudain, des cris stridents transpercent mon crâne. Les Nazguls. La vision des créatures ailées réveille en moi une nouvelle flamme. Le combat n'est pas encore fini. Je balance mon épée autour de moi avec force. Soudain, une voix s'élève par-dessus les autres.

... : Les aigles !

Je lève mon regard vers le ciel, et vois les magnifiques créatures ailées percuter les Nazguls. Un sourire étire mes lèvres. Cependant, une violente douleur à la jambe droite me ramène sur le champ de bataille. Je tombe à genou face à un orc. Il précipite son épée dans ma direction. J'ai juste le temps de lever la mienne pour faire dévier sa lame de ma tête. Cependant, elle me touche violemment à l'épaule et je sens ma chair s'ouvrir sous le coup. Je crie de douleur et lâche mon épée. Un sourire morbide apparaît sur ses lèvres et il lève son arme à nouveau. De ma main gauche, j'attrape une flèche et l'enfonce dans le ventre de mon adversaire. J'attrape mon épée et tente de me relever. Une hache siffle à nouveau dans ma direction et je la bloque. La force du coup résonne dans tout mon corps. L'orc force contre mon arme et sa lame se rapproche dangereusement de ma gorge. Je ne vais pas tenir longtemps. J'utilise mes dernières forces pour repousser l'orc et lui couper une jambe. Il s'affale au sol et je reste à genou, les combats faisant toujours rage autour de moi.

Bientôt, je remarque une poussée de panique chez les orcs, qui est aussitôt suivie d'un puissant bruit strident. Difficilement, je me relève en m'aidant de mon épée. À l'horizon, je vois Barad-dûr s'effondrer et le grand œil flamboyant semble se tordre de douleur avant d'imploser. Je sens l'euphorie monter en moi et laisse échapper un léger rire. Cependant, mon cœur se serre à la pensée des hobbits qui se trouvent sur le volcan en éruption. Soudain, je sens une force empoignée ma jambe et je tombe en avant, lâchant mon arme. Ma tête heurte violemment le sol et je sens mon cœur s'accélérer. Je n'ai plus la force de lutter contre mon assaillant. J'arrive à me retourner juste à temps pour voir une lame s'enfoncer dans mon ventre. Une intense douleur me prend. L'orc que je pensais avoir tué, apparaît dans mon champ de vision, avant de s'affaler, touché par une flèche. J'ai l'impression que mon corps entier se déchire. Je n'arrive pas à crier tant la douleur est insoutenable. Je sens mon liquide vital s'échapper par la blessure. Ma gorge s'emplit d'un goût cuivré et je n'arrive plus à respirer. Je m'étouffe dans mon sang. Mon corps est parcouru d'un frisson glacial. J'entends les voix de mes compagnons, lointaine. Je me sens partir. Je vois les aigles passer au-dessus de moi. Enfin, la douleur s'estompe et tout devient noir.

Quand j'ouvre les yeux je me trouve dans une grande salle blanche que je ne reconnais pas. Lentement, je me lève et rejoins la porte qui s'ouvre sur des ténèbres étincelante. Et, dans cette obscure clarté, je perçois une ombre incandescente. Poussée par une force invisible, j'avance vers cette image. Plus j'approche et plus la silhouette semble prendre une forme distincte. Arrivée à son niveau, je la reconnais.

Tout ce qui est disparu n'est pas forcément perduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant