J'avance dans la forêt, me prenant les pieds dans les racines et trébuchant sur les pierres. Soudain, Aragorn s'agenouille.
Aragorn : Ces traces sont étranges...
Gimli : Je sens que l'air est lourd ici.
Legolas : Cette forêt est vieille, très vieille... Pleine de souvenirs et de colères...
À ma plus grande surprise, je comprends le prince elfe. Je ressens moi aussi cette ambiance lourde, comme si l'air transportait de la rage, mais il y a aussi une sorte de tristesse comme de la nostalgie. Un grondement se fait entendre et Gimli sort sa hache.
Legolas : Les arbres se parlent entre eux.
Aragorn : Gimli... Abaissez votre hache...
Le nain obtempère, hésitant.
Legolas : Ils ont des sentiments, mon ami... Et cela grâce aux elfes... Ils ont réveillé les arbres et leur ont appris à parler...
Moi : Incroyable...
Gimli : Des arbres qui parlent... Et les arbres de quoi est-ce que ça parle ? À part de la consistance des crottes d'écureuil ?
Moi : Pourquoi leurs discussions ne pourraient-elles pas être variées ? S'ils ont la capacité de réfléchir, pourquoi ne pourraient-ils pas avoir des discussions intéressantes ?
Gimli : Ça ne réfléchit pas un arbre.
Moi : S'ils ont les capacités intellectuelles pour apprendre, pourquoi n'auraient-ils pas celles pour réfléchir ?
Le nain ne répond rien et Legolas me lance un léger sourire, auquel je réponds. Nous reprenons notre chemin, quand soudain Legolas accélère le pas, en disant quelque chose en sindarin. Aragorn rejoint l'elfe et je fais de même. Le rôdeur s'adresse au prince elfique en sindarin. L'elfe explique la situation pour Gimli et moi.
Legolas : Le magicien blanc approche...
Aragorn : Ne le laissons pas parler, il nous jetterait un mauvais sort.
Mes trois compagnons préparent leur arme.
Aragorn : Il faut faire vite...
Tous les trois se retournent et une lumière blanche nous éblouit. La hache lancée par Gimli part se briser sur un bouclier invisible et la flèche de Legolas est déviée. L'épée d'Aragorn quant à elle, semble s'embraser et le rôdeur est contraint de la lâcher
... : Vous êtes sur les traces de deux jeunes hobbits...
Aragorn : Où sont-ils ?
... : Ils sont passés par ici, avant-hier... Ils ont fait une rencontre à laquelle ils ne s'attendaient pas. Est-ce que cela vous rassure ?
Aragorn : Qui êtes-vous ? Montrez-vous !
La lumière diminue et le visage du magicien apparaît. Gandalf ! Je laisse un sourire apparaître sur mon visage et me retient de peu de lui sauter au cou.
Aragorn : Cela ne se peut...
Le prince elfe s'agenouille.
Legolas : Pardonnez-moi... Je vous ai pris pour Saroumane.
Gandalf : Je suis Saroumane... Ou plutôt, Saroumane tel qu'il aurait dû être...
Aragorn : Vous êtes tombé...
Gandalf : À travers le feu et l'eau, du plus profond cachot au plus haut sommet, je combattis le balrog de Morgoth. Jusqu'à ce qu'enfin je pus jeter à bas mon ennemi, qui alla se briser sur le flan de la montagne. Les ténèbres m'entourèrent et je m'égarais hors de la pensée et du temps... Les étoiles tournaient au-dessus de moi... Et chaque jour était aussi long qu'une existence sur la terre... Mais ce n'était pas la fin, je sentis la vie revenir en moi. Je fus renvoyé jusqu'à ce que ma tâche soit accomplie.
Aragorn : Gandalf...
Gandalf : Gandalf... Oui... C'est ainsi que l'on m'appelait...
Aragorn hoche la tête.
Gandalf : Gandalf le gris, c'était mon nom.
Gimli : Gandalf.
Gandalf : Je suis Gandalf le blanc... Et je reviens vers vous, en ce moment décisif.
Le magicien blanc plonge son regard dans le mien. Je n'avais pas réalisé à quel point Gandalf m'avait manqué. Sa présence est rassurante.
Moi : Heureuse que vous soyez de retour parmi nous.
Le magicien hoche la tête et nous repartons à travers la forêt. Gandalf prend la parole.
Gandalf : Une étape de votre voyage est terminée, une autre commence. Nous devons aller à Edoras à grande allure.
Gimli : Edoras ? C'est pas tout à côté...
Aragorn : Nous savons qu'il y a la guerre au Rohan... Et que le roi va mal.
Gandalf : Oui, et il ne sera pas aisé de le guérir.
Gimli : Alors on a couru tout le long du chemin pour rien ? Allons-nous laissez ces pauvres hobbits ici ? Dans cet horrible, sombre et humide endroit infesté d'arbres ?
Une sorte de grognement profond se fait entendre.
Gimli : Je veux dire cette charmante, très charmante forêt.
Je souris et me retourne vers le maitre nain.
Gandalf : Ce fut plus qu'un simple hasard qui amena Merry et Pipin à Fangorn. Un grand pouvoir est endormi ici depuis de longues années. L'arrivée de Merry et Pipin sera un peu comme la chute de petites pierres qui déclenche une avalanche dans les montagnes.
Aragorn : Il est un point sur lequel vous n'avez pas changé cher ami...
Gandalf se penche vers le rôdeur.
Aragorn : Vous parlez toujours par énigmes.
Ils sourient.
Gandalf : Une chose est sur le point de se produire, qui n'est pas arrivé depuis les jours anciens... Les Ents vont se réveiller et découvrir qu'ils sont forts.
Gimli : Forts ? Hum... C'est bien...
Gandalf : Arrêtez de geindre maître nain. Merry et Pipin sont en sécurité. En fait, ils le sont bien plus que vous n'allez l'être.
Legolas, Aragorn et Gandalf repartent et je les suis, imitée par Gimli. Une fois sortis de la forêt nous retrouvons Hasufel et Arod qui nous attendaient en train de brouter tranquillement. Je rejoins l'étalon brun et lui caresse l'encolure. Soudain, une note claire se fait entendre. Je me tourne vers Gandalf, surprise par la puissance de son sifflement. J'aperçois un cheval blanc galoper dans notre direction. Le soleil sur sa robe blanche donne l'impression qu'il étincelle. À moins que ce ne soit vraiment le cas...
Legolas : C'est un des mearas, à moins que mes yeux ne soient abusés par quelques sorcelleries.
Le cheval nous rejoint et s'arrête face à Gandalf.
Gandalf : Gripoil... C'est le seigneur de tous les chevaux et ce fut mon ami lors de maints dangers.
Nous reprenons tous place sur nos montures et nous repartons au galop, Gandalf en tête.
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Tout ce qui est disparu n'est pas forcément perdu
FanficFanfiction sur Le Seigneur des Anneaux Janjira est orpheline. Sa mère est morte quand elle était petite et elle ne connaît pas son père. Le jour de ses 18 ans, un notaire lui apporte l'héritage de sa mère. Après avoir lu la lettre de sa mère, elle s...