Chapitre 13: La Lothlorien

2.3K 167 9
                                    




Je me tourne vers les hobbits et mon cœur se serre. J'aimerais vraiment leur dire que Gandalf reviendra, mais je n'en ai pas le droit. Mon silence me donne l'impression d'être complice de la disparition du magicien. Je secoue la tête, chassant ces pensées de mon esprit, et rejoins Sam. Je l'aide à se relever, laissant Boromir et Legolas s'occuper de Merry et Pipin. Le porteur de l'anneau, qui s'était éloigné de la compagnie, nous rejoint et nous partons. Personne ne parle. Nous nous contentons de marcher, laissant Aragorn courir à l'avant. Ma blessure se fait de plus en plus sentir et je boite légèrement. Après plusieurs heures de marche, nous quittons enfin les collines rocheuses pour une grande plaine. Face à nous, s'élève une forêt. La Lothlorien. Soudain, des hurlements rauques brisent le silence.

Legolas : Des orcs !

Aragorn s'immobilise et se retourne, toujours quelques mètres devant nous.

Boromir : Courez !

Mes compagnons obtempèrent et je fais de même. Cependant, ma jambe cède sous le rythme de mes pas et je tombe. Je me sens soulever et relève la tête. Boromir passe mon bras droit au-dessus de ses épaules et me traine presque derrière lui. Nous passons devant le rodeur qui nous attend, son épée à la main. Nous ne ralentissons qu'une fois le reste de la compagnie rejointe, à l'abri dans la forêt. Je lâche le gondorien qui me regarde légèrement inquiet.

Moi : Merci, Seigneur Boromir. Mais je vais continuer le chemin seule.

Boromir : Vous êtes sure de pouvoir ?

Moi : Oui. Merci encore.

Je souris et le gondorien s'éloigne. J'en profite pour admirer le paysage autour de moi. Je n'ai jamais vu de forêt comme celle-là. Les feuilles des arbres sont couleur or, et les troncs semblables à des piliers d'argent. On pourrait croire qu'il s'agit de sculptures faites dans ces métaux précieux, mais la douce brise qui semble faire danser les feuilles, rappelle le côté bucolique du paysage.

Moi : C'est... Magnifique...

Je perçois le sourire fier de Legolas avant de reporter mon attention sur cette merveille naturelle. Soudain, une flèche apparait dans mon champ de vision, me tirant de ma contemplation. Je baisse la tête, pour me retrouver face à un elfe aux cheveux argentés, son arc bandé dans ma direction. Ne sachant que faire, je lève les mains au niveau de mon visage. J'entends une voix inconnue s'élever derrière moi.

... : Le nain respire si fort que nous aurions pu le tuer dans le noir.

L'elfe reprend alors en sindarin et je reconnais la voix d'Aragorn qui lui répond. Ils discutent ainsi pendant quelques instants, et finalement, l'elfe en face de moi baisse son arc et prend un foulard. Le rodeur nous explique la situation.

Aragorn : Ils vont nous bander les yeux.

Bien que je sache que je ne risque rien, je ne suis pas très rassurée à l'idée d'être privée de la vue. Cependant, je laisse l'elfe attacher le morceau de tissu autour de mon crâne. J'entends Gimli protester derrière moi.

Gimli : J'accepte que l'on me bande les yeux à la condition que tous les membres de la communauté fassent de même.

Je comprends qu'il parle de Legolas. C'est d'ailleurs le prince elfe qui reprend, coupé par Aragorn.

Legolas : Je ne pense pas que...

Aragorn : Gimli a raison. Nous sommes une compagnie, alors nous subiront tous le même traitement. Bandez-nous les yeux.

Finalement, je sens que l'on me retourne et nous reprenons la marche. Je ne sais combien de temps passe ainsi mais lorsque l'on s'arrête et que je suis libérée de mon bandeau, il fait nuit. Je regarde autour de moi et me retrouve face à un elfe aux longs cheveux argentés et aux traits durs. Pourtant, quand son regard croise le mien, son visage semble se peindre de surprise et d'incompréhension. Il rejoint Legolas avant que je n'aie le temps de parler. Il s'adresse alors au prince elfe en sindarin et ce dernier lui répond dans la même langue. Il se tourne vers Aragorn et le salue en sindarin, Aragorn lui répond, encore une fois dans la même langue. La voix du maitre nain les coupe dans leur échange.

Tout ce qui est disparu n'est pas forcément perduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant