Chapitre 35: Le Roi-Sorcier d'Angmar

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Théoden : Reformez la ligne ! Reformez la ligne !

Les oliphants chargent dans notre direction alors que nous obéissons au roi du Rohan. Le sol semble trembler sous les pas des immenses créatures. Le cor résonne.

Théoden : Chargez !

Nous nous élançons. La rencontre avec les oliphants est brutale. Leurs défenses projettent des dizaines de cavaliers dans les airs et leurs pas en écrasent d'autres. Ealdor prend peur et il devient difficile d'éviter les immenses créatures. Nous ne pouvons approcher les animaux sans risquer de nous faire broyer.

Moi : Merry ! Prenez les rênes !

Le hobbit obtempère et je récupère mon arc. Je vise les hommes en haut des oliphants. Des corps tombent et des flèches sifflent. J'ai du mal à viser juste alors qu'Ealdor slalome entre les pattes des gargantuesques pachydermes. Bien que leurs propriétaires tombent les uns après les autres, les montures éléphantesques continuent de faire des ravages autour d'eux. Soudain, une idée germe dans mon esprit. Je désigne un oliphant.

Moi : Passez en dessous !

Merry : Quoi ?

Moi : En dessous !

Le hobbit semble hésiter mais obtempère. Je couvre le ventre de la bête d'autant de flèches que je peux. Cependant, elle ne semble pas ralentir.

Moi : Rapprochez-vous des pattes !

Encore un fois, Merry obéit malgré sa réticence apparente. Ealdor renâcle mais finit par céder. Je prends mon épée et m'attaque aux pattes de l'animal colossal. Finalement, il commence à osciller. Il perd l'équilibre et l'inquiétude me prend.

Moi : Il va tomber ! À droite !

Ealdor tourne et l'oliphant s'écrase à moins d'un mètre de nous. L'étalon fait un écart, faisant tomber Merry, avant de trébucher sur un corps. Je heurte violemment le sol. Je me relève, un peu sonnée, et regarde autour de moi. Mon cheval est à terre et ne bouge plus. Je ne vois pas le hobbit. Mon cœur s'accélère.

Moi : Merry ! Merry !

Je n'ai pas le temps de faire un pas qu'un orc me charge. J'esquive son coup et le transperce de mon épée. Un autre arrive. Un cavalier se bat à quelques mètres de moi et je crois reconnaître le roi Théoden. Un nouvel ennemi m'attaque et je lui rends son coup. Quand il tombe, je remarque qu'il ne s'agit pas d'un orc, mais d'un homme. Je continue de me battre et repère, finalement, Merry un peu plus loin. Brusquement, un orc affreux, encore plus affreux que les autres, me frappe. Je pare le coup. Sa force me surprend et je manque de perdre l'équilibre. Il bloque mon épée et je lui donne un coup de pied dans le torse pour le faire reculer. Je transperce sa jambe de ma lame et il tombe à genoux. D'un coup sec, je le traverse de ma lame. Il s'écrase au sol.

Soudain, un cri strident déchire les airs. Ma main gauche se porte à mon oreille et je presse mon oreille droite contre mon épaule. J'ai l'impression que ma tête va exploser. Je lève les yeux vers le ciel. Une hideuse créature noire aux ailes décharnées et au cou allongé passe au-dessus de moi. Au niveau de ses omoplates, trône une silhouette encapuchonnée, sombre comme les ténèbres et portant une couronne lugubre. Le Roi-Sorcier d'Angmar. La créature ailée, attrape un cheval blanc par l'encolure, avant de les envoyer à terre, lui et son cavalier. Je le reconnais aussitôt. Le roi Théoden. La créature approche sa grande gueule du corps du roi, coincé sous son cheval et je pars dans leur direction. Je me poste devant le roi du Rohan, face au spectre noir et à sa monture.

Moi : Je vais vous tuer, cavalier de l'ombre.

Une voix sinistre s'élève. Je sens un frisson glacial me parcourir l'échine.

Roi-Sorcier : Ne te mets pas entre un Nazgul et sa proie.

La créature étend son cou vers moi, dent en avant, mais je fais un bon sur le côté. J'abaisse ma lame sur son cou et l'enfonce dans sa chair. Je frappe une nouvelle fois et la tête se sépare du corps. Le corps de la créature s'affaisse, entraînant le Roi-Sorcier dans sa chute. Le spectre noir se relève et se tourne vers moi, une épée dans sa main droite et un fléau d'arme dans sa main gauche. Il attaque avec son fléau d'arme et je me baisse. J'entends l'air siffler au-dessus de ma tête. Il continue de faire tournoyer son arme et j'esquive ses coups. Soudain, un choc me fait tomber à terre, suivi d'une violente douleur dans mon bras gauche. Je regarde mon membre endolori. Mon canon d'avant-bras est déchiré et le cuir est ensanglanté. Le Roi-Sorcier s'approche de moi. Je roule sur le côté avant qu'il n'ait pu m'atteindre et me relève. Je tente de le frapper à la tête mais il pare mon coup. Sa force me surprend. Il envoie son fléau d'arme dans ma direction et je l'évite. Je profite que l'arme soit enfoncée dans la terre pour donner un coup de pied au Roi-Sorcier, lui faisant lâcher son fléau d'arme. Un bruit sourd, comme un grognement, s'élève. Il tente de me frapper à la tête mais je bloque son épée avec la mienne. Mon épée tremble quand elle rencontre celle du Roi-Sorcier. Plus nous échangeons de coups, plus j'ai l'impression qu'il devient fort. À moins que ce ne soit moi qui faiblisse. Je sens une vive douleur au niveau de mon ventre. Il m'a touchée. Je tombe à genoux. Sa main vient enserrer ma gorge. Je lève mon regard vers le visage de ténèbres de mon ennemi.

Roi-Sorcier : Pauvre fou... Personne ne peut égaler le Roi-Sorcier d'Angmar... Aucun homme ne peut me vaincre...

Je sens la pression sur ma gorge se resserrer. Je ne peux plus respirer. Mes poumons semblent s'embraser. Ma vision se trouble. Soudain, je suis libérée de la poigne du Roi-Sorcier. Il tombe à genou. Difficilement, je me relève et enlève mon heaume. Je laisse mes cheveux tomber sur mes épaules.

Moi : Je ne suis pas un homme !

Je lève mon épée et l'enfonce dans le casque du Roi-Sorcier, là où aurait dû se trouver un visage. Une violente douleur s'empare de mon bras, avant de se propager dans tout mon corps. Je ne cède pas et plante mon arme encore plus profondément dans les ténèbres. Le casque se resserre sur lui-même, dans un son déchirant, suivi par le reste de l'armure. Finalement, les pièces de métal s'étalent au sol, inerte. Le Roi-Sorcier a disparu. Mes forces semblent me quitter et je m'écrase à quelques pas des restes de mon ennemi. Je reste au sol, reprenant mon souffle. Une vague glaciale semble émaner de ma plaie au ventre et se répandre dans tout mon corps. J'ai du mal à rester éveillée. Soudain, un grognement sourd me parvient. Difficilement, je lève la tête et vois l'orc que je croyais avoir tué, marchant dans ma direction, une massue à la main. Je repère mon épée à quelque pas de moi. Je me retourne sur le ventre et tente de ramper dans sa direction. Mon bras gauche ne bouge plus et la douleur dans mon ventre s'intensifie. Je tends ma main vers mon arme. Je sens la plaie s'ouvrir davantage et de la boue s'introduire dans les chaires à vif. Un gémissement de douleur m'échappe. Mes doigts frôlent la garde. Un cri rauque se fait entendre. Je tourne la tête et vois Aragorn et Gimli tuer l'orc. Je laisse ma tête reposer sur le sol en soupirant. Soudain, je remarque Merry à quelques pas de moi. Le hobbit est couché à terre, tenant son bras droit contre lui. Nos regards se croisent et un sourire douloureux remue mes lèvres.

Moi : Nous avons réussi... Nous avons... aidé nos amis...

Je n'ai pas le temps d'entendre la réponse du hobbit qu'une étrange froidure s'empare de moi. Je ne sens plus mon corps. Je suis paralysée. Les ténèbres m'envahissent. J'ai l'impression d'être transpercée par des milliers de lames chauffées à blanc. J'essaie de crier mais mon corps ne me répond plus. Je perds la notion du temps. J'ai l'impression d'entendre des voix autour de moi. La peur me prend. J'aimerais fuir, ouvrir les yeux, sortir de cette obscurité étouffante. Suis-je morte ?

Tout ce qui est disparu n'est pas forcément perduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant