Tout ce qui est disparu n'est pas forcément perdu

Chapitre 33: Le chemin des morts

Quatre jours. Quatre jours depuis que Gandalf et Pipin sont partis en direction de Minas Tirith. Quatre jours qu'Aragorn et moi avons découvert notre lien de parenté. Quatre jours que mes compagnons et moi attendons un signe de la cité blanche.

Je suis assise avec Aragorn à côté de l'écurie, ce dernier fumant. Soudain, un point lumineux sur la montagne face à nous attire mon attention.

Moi : Qu'est-ce...

Le rôdeur tourne la tête dans la même direction que moi et se lève en vitesse. Il part en courant en direction de Meduseld et je le suis. Nous entrons dans la salle du trône, quasiment vide, au fond de laquelle Théoden discute avec des hommes, penchés sur une carte.

Aragorn : Les feux d'alarmes de Minas Tirith ! Les feux d'alarmes sont allumés ! Le Gondor appelle à l'aide !

Aussitôt, tous les regards se tournent vers le roi et un silence de plomb s'installe dans la pièce. Je retiens ma respiration un instant, avant que Théoden ne réponde.

Théoden : Et le Rohan répondra. Réunissez les Rohirrims !

Quelques hommes sortent de la salle. Je me tourne vers Aragorn et lui souris. Aussitôt, nous rejoignons nos montures. Le temps que je prépare Ealdor, l'écurie se remplit, si bien que j'ai du mal à en sortir. À l'extérieur, de nombreux cavaliers sortent de différents bâtiments. J'enfourche Ealdor et repère Legolas et Gimli dans cette mer de chevaux. Je les rejoints difficilement.

Gimli : Des cavaliers... J'aurais aimé rassembler une armée de nains crasseux armés jusqu'aux dents.

Legolas : Vos cousins n'ont sûrement pas besoin d'aller à la guerre... Je crains que la guerre ne soit déjà sur leur terre.

Je me positionne à leur niveau.

Moi : Tout cela sera bientôt fini, mes amis... Gardons espoir.

Soudain, la voix d'Eomer s'élève.

Eomer : L'heure est venue ! Cavalier du Rohan ! Vous avez prêté serment ! Respectez-le ! Pour le seigneur et la terre !

Legolas lance Hasufel au galop et je fais de même avec Ealdor. Nous rejoignons la tête de colonne et avançons au côté de Théoden, Eomer et Aragorn. Nous atteignons Dunharrow le lendemain dans l'après-midi. De nombreux cavaliers sont déjà présents et des tentes sont déjà montées. Les hommes saluent le roi sur son passage et ce dernier se renseigne sur le nombre de soldats les ayant rejoints. Nous rejoignons le camp en hauteur avec le roi et descendons de nos chevaux. J'attache Ealdor à côté d'Hasufel et Arod et remarque qu'ils ont l'air particulièrement tendus. Je suis Gimli et Legolas qui s'approchent d'Eomer.

Legolas : Les chevaux sont agités et les hommes silencieux.

Eomer : La tension monte à l'ombre de la montagne.

Leurs regards se tournent vers un passage dans la montagne. Une fissure dans la roche.

Gimli : Cette route, là, où conduit-elle ?

Legolas : C'est la route de Dimholt, la porte sous la montagne.

Eomer : Aucun de ceux qui ne s'y sont aventurés n'est revenu.

Moi : Le chemin des morts...

Eomer : Cette montagne est maléfique.

Mes compagnons s'éloignent. Je lance un regard vers eux avant de partir dans le sens inverse, en direction du chemin. Je remarque Aragorn un peu en avant et le rejoins. Lui aussi a le regard posé sur l'ouverture. De l'autre côté, l'atmosphère est lugubre. Je lève les yeux, regardant l'arbre mort qui relie les deux façades, tel une arche. Je ne peux m'empêcher de penser que cela ressemble à l'entrée des Enfers. Mon regard se reporte sur le chemin et je vois une vague lueur flottée de l'autre côté. Peu à peu, la forme devient plus nette et je reconnais une silhouette humaine qui semble regarder dans notre direction. Soudain, une voix me tire de ma contemplation, manquant de me faire crier.