Chapitre 20: Le Rohan

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Nous continuons de courir jusqu'à la tombée de la nuit. Une fois la lune haute dans le ciel, j'accélère le pas pour rejoindre Aragorn.

Moi : Nous ne nous arrêterons pas ?

Aragorn : Nous avons amplement réduit la distance... Si nous ne nous arrêtons pas, nous pourrons les rattraper demain.

J'hoche la tête.

Moi : Vous avez raison.

Je ralentis légèrement pour me retrouver entre Legolas et Gimli. Après plusieurs heures la nuit cède sa place à l'aurore. Soudain, Legolas s'arrête et se retourne, je manque de lui rentrer dedans.

Legolas : Un soleil rouge se lève, beaucoup de sang a dû couler cette nuit.

Les orcs. Le prince elfe fait demi-tour et repart, je l'imite. Les heures passent et soudain, Aragorn s'arrête. Un hennissement. Le rôdeur nous fait signe de nous cacher derrière un rocher et nous obtempérons. Aussitôt, une centaine de cavaliers passe à côté de nous. Aragorn se lève et s'avance.

Aragorn : Cavaliers du Rohan ! Quelles nouvelles des hommes de la Marche ?

Les cavaliers font demi-tour et reviennent dans notre direction. Legolas, Gimli et moi rejoignons Aragorn et, bientôt, nous sommes encerclés par les Rohirrims, leurs lances pointées dans notre direction. Nous nous mettons tous les quatre dos à dos et je vois à la surprise d'Aragorn qu'il ne s'attendait pas à tant d'agressivité. Un cavalier avance sa monture vers nous.

... : Que font deux elfes, un homme et un nain dans le Riddermark ? Répondez !

Gimli : Donnez-moi votre nom dresseur de chevaux. Je vous donnerais le mien.

Instinctivement, ma main se pose sur le bras du nain et je sens Aragorn se tendre derrière moi. Le cavalier lance un regard menaçant à Gimli avant de descendre de son cheval. Il s'avance vers nous et Aragorn porte sa main à l'épaule de Gimli, sûrement plus pour le retenir que pour le protéger.

... : Je vous couperais volontiers la tête, nain. Si elle sortait un peu plus du sol.

Legolas bande son arc et toutes les lances se tournent dans sa direction.

Legolas : Vous seriez mort au moindre geste.

Je pose ma main sur l'épaule du prince elfe alors qu'Aragorn lui baisse le bras. Mon regard croise celui de Gimli qui a l'air surpris de la réaction de l'elfe.

Aragorn : Je suis Aragorn, fils d'Arathorn. Voici Gimli, fils de Gloin. Legolas du royaume Sylvestre. Et Janjira... de Fondcombe.

Le cavalier porte un regard noir sur Legolas et ma main se resserre un peu sur l'épaule du prince elfe. J'ai l'impression d'étouffer ainsi bloquée au centre de cet attroupement.

Aragorn : Nous sommes des amis du Rohan et de Théoden, votre roi.

... : Théoden ne reconnait plus ses amis de ses ennemis... Pas même les siens.

Le cavalier enlève son casque. Il a un visage dur et de longs cheveux blonds et sales. Eomer. Les cavaliers lèvent leur lance et je me sens plus à l'aise.

Eomer : Saroumane a empoisonné l'esprit du roi et a revendiqué la suzeraineté de ses terres. Mes cavaliers sont loyaux au Rohan et pour cela, nous avons été bannis. Le magicien blanc est rusé... Il va et vient à ce que l'on dit, vieillard enveloppé d'un manteau à capuchon... Et ses espions se faufilent partout à travers nos filets.

Aragorn : Nous ne sommes pas des espions, nous pourchassons un groupe d'uruk-hai en direction de l'ouest. Ils ont emmené, captifs, deux de nos amis...

Eomer : Les uruks ont été détruits, nous les avons massacrés pendant la nuit.

Gimli : Mais il y avait deux hobbits ! Avez-vous vu deux hobbits avec eux ?

Aragorn : Ils seraient petits, des enfants à vos yeux.

Eomer : Il n'y a pas de survivants. Nous avons empilé les carcasses et les avons brûlées.

Je regarde dans la direction indiquée par le Rohirrim et aperçois de la fumée.

Gimli : Morts ?

Eomer : Je suis désolé...

La détresse de mes compagnons m'attriste et j'aimerais leur dire que les hobbits sont saufs, mais je ne peux pas.

Eomer : Hasufel ! Arod !

Deux chevaux approchent, un brun et un gris. Legolas s'empare des rênes du cheval gris alors que je caresse les naseaux du brun.

Eomer : Puissent ses chevaux vous apporter meilleure fortune qu'à leur premier maître. Adieu.

Il nous fait un signe de tête et se remets en selle.

Eomer : Cherchez vos amis mais n'ayez pas trop d'espoir. C'est peine perdue sur cette terre... Vers le Nord !

La troupe part au galop, nous laissant seuls.

Aragorn : Gimli avec Legolas. Janjira avec moi.

Je hoche la tête et le rôdeur se met en selle. Il me tend son bras, m'aidant à monter derrière lui et je passe mes bras autour de son torse. Nous attendons quelques minutes que Gimli arrive à monter derrière Legolas et nous partons. Bien que je me sente à l'aise avec le rôdeur, une partie de moi envie secrètement le nain qui chevauche avec le prince elfe. Nous arrivons rapidement sur les lieux de la bataille. Une fois Arod arrêté, je descends pour permettre à Aragorn de faire de même. Mes trois compagnons s'approchent du tas de corps brûlés, alors que je reste en arrière. Soudain, Gimli sort quelque chose des cendres et se retourne vers nous. Mon cœur rate un battement.

Gimli : C'est une de leur ceinture...

Legolas entame une prière en sindarin. Aragorn frappe dans un casque en criant avant de tomber à genoux.

Gimli : On les a abandonnés.

Je rejoins mes amis et pose ma main sur l'épaule de Gimli. Mon regard se porte sur Aragorn. Le rôdeur est agenouillé et regarde le sol intensément. Je cherche du regard les indices de la fuite des hobbits voulant sortir rapidement mes amis de leur détresse. Cependant, la voix du rôdeur me coupe dans mon inspection.

Aragorn : Un hobbit était allongé ici... L'autre là...

Je tourne mon regard vers le rôdeur, qui avance presque à quatre pattes.

Aragorn : Ils ont rampé... Leurs mains étaient ligotées...

Il se lève et avance. Nous le suivons. Il trouve une corde.

Aragorn : Leur liens ont été coupés.

Il continue d'avancer en regardant le sol.

Aragorn : Ils ont couru par ici. Ils étaient suivis.

Le rôdeur commence à courir.

Aragorn : Leurs traces s'éloignent du combat... et vont vers la forêt de Fangorn. 

Gimli : Fangorn... Quelle folie les a conduits là ?

J'observe la forêt et une certaine angoisse me prend. Aragorn, Gimli et même Legolas semblent ressentir le même malaise de moi. Sans ajouter un mot, nous nous enfonçons dans la forêt.

Tout ce qui est disparu n'est pas forcément perduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant