03. «J'ai le cœur qui saigne.»

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Point de vue interne : Nahla.


Choquée. Mais qu'est-ce qu'il fait ici ? Alors là. Une semaine qu'il n'a pas apparu... je me suis dit que c'était une rencontre comme une autre. J'en fais parfois dans le square.

Mais là... c'est différent. C'est comme si je savais qu'il allait revenir. Il titubait. Je crois qu'il a bu. Quand il est en face de moi, je sens l'odeur infâme du liquide enivrant. C'est dégoûtant.

«— Comme on se retrouve poupée. »

Sa voix est enroué et rauque. J'aurais même dis sexy si je ne savais pas qu'il était bourré. Son sourire désinvolte me fait un peu peur.

D'un côté je ne le connais pas. Il peut me faire n'importe quoi sans aucuns soucis. Pourtant je n'ai pas peur.. c'est bizarre. Je dois me ressaisir et donner une image de calme. Vite.

«— Heu... salut. »

Il reste perplexe face à ma salutation un peu plate. D'un coup il éclate de rire. Ok. Marre toi bien sale type.

«— T'as des fous rires quand tu te bourres la gueule, c'est ça ?»

Il se stoppe direct. J'en sursaute presque. Mince, sa n'augure rien de bon. Ses yeux noirs me dévisagent avec du mépris... ou de la haine ?

Par réflexe, je regarde rapidement autour de moi. Personne sauf nous deux. Je fais un rapide calcul : je fais 1m64 et lui doit faire 1m85. Je suis une crevette et le gars est une montagne de muscles. En gros j'ai pas à fanfaronner.

«— Tu m'as dis quoi là, sale pute ? »

Je suis passée de poupée à sale pute quand même. Il faut que je calme le jeu là. Je me décale et je lui propose de s'asseoir tranquillement.

D'un coup, il se baisse et me saisit par mon col. Quand il me remonte je suis suspendu dans les airs, ma suspension tenant dans seulement une de ses mains.

Là j'ai peur par contre. Il tremble un peu, mais je sais qu'il ne me lâchera pas. Je n'essaie même pas de me débattre sa ne sert à rien.

Ses yeux foncés fixent les miens. Ils sont emplis de colère. Ma respiration se fait plus rapide, je ne sais pas quoi faire.

«— Je t'avais dis de pas trop prendre la confiance.
— La... lâche moi !
— Ferme ta gueule juste ferme ta gueule. »

Je me sens pas bien. Il me soulève tellement par le col de mon haut que sa dévoile mon ventre. Il le remarque aussi et se mets à sourire. Mais quel con.

Son regard est plus insistant. Sur mon ventre mes jambes, ma poitrine... et puis mon visage. Dans un autre contexte j'aurais peut-être fait la même chose mais là...

«— T'es belle hein... T'es vraiment le diable toi. »

Quoi ? Putain il délire. Je gémis. J'commence à avoir mal. D'un coup il me lâche et j'ai juste le temps de me rattraper pour pas me niquer sur le sol.

Ouf... ce mec est bourré. Il est beau et bourré. Ce n'est plus le même que la dernière fois même si il était déjà un peu étrange.

Il cumule les pêchés ou c'est comment ? La semaine dernière un joint maintenant l'alcool...

Il s'assoie sur le banc et je fais pareil. Maintenant qu'il est là je ne veux pas me détacher de lui malgré qu'il m'ai "agresser". Je me sens dans un état second, fascinée et terrorisée par sa présence.

«— Poupée je t'avais dis de pas sortir le soir....
— Il ne m'arrive jamais rien.
— Dis jamais jamais putain ! Dis jamais jamaiiiiis... »

① Jusqu'au dernier gramme Où les histoires vivent. Découvrez maintenant