① Jusqu'au dernier gramme

22. «Pas s'embarasser.»

Point de vue interne : Nabil.

J'roulais comme un assassin dans des grandes rues désormais vide. Il devait être minuit. La radio était pas allumée et personne ne jactait mais en fait, je m'en bats les couilles.

Nahla me fait bander. Clairement.

Au restaurant, la voir autant vulnérable face à moi, aussi rougissante et déstabilisée, sa m'a rendu dingue. Depuis quand j'aime les vierges soumises wesh ?

Peut importe, je voulais la niquer sur la table. Mais même si j'avais pu je l'aurais pas fait. Elle mérite mieux putain. Et puis mon histoire avec elle ne tourne pas autour de cul. C'est beaucoup plus profond que ça.

Mais j'ai préféré partir avant de déraper. Nahla avait pas tout saisi à mon avis, et tant mieux. J'veux pas qu'elle me prenne pour un pervers qui en veut qu'à son cul parce que c'est pas vrai. J'en veux pas que à son cul.

Lui faire du pieds m'a trop excité. La drogue ? J'y pense même pas. Pas pour l'instant en tout cas. Poupée a prit trop de place dans ma tête pour que je songe à cette merde.

Je décide d'engager la conversation pour pas trop passer pour un psycho.

«— Tu veux un dessert, poupée ? »

Elle pose sa main sur ma cuisse. Pause. Elle vient vraiment de faire ça wsh ?! Depuis quand elle est aussi audacieuse ? Et est-ce qu'elle sait que c'est hyper provocateur ?!

«— Non merci Nabil. Tu t'es déjà assez ruiné avec ce restau hors de prix.
— Combien de fois faut que j'te dise que c'est tchi pour moi. »

Elle avait insisté à voir la carte avec les prix et avait faillit avoir un AVC en voyant le montant. Les lovés, c'est pourtant bien le truc qui va le mieux depuis le succès. Il me faudrait une dizaine de restau de ce genre pour que sa affecte ne serait-ce qu'un petit peu mon compte en banque.

«— Mais quand même ! C'est énorme pour moi. De toute façon je n'ai plus faim, je ne veux pas de dessert, merci. »

Je murmure malgré moi.

«— Moi j'voudrais bien une Nahla en dessert.
— Tu as dis quelque chose ?
— Hein ? Non. »

Je l'ai échappé belle. Je souris en regardant la route devant moi. Elle n'insiste pas et regarde sur le côté, vers la vitre. Sa petite main commence à me caresser la jambe. Je sursaute presque de mon siège.

«— WESH TU FOUS QUOI LÀ ?!
— Quoi ? Elle jette un œil sur sa main sur ma cuisse et me sourit innocemment. Je te caresse juste. Tu n'aimes pas ?
— M-mais non c'est pas ça c'est... sa main continue et me provoque des spasmes. NAHLA ARRÊTE LA PUTAIN DE TOI !»

Elle enlève sa main, étonnée de ma réaction aussi démonstrative. Elle n'a pas l'habitude de me voir aussi vif et moi non plus d'ailleurs. Mais elle a cherché aussi. Elle est innocente au point de ne voir aucuns sous-entendus derrière tout ça ? Ou alors c'est juste moi qui suit trop malsain ?....

Elle a l'air un peu triste que je l'ai rejeté aussi violemment. Je grogne ; en même temps je préfère ça plutôt qu'elle découvre une putain de bosse dans mon pantalon. Là par contre, j'aurais définitivement sali mon image, déjà qu'elle n'est pas reluisante.

Merde j'ai envie d'elle. J'ai tellement envie d'elle que je serre le volant très fort. Hé ouais poto c'est toi qui va prendre cher à la place de poupée.

«— Poupée prends pas ça pour toi. Évite juste ce genre de contacts stp.
— Oui...
— Bon, j'te dépose chez toi ? »

Elle tourne la tête vers moi. Ses yeux azurs me dévisage comme si j'avais dis quelque chose d'insensé. Peut-être voulait-elle finir la soirée à l'hôtel ? Je sens mon visage brillait d'espoir, mais c'est une tout autre réponse qui m'attends.