① Jusqu'au dernier gramme

13. «Cauchemars entassés.»

Point de vue interne : Nabil.

«— Nabil sa va être à vous ! »

Une petite partie de mon cerveau intercepte ce que me dit mon cousin Casper. L'autre partie est occupé à me faire vomir mes morts.

Je suis penché comme une merde au-dessus des toilettes de nos loges. Cette fois-ci on se produit en plein air, tôt le soir, dans un genre de festival.

Ces derniers temps je vomis beaucoup. Je ressens de plus en plus les effets de la drogue surtout depuis que je consomme de la coco.

J'suis pas fier. Encore moins quand je me dis que je n'en parle pas à Tarik. J'arrive pas à lui dire. C'est trop, il va me prendre la tête, chose que je ne supporte plus du tout maintenant.

J'avais déjà dis que l'inspiration était plus présente depuis que je cons' comme un tox. Mais maintenant elle est à flot : j'arrête pas de gratter ma feuille.

DLL va être au top. Naha est déjà sorti, et ce son vient en partie de moi. Je l'ai écris le soir où j'ai vu Nahla pour la dernière fois. Tarik a kiffé et il a aussitôt posé dessus.

J'espère un peu qu'elle l'a écouté... Un gamin wAllah. J'y peux rien si je pense encore à elle. Elle m'inspire aussi, faut avouer. J'ai l'impression de parler plus de mes sentiments dans les nouveaux sons.

«— Nabil ta race t'es où ?? Bouge ! »

Je saute sur mes pieds dès que j'entends la voix de mon grand reuf. Je lave despi mon visage et ma bouche pour qu'il ne remarque pas que je viens de gerber et le rejoins dans le couloir.

Il est prêt à monter sur scène ; tiré à 4 épingles, micro accroché... comme si il n'avait pas la pression. Il a quand même dû fumer un teh c'est pas possible.

Moi j'ai sniffé ma ligne y a dix minutes. Je sens le regard de Tarik s'attardait sur mon visage et j'ai chaud d'un coup.

«— T'es malade igo ? T'as le zen rouge.
— Même pas j'suis un peu ko.
— Beh va falloir te ressaisir parce qu'après ça on fonce chez Karim, y a grosse fête pour fêter notre première grosse scène.
— Ha j'lui parle pas moi gros. »

Depuis la dispute de la dernière fois on s'était pas parlé. Pas une question de fierté, juste une question de temps. Et puis ce gars sa a beau être qlf, je sais que je démarre au quart de tour maintenant donc j'évite de trop rester en compagnie des rho.

Je sens Tarik s'irritait. Il déteste ce genre d'histoires : surtout que Karim c'est la miff.

«— T'es sérieux Nabil ? Arrête ton char en ce moment tu nous esquives tous là. Sa doit faire un mois que t'es pas venu à une soirée entre potes où y a que la qlf... qu'est-ce que t'as gros ?
— T'abuses Tar..
— J'abuses de r m'embrouille pas stp ! Viens on monte sur scène et on en parlera plus tard. Mais j'te le dis, ce soir tu viens et tu parleras à Karim de force, sale gamin. »

Il me tire et en un quart de secondes on se retrouve sur une scène face à des milliers de gens. Ho putain, sa me donne encore envie de gerber.

Je réfléchis à ce que m'a dis mon frère. C'est vrai que en ce moment la plupart du temps j'suis seul. Ou avec une pute. Je réponds même plus à mon portable tellement j'ai envie de voir personne.

Enfin si, y'a bien une personne que je crève de voir mais...

«— Ouaiiiiis qlf ou pas ?! »

Tarik gueule dans son micro face au public déchaîné. Je m'avance aussi sur la scène et fais mon show, en essayant de ne pas trop regarder le monde impressionnant.