23. «J'attends l'orage, j'attends la nuit.»

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Point de vue interne : Nahla.

J'ai passé une semaine détendue et agréable. Après mon rendez-vous samedi  avec Nabil, je ne m'attendais pas à être si sereine. Les cours se passe bien, il vient toujours me récupérer ou me déposer devant la fac dès qu'il a le temps, je lui envoie des messages le long de la journée pour lui dire que je vais bien. J'ai la bénédiction de Kawtar, qui, après lui avoir raconter ma soirée m'encourage à rester en contact avec lui.

Bizarrement, je n'ai pas eu de problèmes vis-à-vis de la photo polémique. Après réflexion, tout est devenu limpide ; les gens de la fac n'ont pas vraiment l'air branché PNL. Bien sûre, j'ai eu droit à quelques coups d'œil hésitants mais rien de plus. Et mon frère ne m'a pas parlé, il n'a donc pas réactiver ses réseaux sociaux.

Je ne dis pas que tout est rose. Certains points sont malheureusement encore obscurs. Nabil se drogue et cela influe sur sa vie. Et donc sur moi. Mais j'ai l'impression que ça va mieux...

Parce que je considère que lui fait partie intégrante de ma vie désormais. Il n'a jamais rien officialisé ; à part si dire je t'aime veut dire que nous sommes ensemble. Rien n'est officiel, tout est officieux. Sa ne me dérange pas tant que ça car je sais qu'il n'y a que lui.

Je t'aime. J'ai des frissons quand je repense à sa voix grave et bourru prononcer ces mots. Je ne lui ai jamais dis moi. En fait, je ne l'ai jamais dis à personne. Mais le dire signifierait un pas de géant. Et est-ce que je suis prête à déclarer ma flamme et ainsi rendre officielle notre couple ?

«— Mince, c'est super bizarre de dire couple. »

Nabil est aussi N.O.S de PNL. Et ça, je ne dois jamais l'oublier. J'ai eu la chance de ne le connaître qu'en tant qu'homme "simple" et pas en tant que rappeur. Mais je devrais m'intéresser plus à cette partie importante de sa vie.

«— Nahla chérie, tu parles toute seule ou je rêve ? »

Je faillis tomber à la renverse de ma chaise de bureau sur laquelle je me balançai. Maman était entrée sans bruit dans ma chambre. Elle avait l'air intriguée. Je bégaie face à ma bêtise.

«— N-non je parlais pas seule, je réfléchissais à voix haute ! »

Elle cligne des yeux puis rit à gorge déployée. J'ai envie de rouspéter face à sa moquerie mais je me retiens et la regarde rire. Sa fait tellement longtemps que ma mère n'avait pas ri aussi franchement. Travailler la vraiment sorti de sa spirale infernale. 

Je me lève de ma chaise et me dirige vers elle.

«— Hahaha Nahla ce que tu peux être drôle ! Parler seule et penser à voix haute sa veut dire la même ch... »

Je la prends dans mes bras d'un coup. Maman en reste sans voix mais après un court instant, elle passe ses bras autour de mon dos. Les marques d'affection sont tellement rares entre nous. Nous sommes une famille de pudique, pas de doutes.

Sa me fait du bien, de sentir cette chaleur maternelle contre moi. Je profite de ce moment, et me délecte du doux parfum de ma mère.

«— Il ne manquerait plus que ton frère pour compléter ce tableau !
— Ho non, pas de câlins de sa part merci, avec ses mains sales là. »

Elle rit et enfin, on se relâche. La journée se finissait bien.

***

«— Poupée tu me manque, j'ai envie de te voir...
— Non Nabil. Il se fait tard et après ma sortie nocturne habituel, je dois dormir. Demain j'ai cours.
— Vazi j'te rejoins au square alors.
— Nabiiil... ma sortie du soir c'est pour être seule ! Tu dois comprendre ça ! »

① Jusqu'au dernier gramme Où les histoires vivent. Découvrez maintenant