29. «Plus de larmes que de pleurs.»

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Point de vue interne : Nabil.

«— Respire putain. Respire ou sinon j'te fais... bouffer l'air de force wAllah parce que là t'es en train d'me stresser. »

Même moi sa me fait bizarre. J'ai jamais eu ça auparavant. Les médias savent qu'on veut rien de tout ça alors ils nous laissent tranquilles et font comme tout le monde ; pour nous connaître ils nous suivent sur les réseaux sociaux. Alors maintenant qu'un de leurs bande de chien m'a cramé avec une raclie qui ressemble pas à une pute, ils vont faire couler de l'encre et rendre ma Nahla asthmatique vu comme c'est parti.

Après notre câlin et son petit je t'aime qui a dû lui demander un effort de fou, elle est toujours pas prête à affronter sa famille. Moi je suis serein. Sa mif est pas si terrible.

«— Nabil, mon frère était comment ?
— Il est déçu que tu lui ai rien confié. Même moi sa me vexe que tu leurs en ai pas parlé, depuis le temps.
— C'est juste que c'était jamais le moment... et puis, je sais pas. J'attendais que... enfin que tu officialises plus.
— Je t'aime sa te suffit pas ?
— Si si ! C'est juste que je pensais... enfin, je m'imaginais que... »

Je regarde ma Nahla s'enfonçait. Je sais ce qu'elle veut dire. C'est vrai que notre relation est tellement différente qu'on est ensemble sans avoir dit "nous sommes ensemble".  Et sa c'était mon rôle de gars. Mais jsp j'pensais dire ça quand je lui parlerai de mes idées.

«— C'est bon poupée, c'est pas l'moment de te mettre mal. On sort de la gova maintenant. »

Elle me regarde, je la regarde. Elle sait qu'j'ai la trique ? Neeh t'es pas dans le contexte Kaaris désolé. Je m'approche et lui embrasse le front. Elle sourit, dépose le bouquet de fleurs à l'arrière et enlève enfin sa ceinture de sécurité. Enfin.

Je sors et vais lui ouvrir la portière. On avance dans le silence jusque chez elle. Je scrute les environs au cas où un putain de photographe serait encore là.

Je vois nada. Je prends la main de Nahla, qui tremble légèrement. Je la guide jusqu'à l'immeuble et on monte jusqu'à son premier étage.

«— Nabil... j'suis désolée. Le mythe PNL que tu as bâti avec ton frère s'effondre.
— Ferme là un peu. J'en ai rien à foutre du mythe. En plus c'est pas parce qu'on a une photo de mon Audi près d'un hôtel avec ma femme que y'a plus de mystère. »

Elle sourit. Je m'attarde un peu dans ses yeux azurs et toque à la porte. La mère ouvre aussitôt.

«— Ma fille ! »

Elle prends dans ses bras Nahla, qui ne s'y attendais pas. Moi j'le savais. La daronne voulait en priorité savoir si sa fille allait bien. Maintenant que j'lui ai ramené son bijou, elle a l'air d'aller mieux.

«— Maman, excuse-moi de te ramener autant de soucis...
— Rentre chérie rentre. On discutera à l'intérieur.»

Les verres de thé fumaient sur la table du petit salon. On était assis à les regarder d'un air pensif. Putain d'situation bizarre. Est-ce que c'est à moi de parler ? Finalement, c'est la dar' qui prends la parole.

«— Nahla, ton petit ami a dit qu'il était prêt à faire une déclaration sur l'Internet.
— Hein ?
— Ton reuf a proposé que je poste un truc sur Facebook ou un réseau social, faire une déclaration à ce sujet pour qu'il n'y ai pas trop d'encre qui coule.
— Ha... je vois.
— Comme tu es la principale intéressée, dis-moi ce que tu veux que j'dise. Je le dirai. »

① Jusqu'au dernier gramme Où les histoires vivent. Découvrez maintenant