Chapitre 25

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"La plus grande gloire n'est pas de jamais tomber, mais de toujours se relever à chaque chutes."


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Il ne répond pas. Je suis soulagée, mais en même temps un peu déçue qu'il n'insiste pas plus ... Mais c'est mieux ainsi.


Le lendemain au café, je retrouve Léa devant son journal en train de boire un chocolat chaud.


-Eh oh ! T'as pas du travail toi ? -Lui dis-je en riant. -

-Non mademoiselle ! Regarde par toi même, il n'y personne !


C'est vrai que c'est complètement vide. Je vais poser mon sac dans les vestiaires et reviens m'asseoir près de Léa. On regarde les résultats des courses de hier, et il est écrit que Spinter a gagné une course, et surtout que Dartagnan est arrivé second. Je suis très fière de lui, il deviendra un grand champion. J'explique à Léa que j'ai déjà monté ce cheval et elle a les yeux qui brillent. On arrive à la page des nouveauté de la région, et il y a un article qui raconte qu'un gang à été arrêté et dissout. Je regarde duquel il s'agit, et je me bloque quand je lit le nom. Les FTRs. Le nom peut paraître tout pourri, mais il a une vraie réputation. Je tourne en vitesse la page et tombe sur une photo où trois des hommes en question y sont. Je ne sais pas trop comment décrire ce que je ressens en ce moment. Joie ?Soulagement ? Doute ? En tout cas sûrement pas de pitié pour ce fumier qui finira ses jours entre quatre murs. Léa a remarqué que je restais bloqué sur cette photo, alors je fais genre de ne pas connaître, et tourne la page. Je n'ai pas trop eu le temps de réfléchir à ça aujourd'hui, les clients sont tous arrivés en même temps et il a fallut assurer. C'est donc étendue sur mon lit que je commence à y penser. C'est la meilleure nouvelle que j'ai depuis deux mois. L'homme qui m'a fait m'enfuir est désormais en prison. Mais je ne sais pas si je dois rentrer ou pas. Il y a à peine un jour je disais à Alejandro et Matthieu que je ne pouvais pas encore revenir, et là je réapparaît comme par magie ? Non sûrement pas.


Ça fait maintenant deux autres longs mois que je peux rentrer, mais que je ne l'ai pas fait. J'ai longuement hésité, mais finalement, au vu des circonstances de mon départ, j'ai préféré rester. Par contre je ne travaille plus depuis environ six semaines.Non pas que j'ai été virée, mais le café à tout simplement fermé. Le patron ayant déménagé, il n'arrivait pas à bien gérer à distance, alors il a préféré mettre la clé sous la porte. Il y a dix jours exactement, Léa a trouvé une maison avec son petit ami,alors elle aussi et partie. J'ai été obligée de trouver un nouvel hôtel après que l'autre ai eu des problèmes d'étanchéité. Je me retrouve donc seule à tourner en rond. Je n'ai pas eu de nouvelles de Matthieu, ni de personne. Mais je crois que j'ai pris ma décision. Je vais rentrer. J'ai besoin de les revoir, de revoir Stallion. J'ai monté plusieurs fois depuis que je suis ici, mais ce n'était pas des chevaux de courses, alors il me manquait un peu de vitesse pour pouvoir vraiment ressentir l'impression de liberté. En fait en ce moment j'ai plutôt l'impression d'être un lion en cage,à ne rien faire de mes journées. J'ai donc fais mon sac et je suis à l'arrêt de bus à attendre qu'on m'emmène loin d'ici. Je vois le car arriver au loin, alors je me lève, et une fois qu'il est arrêté,je souffle un bon coup et monte.


Le trajet dure assez longtemps pour que j'ai le temps de faire une sieste. Quand on arrive à la gare, il est déjà minuit et demi. J'avoue que je n'avais pas vraiment pensé à où je dormirai,ou même à qui viendrait me chercher. Je ne sais pas trop qui appeler ... Alejandro habite assez loin d'ici, Simon je ne sais même pas, et avec Matthieu ça risque d'être assez tendu. J'opte finalement pour la quatrième option : Annie, la femme de ménage des Johnson. Je tape son numéro et attend quelques secondes. Pitié faites qu'elle ne dorme pas ...


-Allô ?-Elle me répond en baillant.-

-Annie,c'est moi, Alex ...

-Oh mon Dieu ! - Elle se met à pleurer, je l'entends.-

-Je suis tellement désolée d'être partie comme ça. Excuse-moi de ..

-Attends s'il te plaît. -Elle respire un grand coup.- Où es tu ? Tu as besoin d'aide ?

-En faite je suis rentrée, et j'aurais besoin d'un taxi.-J'essaie de parler d'un ton léger, mais j'ai envie de pleurer. Elle rigole.-

-Oui bien sur ma chérie, j'arrive tout de suite ! Où es tu ?

-A la gare. Merci beaucoup Annie.

-Je suis tellement heureuse que tu rentres.


Je sourie et elle raccroche. Une petite dizaines de minutes plus tard, elle se gare devant la gare et sort en courant avant de venir me faire un câlin. Je la serre fort, et elle pleure encore. J'ai une larme qui coule sur ma joue, elle me l'enlève avec son pouce, comme ferait une mère avec son enfant. Elle me tends un pull que je prends, et ça me réchauffe. On monte en voiture et elle démarre après avoir essuyé une dernière larme. Quand elle se gare dans la cour, près de la fontaine, j'ai les mains qui tremblent et je sens que si je parle, ma voix aussi. Annie sort en première, et j'ouvre doucement la portière. Ça me fais tellement bizarre de revenir. Je descends enfin, et prends mon sac. Je tourne sur moi même pour me rappeler de cet endroit. Annie part dans la cuisine pour me préparer un chocolat chaud., et je lui dis que je reste encore un peu dehors. Je regarde la lune, elle est magnifique, elle brille de mille feux, il n'y a aucun nuages dans le ciel.

-Alex ?


Je me retourne et lâche mon sac sans faire exprès, qui tombe lourdement sur le sol. Je le fixe et ma gorge tremble, tout comme mes mains et mes pieds. Je plaque mes mains sur ma bouche et des larmes commencent à couler. Il a lui aussi les yeux qui brillent, je le voit. On reste un moment à se regarder sans oser bouger, puis il s'approche doucement de moi, comme pour ne pas m'effrayer. Je cours vers lui et le sers dans mes bras. Il me rends mon étreinte, alors mes pleurs redoublent et je m'accroche fortement à son sweat.


-Je suis tellement désolée.


Il ne me répond pas mais me sert encore plus fort. Il est plus grand que moi, mais j'ai l'impression qu'il a encore grandi depuis que je suis partie. On reste encore comme ça un petit moment,puis je m'écarte doucement de lui. Il ne pleurs pas, mais ses yeux sont brillants et rouges. Je baisse instinctivement mes yeux, sachant ce qui va suivre. Il va me reprocher d'être partie, de n'avoir contacté personne, sauf que rien ne sort de sa bouche. Je n'ose pas le regarder dans les yeux, alors je me penche pour prendre mon sac.Je lui jette un dernier regard avant de partir vers la maison.


-Je suis désolée Thomas.

-Moi aussi.


Je ne sais pas pourquoi mais sa réponse ne me plaît pas, alors je le regarde, ne sachant pas trop ce qu'il pense. Il me regarde dans les yeux mais ne dit rien d'autre. J'ose lui demander :


-Pourquoi ?

-Je suis désolé pour toi. J'ai apprit ce qui t'es arrivée. Je sais qu'il est en prison maintenant. Mais je suis sure que tu ne reviens que parce que tu t'ennuyais là où tu étais.


Je ne sais pas ce qui lui prend, mais ses mots me touche au plus profond de mon âme. Comment a t-il pu savoir, et surtout,est ce vraiment ce qu'il pense de moi ?


-Tu penses vraiment ce que tu dis ?-lui dis-je.-


-Non ! Bien sur que non Alex ! Mais je ne sais plus quoi penser, tu disparaît et tu reviens quatre mois plus tard !

Cheval de CourseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant