IV : Assumer ses responsabilités

4.2K 170 80
                                    


Chronologie :

2 mai 1998 : Bataille de Poudlard

31 décembre 2001 : Mariage de Ron et Hermione

26 décembre 2003 : Mariage de Harry et Ginny

20 juin 2004 : Election de Ron à la tête de la guilde de l'Artisanat magique

17 juillet 2005 : Naissance de James Sirius Potter

04 janvier 2006 : Naissance de Rose Weasley

Période couverte par le chapitre : 19 avril au 30 mai 2006

À la mi-avril, alors qu'Owen faisait des courses durant l'heure de déjeuner, Harry se trouvait seul dans un café du Chemin de Traverse où il avait commandé un sandwich. Il était en train de terminer quand quelqu'un s'installa sur la chaise libre qui lui faisait face. Il regarda l'intrus avec surprise : il était rare qu'on ose ainsi le déranger, c'est pourquoi il ne prenait pas toujours la peine de se métamorphoser. Il ne put retenir une petite grimace en reconnaissant l'importun. C'était St-John Bielinski, l'avocat avec qui il avait croisé le fer plus d'un an auparavant.

— Je vois que vous m'en voulez encore, Monsieur Potter, le salua l'homme en réponse à son expression.

— Ça vous étonne ? lui retourna l'Auror sans prendre la peine d'être poli.

— Disons que je trouve votre rancune mal placée. Contrairement à ce que vous avez l'air de croire, je suis tout aussi attaché à la justice que vous.

— En aidant les utilisateurs de magie noire à rester en liberté ? railla Harry.

Bielinski se renversa sur sa chaise et répondit :

— Je suppose que vous voulez parler de Mrs Grimstone et de cette histoire de Sectumsempra. Quels sont les éléments qui vous donnent la certitude que c'est bien elle qui a lancé ces sorts sur son fils ?

— Vous pensez vraiment que l'enfant s'est blessé tout seul ?

— Non, plus maintenant. Mais figurez-vous que c'était la version qu'ils m'avaient donnée avant le premier procès, et ils n'en ont pas démordu. Savez-vous que c'est sur l'avocat que les délinquants testent leurs mensonges ?

— Est-ce une raison pour les défendre ?

— Nous n'avons pas toujours les éléments nous permettant de mettre leur parole en cause. Et la police n'est pas infaillible non plus. Par contre, il arrive régulièrement que les protestations d'innocence soient parfaitement fondées. Devons-nous accepter d'avoir des innocents en prison sous prétexte que les coupables mentent ?

Harry ne se laissa pas entraîner dans ce débat. Il revint sur le cas qui le préoccupait.

— Donc, pour vous, Mrs Grimstone, que tout désigne comme coupable dans cette affaire, devait être laissée en liberté parce que je n'avais pas de preuves recevables contre elle ?

— Mrs Grimstone devait être laissée en liberté parce que vous n'aviez d'autres éléments que votre intime conviction pour la désigner comme coupable.

— Il y a bien quelqu'un qui a blessé cet enfant ! s'indigna Harry.

— Si ce n'est pas elle et que vous la punissez, le coupable sera toujours en liberté, et la justice n'en sortira pas grandie. Les coupables ne sont pas interchangeables, vous le savez fort bien.

— Mais les parents sont, au mieux, complices. Est-ce normal qu'ils s'en tirent sans dommage ?

— Est-ce ma faute si vous n'aviez pas la moindre preuve les désignant comme coupables ? riposta Bielinski. Vous ne semblez pas vous rendre compte à quel point les juges sont enclins à s'appuyer sur les accusations des Aurors, pour peu qu'ils aient le moindre commencement de preuve. Vous n'aviez ni détection de magie noire pour étayer l'existence d'un maléfice, ni le quart d'un témoignage pour rattacher ce sort à une personne.

Les Réformateurs (HP 7, trois-quart - Partie 3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant